Le Petit Monde d'Audrey
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
Audrey
Carlotta Films, l'indépendant qui redonne vie aux chefs-d'oeuvre oubliés

Guidé depuis dix ans par une curiosité et un amour du cinéma sans limites, l'indépendant Carlotta Films a redonné vie à des chefs-d'oeuvre signés Fassbinder, Pasolini, Wilder, Ozu ou Oshima, qu'il ressort, restaurés, en salles, et édite dans de somptueux coffrets DVD.

Carlotta, c'est le nom de la blonde mystérieuse dont le portrait envoûte Scottie alias James Stewart, dans "Vertigo" d'Alfred Hitchcock.

"C'est pour moi le film parfait, celui que je place au-dessus de tout", dit Vincent Paul-Boncour, qui avait 24 ans en 1998 lorsqu'il a fondé Carlotta avec son ami Jean-Pierre Gardelli, exploitant de salles dans la région de Toulouse.

"Nous n'avons jamais pu en acquérir les droits... finalement c'est peut-être mieux", poursuit-il, sourire rêveur aux lèvres.

Carlotta, c'est aussi un logo en lettres rouges sur une spirale semblable à celle qui ornait jadis l'affiche de "Vertigo". Car le destin de la PME de neuf personnes qui fête ses dix ans en ressortant en salles "Fenêtre sur cour" en copies neuves restaurées, est intimement lié à l'oeuvre du maître du suspense.

En octobre 1998, sortait en France "La mort aux trousses" d'Hitchcock, l'unique titre au catalogue (contre 300 aujourd'hui) d'un tout nouveau distributeur de films anciens, dits de patrimoine : Carlotta Films.

"Tout l'avenir de la société dépendait du succès du film !", se souvient Vincent Paul-Boncour.

"Ma génération a grandi en regardant les films d'Hitchcock, Lang, Coppola, De Palma, à la TV et en vidéo. J'avais envie de les voir au cinéma".

L'année suivante, Carlotta ressort "Les Oiseaux" et trois films américains, "La fureur de vivre" de Nicholas Ray, "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn et "Scarface" de Brian De Palma.

Suit la trilogie De Palma "Blow out", "Pulsions", "Obsession", puis Carlotta bouscule les frontières en sortant dans des salles dédiées au cinéma de patrimoine des films récents plus faciles à trouver en DVD qu'à voir sur grand écran, signés Sam Peckinpah, David Lynch, Steven Spielberg ou les frères Coen.

En 2002, Carlotta se fait éditeur et sort des films de Pasolini en DVD, tandis que ses fondateurs créent Bodega Films, qui distribue des nouveautés, cinéma d'art et d'essai et productions de Bollywood mêlés.

Un an plus tard, les deux sociétés s'installent sur les grands boulevards.

Eclectique, Carlotta édite aussi bien "L'Aurore" de Murnau que "Mother India" de l'Indien Mehbood Khan ou la trilogie "Flesh-Trash-Heat" du cinéaste underground américain Paul Morrissey, prix du meilleur coffret au Festival de Cannes.

Puis il sort en salles "La Bataille d'Alger" de l'Italien Gillo Pontecorvo, censuré pendant des décennies en France, projeté au Festival de Cannes 2004 en présence du réalisateur.

Carlotta suit son chemin, alternant classiques et films oubliés, qu'ils soient signés Tourneur, Fassbinder, Fellini, Antonioni, Mankiewicz, Wilder, Schatzberg, Fuller, Ozu ou Mizoguchi.

Agrémentés de riches bonus, édités dans de somptueux coffrets, ils séduisent de nouveaux publics.

En 2008, Carlotta qui craint peu le piratage, surtout axé sur les derniers "blockbusters", ou le déclin du support DVD, dont il suit l'évolution en passant au format Blu-Ray, s'attaque à un nouveau métier : exploitant, avec le rachat du Latina, un haut lieu de la cinéphilie latine parisienne.

Un pari de plus pour une société à l'activité "toujours fragile".

"On ne deviendra pas milliardaires... mais ce n'était pas le but !", conclut en riant, Vincent Paul-Boncour.

(AFP - 10/10/08)
 
Retour au forum
 
 
créer forum