| Non, ça fait déjà quelques années qu'ils y travaillaient... au grand dam des Tibétains et des amoureux du Tibet d'ailleurs (à qui l'on ne peut pas donner tort d'ailleurs). Infos supplémentaires après quelques recherches : Les prospections ont commencé dans les années 1950 , pour la ligne de chemin de fer Qinghai-Tibet. Dans les années 1970, sur la base de topométrie aérienne et de prospections étendues, on a fait des études préliminaires et de détermination du parcours. En 1974, la première étape des travaux de la ligne de chemin de fer Qinghai-Tibet, le tronçon de 845 km entre Xining et Golmud fut mis en chantier et entra en service en 1984. Comme on manquait de financement et n'avait pas encore trouvé de solution à certains problèmes techniques (conditions climatiques extrêmes, rayonnement solaire...) et de parcours, la construction de la section entre Golmud et Lhassa, deuxième étape du projet, fut suspendue. Après avoir collecté quantité de données hydro-géologiques et économiques, le groupe de spécialistes a alors établi un projet réalisable. Les travaux ont donc été relancés en 2001, avec un investissement de 20 milliards de yuans (2,5 milliards de dollars). Les travaux étant terminés et la ligne inaugurée, il est donc possible maintenant de relier en 50 heures Pékin à Lhassa (4 561 km). Sur le trajet total, le train traverse 2 647 ponts, 11 tunnels et 34 gares, entre Golmud, (Qinghai) et Lhassa (Tibet). La gare la plus haute du Monde se trouve à Tanggula, situé à plus de 5 000 m d'altitude (5 072 mètres exactement) ! La vitesse maximale du train ne dépassera pas 120 km/h. Voici une carte du parcours suivi par le "train le plus haut du monde" : Restent certains problèmes techniques qui ne manqueront pas de se poser : Sur 550 km, la voie ferrée court sur un sol perpétuellement gelé (pergélisol) et passablement salé, ce qui a posé des problèmes techniques difficiles et posera constamment des problèmes d’entretien, de charge, de réfection et de renouvellement du matériel. Les risques sismiques sont en outre très élevés sur au moins 200 km du parcours. Les conditions de travaux ont été extrêmes : Les travaux ont mobilisé quantité de soldats et de détenus. En 2002, la présence de 100 000 travailleurs était signalé. Les travaux ont fait de nombreuses victimes de chantier (on avait déjà parlé de 3 000 morts rien que pour la partie routière des années 1950). |
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| (AFP - 01/07/06)
La Chine inaugure son train vers le Tibet, le plus haut du monde La Chine a inauguré samedi la ligne de chemin de fer la plus élevée au monde, qui a permis dimanche de relier le Tibet au reste du pays, saluant un "nouveau succès" de la modernisation socialiste, tandis que des centaines de Tibétains en exil manifestaient leur colère en Inde. Le train est arrivé à 00H31 dimanche (16H31 GMT samedi) à Lhassa, capitale du Tibet. A Pékin, le président Hu Jintao a coupé le ruban rouge sur le quai de la gare de Golmud , peu après 11H00 (03H00 GMT), tandis que le train s'ébranlait en direction de Lhassa , située à plus de mille kilomètres de là. La ligne culmine à 5 072 mètres, soit 200 m de plus que le point le plus élevé de la voie ferrée des Andes qui relie Lima au centre du Pérou. En raison de cette altitude, des wagons pressurisés équipent le train chinois. Le premier convoi, baptisé "Qing 1", d'après le nom de la province du Qinghai où se trouve Golmud, a transporté 600 personnes vers Lhassa, parmi lesquelles des officiels, des "ouvriers modèles" et des journalistes chinois. Au même moment, dans la capitale tibétaine, s'est élancé le "Zang (Tibet) 2", avec 700 passagers. "Ce n'est pas seulement un exploit magnifique dans l'histoire chinoise de la construction des chemins de fer, mais aussi un grand miracle dans l'histoire ferroviaire du monde", a affirmé le président Hu Jintao lors de la cérémonie d'inauguration, qui s'est tenue devant la gare de Golmud, située à 2 829 m d'altitude. 2 600 personnes assistaient à la cérémonie. Plusieurs chaînes de la télévision centrale (CCTV) ont retransmis la cérémonie en direct, alors que la presse étrangère en a été tenue soigneusement écartée. La nouvelle ligne, qui permettra de relier Pékin à Lhassa en deux jours, n'est cependant pas sans opposants. Les écologistes s'inquiètent des conséquences sur l'écosystème particulièrement fragile du plateau tibétain que la ligne traverse, tandis que des militants de la cause tibétaine y voient un moyen d'exploiter les ressources de la région et d'accroître l'immigration de Chinois d'ethnie Han. Des centaines de Tibétains en exil ont manifesté à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, où le dalaï lama a installé son gouvernement après le soulèvement manqué en 1959 contre l'invasion chinoise. "Rejetez la ligne de chemin de fer", scandaient les manifestants, dont de nombreux bonzes, arborant un brassard noir en signe de deuil. "Même si la Chine affirme que cela va apporter la prospérité économique au Tibet, nous savons qu'il s'agit d'un projet politique", a déclaré B. Tsering Yeshi, président de l'Association des Tibétaines, dénonçant une "marginalisation accélérée des Tibétains". "Ce train est conçu pour détruire l'essence même de l'identité tibétaine", a estimé Lhadon Tethong, un Tibétain vivant en exil, dirigeant le mouvement Etudiants pour un Tibet libre. |
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