Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
(AFP - 28/06/06)
Pologne : 5 présidents à Poznan pour commémorer la révolte de 1956

Pas moins de 5 présidents sont attendus mercredi à Poznan, dans l'ouest de la Pologne, pour le 50e anniversaire d'un soulèvement ouvrier qui s'inscrit dans la longue suite des révoltes contre le communisme en Europe de l'Est.

Les événements de juin 1956 à Poznan ont suivi de 3 ans l'insurrection ouvrière de 1953 à Berlin-Est, et précédé de 5 mois le soulèvement armé de Budapest. En 1968, c'était au tour de Prague de se révolter contre le communisme imposé par l'Union soviétique.

Tous ces mouvements ont été réprimés dans le sang, soit par les régimes communistes locaux, soit directement par Moscou. Mais ils ont ouvert chacun à leur manière des brèches dans le glacis soviétique, et ils ont servi de référence aux mouvements d'opposition ultérieurs jusqu'à la chute du communisme à l'Est en 1989.



Juin 1956 à POZNAN

Poznan, une ville de 600 000 habitants, aux vieilles traditions bourgeoises et ouvrières empreintes d'un sens de l'organisation importé d'Allemagne toute proche, supportait très mal la gestion communiste, avec son gaspillage et ses "normes de travail" draconiennes, accompagnées d'une vie chère et de salaires de misère.
Une fin de non recevoir opposée par les autorités communistes aux revendications qu'une délégation ouvrière était allée exposer à Varsovie a mis le feu aux poudres.

Le 28 juin 1956 au matin, les ouvriers de l'usine des moteurs Cegielski se mettent en grève, chose impensable dans un régime "prolétarien". Ils se rendent en cortège devant le siège de la préfecture. La foule grossit de minute en minute, et il y a bientôt 100 000 personnes dans la rue.

Les manifestants attaquent le siège de la police politique, mettent le feu aux bâtiments du tribunal et du parquet, ouvrent les portes de la prison municipale, et libèrent quelque 250 prisonniers.

Les premiers détachements d'armée et de police dépêchés pour maîtriser la situation sont vite désarmés par la foule. Les fusillades éclatent dans plusieurs endroits de la ville.

Les autorités décident dans la soirée d'une intervention musclée à l'arme lourde. Près de 10 000 soldats équipés de 300 chars d'assaut et des dizaines de véhicules blindés sont envoyés à Poznan pour pacifier la cité.

Le couvre-feu est immédiatement imposé, et l'armée occupe les points stratégiques de la ville. Le calme revient peu à peu, avec des centaines d'arrestations opérées dans les jours suivants. Les émeutes ont fait une centaine de morts, dont plusieurs policiers, et près de 1 000 blessés, selon diverses sources. Officiellement, 135 manifestants ont été jugés et condamnés à la prison. Officieusement, 700 manisfestants avaient été arrêtés.



"Les événements de Poznan ont donné en Pologne une impulsion au dégel, après la condamnation par Nikita Kroutchev à Moscou des méthodes de Joseph Staline.
A Varsovie, les staliniens purs et durs ont dû, en octobre 1956, céder le pouvoir à Wladyslaw Gomulka, un communiste polonais plus libéral que ses prédécesseurs formés à Moscou",
a expliqué l'historien Andrzej Paczkowski.

Symboliquement, la Pologne a invité à Poznan les présidents des peuples qui ont défié le communisme soviétique à Berlin-Est, puis à Budapest et Prague.

Les présidents allemand Horst Köhler, hongrois Laszlo Solyom, tchèque Vaclav Klaus, slovaque Ivan Gasparovic et Polonais Lech Kaczynski tiendront mercredi matin une rencontre à cinq, avant de participer aux cérémonies d'anniversaire.

"Les présidents représenteront à Poznan les peuples qui se sont révoltés contre la dictature communiste. Ils n'ont jamais accepté leur assujettissement et leurs révoltes ont eu pour dénominateur commun une initiative spontanée des citoyens", a-t-il été déclaré.

 
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