Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Le Bûcher des Vanités

C'est le nom d'un bûcher organisé par un moine dominicain pour en finir avec "les valeurs impures".

A la fin du XVe siècle, la République de Florence vit sous la domination des Médicis.
Cette dynastie de banquiers a fait bâtir les célèbres palais de Toscane.


En 1491, le moine Jérôme Savonarole (né le 21 septembre 1452) s'installe à Florence, dont il condamne le luxe, la corruption et la débauche. Pendant huit ans, la ville subit l'influence de ce moine petit, au visage pâle, au front ridé, au nez d'aigle, au regard perçant, aux cheveux noirs, à la barbe épaisse.
Son influence est telle qu'en 1494 les Médicis doivent s'exiler.

Nommé prieur de Saint-Marc, il prêchait à la cathédrale, combattait l'amour de la beauté, le goût de l'art. Savonarole prédit l'arrivée d'un nouveau Cyrus qui traverserait toute lItalie sans résistance. L'arrivée de Charles VIII lui donna raison.
La réalisation de ses prétendues prophéties avait augmenté son pouvoir. Le gouvernement de Florence le consultait sur toutes choses, réformait d'après ses idées la Constitution dans un sens démocratique, réorganisait la justice, créait un mont-de-piété pour réprimer l'usure.

Savonarole interdit alors les fêtes profanes et le jeu.
Les femmes renoncèrent à leurs bijoux, les débauches diminuèrent, des marchands restituèrent le bien mal acquis, les églises se remplirent.
De plus en plus rigoriste, il réclama la torture pour les joueurs, le supplice de la langue percée pour les blasphémateurs, employa de nombreux enfants à espionner et à dénoncer tout ce qui se passait dans les maisons. Sans condamner entièrement les lettres et les arts, il voulait en exclure le paganisme ; des artistes comme Botticelli et Lorenzo di Credi adoptèrent ses idées.

Après avoir réformé les moeurs de Florence, le moine voulut réformer celles de Rome et attaqua sans relâcha la corruption de l'Eglise. Le pape Alexandre VI demeura longtemps indifférent à cela, mais vit avec mécontentement Savonarole demeurer le partisan de la France, mettre son espoir dans une nouvelle expédition de Charles VIII ; il l'appela à Rome par un bref du 25 juillet 1495 pour rendre compte de ses prophéties, puis, le 8 septembre et le 15 octobre, lui interdit de prêcher.

Savonarole, sans se déclarer formellement rebelle, reprit la parole, surtout quand la Seigneurie florentine le lui eut ordonné. Pendant le carême de 1496, il déploya une violence inouïe contre les vices de Rome, et bien plus encore l'année suivante. Il traite le pape Alexandre VI de "prostituée" et de "monstre d'abomination".

Le 07 févier 1497, Savonarole allume le "bûcher des vanités", où les Florentins jettent tous les signes de luxe et de dépravation : bijoux, livres, objets d'art, instruments de musique... jusqu'aux ouvrages de Boccace et Pétrarque.


Alexandre VI, après avoir tergiversé longtemps, l'excommunia le 12 mai 1497. Savonarole répondit par une épître "contre l'excommunication subrepticement obtenue", célébra la messe à Noël, reparut en chaire en février 1498, attaquant toujours l'Église romaine, affirmant sa mission divine, parlant de la convocation d'un concile qui déposerait le pape.

Cependant les menaces d'Alexandre VI effrayaient la Seigneurie. Les partisans des Médicis, les adversaires du rigorisme moral, les franciscains jaloux du moine dominicain, tous les ennemis de Savonarole se coalisèrent.

Finalement un franciscain proposa de subir, en même temps qu'un dominicain, l'épreuve du feu. Elle fut fixée au 7 avril, mais au dernier moment le dominicain refusa, ce qui tuait le prestige de Savonarole. Bientôt on l'arrêta, on le mit à la torture, on prétendit qu'il avait avoué la fausseté de ses inspirations prophétiques. Il est jugé comme moine indocile, hérétique et hétérodoxe.

Le 22 mai, il fut condamné à mort avec deux autres moines. Le lendemain, 23 mai 1498, il marcha courageusement au supplice.
Savonarole fût pendu puis brûlé en public, place de la Seigneurie, à Florence.
 
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