Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Le trait d'union :
Règles et mode d'emploi

Les mots composés comptent parmi les formes les plus hypocrites et les plus retorses de la langue française. De quoi s'en méfier !

Il y a ceux qui n'avouent pas qu'ils vivent ensemble, comme compte et rendu dans compte rendu , et ceux qui sont "à la colle", réunis par un trait d'union qui ne réussit guère à les accorder, comme chausse-trapes.

Loin du mariage de raison, ces unions de circonstance cachent bien des folies, c'est-à-dire des exceptions.

Je vous propose un petit tour d'horizon de cet imbroglio...



1 - LES VERBES

Le trait d'union s'impose dans les cas suivants :
Entre le verbe à l'impératif et le pronom personnel complément qui le suit :
Réponds-moi
Prenons-en
Vois-le
Allez-y.


Entre le verbe à la forme interrogative et :
- d'une part, le pronom sujet : Partez-vous ? As-tu regardé ?
- d'autre part, le démonstratif ce : Est-ce vrai ? Qu'est-ce que c'est ?

ATTENTION : il y a 2 traits d'union dans une forme verbale comportant un t intercalé :
Change-t-elle ? Ira-t-on ?



2 - LES PRONOMS

Ils sont liés par un trait d'union
Quand 2 d'entre eux se suivent :
Allez-vous-en
Dis-le-lui
Rends-nous-les.


Quand ils sont suivis de l'adjectif même :
soi-même
eux-mêmes.




3 - LES MOTS INVARIABLES

Parmi eux, on distingue :
Les particules telle que ci ou :
par-ci par-là
ci-contre
celui-ci
ci-dessous.


Les adverbes ou les locutions adverbiales :
au-dehors
au-delà
avant-hier
après-demain
pêle-mêle
tête-bêche
sur-le-champ
vis-à-vis.


ATTENTION : quelques locutions du genre n'ont pas de trait d'union :
tout à coup
tout à fait
tout à l'heure
en deçà
en dedans
en dehors.


Les préfixes :
néo-zélandais
néo-impressionnisme

Mais on tend timidement à supprimer le trait d'union, chaque fois que c'est possible : néocolonialisme, néoréalisme.



4 - LES ADJECTIFS

Lorsqu'ils sont doubles, ils ne prennent généralement pas de trait d'union , en particulier pour les couleurs :
blanc cassé
jaune clair.


Ceux qui en prennent un sont peu nombreux :
aigre-doux
radical-socialiste.


L'adjectif né, s'il suit un nom commun ou un adjectif, se rattache à lui par un trait d'union :
un artiste-né
un enfant mort-né.


De même, les adjectifs grand et demi avant certains mots :
grand-père
grand-chose
demi-mot
demi-soeur.


Au pluriel, l'adjectif quelque , suivi de l'article indéfini, prend un trait d'union :
quelques-uns, quelques-unes.
Mais on écrit quelquefois (et non quelques-fois)



5 - LES NOMS COMMUNS

Les noms composés les plus anciens ont fini par s'écrire en un seul mot (bonhomme, gendarme) , mais la langue ne cesse d'en forger de nouveaux (contre-plongée) ou d'en importer (fast-food) .

Et même si l'on tend à supprimer le trait d'union, cette tendance ne peut s'appliquer à certains types de mots (anti-impérialisme, extra-utérin).

Mais on écrit dorénavant entrecôte (qui vient d'entre-côte), football (qui vient de foot-ball).

En théorie, quand un nom est créé, on lui met un trait d'union s'il prend un sens différent des deux mots initiaux :
une belle-fille
le sang-froid.


Plus généralement, le trait d'union s'impose quand 2 noms, qu'on pourrait identifier comme 2 éléments distincts, sont perçus comme inséparables.
C'est le cas des noms composés
à partir d'un verbe :
tire-bouchon
faire-valoir
lave-linge
faire-part
porte-parole...


sur le modèle préposition + nom :
arrière-boutique
sous-homme
en-tête...


par emprunt à une langue étrangère :
best-seller
hot-dog...


On met aussi un trait d'union entre 2 mots de même nature grammaticale (chou-fleur, femme-objet, homme-grenouille...) , le trait d'union remplaçant la conjonction de coordination et.

Mais on écrit maître chanteur sans trait d'union !



6 - LES NOMS PROPRES

Les prénoms :
C'est le trait d'union qui différencie le prénom double (Jean-Christophe, Marie-Jeanne...) de la suite de prénoms de l'état civil.

Les noms de famille :
Quelques-uns d'entre eux, depuis l'origine, composés de 2 mots et parfois davantage. Ces mots (sauf la particule nobiliaire et les articles Le ou La sont pour la plupart reliés par un trait d'union :
Camille Saint-Saëns
Antoine de Lévis-Mirepoix.
Là aussi, il existe des exceptions, comme Pierre Mendès France.

Les noms de localité :
Maisons-Lafittte, Villers-Cotterêts
Saint-Etienne, Sainte-Maxime
Mantes-la-Jolie, Lamalou-les-Bains
Sully-sur-Loire...


Les régions et les départements :
Champagne-Ardennes, Hautes-Pyrénées.
Placés au début, les articles échappent au trait d'union :
Le Buisson-de-Cadouin, Les Adrets-de-l'Estérel.
Mais on écrit : Nogent-le-Retrou, Vitry-la-Ville, Ax-les-Termes.

Les adresses :
L'administration de la poste a instauré l'habitude de mettre des traits d'union partout :
9 rue du Maréchal-Juin, 80 avenue Victor-Hugo...
Mais ce n'est en rien une obligation.



Le cas des NOMBRES

Quand on écrit en toutes lettres les adjectifs numériques, le trait d'union s'impose entre les dizaines et les unités, jamais ailleurs.

On écrira ainsi vingt-quatre et quatre-vingts , voire quatre-vingt-quatre et quatre-vingt-dix-neuf, mais cent quatre, quatre cents et quatre mille.

Si, entre la dizaine et l'unité, vient s'intercaler la conjonction de coordination et, on ne met pas de traits d'union : vingt et un.

Même diversité pour les nombres dits ordinaux : la vingt-quatrième personne, mais le cent quatrième numéro.
 
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