Le Petit Monde d'Audrey
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
ThunderLord
Rétablir la lecture dans le cercle familial est forcément une idée positive, même s'il est dommage que cette tradition se limite à la semaine pascale.

Néanmoins, il est vrai que les auteurs de policiers norvégiens, on en entend de plus en plus parler !
Audrey
Pâques, l'heure du crime en Norvège

Un parfum d'hémoglobine vient hanter la Norvège chaque année à l'approche de Pâques, lorsque les habitants du paisible royaume jouent à se faire des sueurs froides en dévorant des polars dans l'isolement de leurs chalets de montagne.

Au nom d'une curieuse tradition, la trêve pascale est la "saison du crime" dans le pays scandinave : les romans noirs, du cru ou importés, accaparent les vitrines des libraires, des fictions à glacer le sang envahissent les ondes radio et TV, les suppléments spéciaux foisonnent dans la presse.

Jusqu'aux cartons de lait qui proposent une énigme à démêler.

"Avec la barre chocolatée et les oranges, le roman policier a sa place réservée dans le sac à dos des Norvégiens qui partent à Pâques", affirme le journaliste Nils Nordberg, spécialiste du sujet.

Car, pour apprécier toute sa saveur, le "polar de Pâques" doit de préférence être dégusté sous la lumière vacillante d'une cheminée, dans le confort spartiate d'un chalet en bois auquel on n'accède qu'en chaussant ses skis.

"Les circonstances sont idéales. On est en montagne, loin de tout. Dehors, il neige et il vente. Quoi de mieux qu'un peu de frissons ?", souligne Nils Nordberg.

La chair de poule à Pâques, Birgitte Lund, publicitaire de 35 ans, connaît depuis sa tendre enfance. "A 9 ans dans le chalet familial, je n'avais pas le droit de regarder la télé, sauf les programmes pour enfants et la série noire diffusée le soir sur la chaîne publique".

Mais pourquoi la Norvège, où les bains de sang sont rares, choisit-elle Pâques pour étancher sa soif d'homicides ?

Selon une thèse couramment admise, la tradition germe en 1923 grâce à un joli coup de marketing.

Rompant avec la pratique qui veut que les nouveaux titres ne sortent qu'à l'automne, la maison d'édition Gyldendal lance en plein week-end pascal le roman de deux jeunes auteurs, "Le train de Bergen a été braqué cette nuit", qui se déroule précisément à Pâques.

Le titre est repris à la Une de plusieurs journaux, provoquant la stupeur parmi les lecteurs, à qui son caractère publicitaire échappe.

L'initiative fait florès parmi les autres éditeurs et le polar s'impose comme un des rares divertissements de la semaine pascale.

"Cafés, restaurants, cinémas... à l'époque, tout était fermé à Pâques qui devait être une période d'introspection et de repentance. On n'avait pas la radio, et bien évidemment pas la télévision non plus. Mais tout le monde savait lire", relate Nils Nordberg.

Le "polar de Pâques" est né et, avec lui, une école norvégienne de maîtres du suspense, de Jo Nesboe à Karin Fossum, d'Anne Holt à Jon Michelet.

Selon le sociologue Jan Mehlum, lui-même auteur de 7 romans policiers, "le genre a acquis suffisamment de lettres de noblesse pour que tout le monde, y compris les intellectuels, puisse lire des polars sans avoir à rougir".

Avec le temps, le décor a changé : les chalets ont gagné en confort et forment désormais de véritables petites villes à flanc de montagne, et les Norvégiens varient de plus en plus leurs destinations, préférant souvent le soleil du sud à la montagne.

Mais la tradition demeure vivace.

"Le roman policier, ça fait partie des vacances", affirme Anniken Dingsoer, 50 ans, rencontrée dans une librairie du centre d'Oslo, où elle fait ses emplettes d'émotions fortes.

"Quand j'étais petite, mon père nous lisait Jean Valjean. Depuis, j'ai passé toute ma vie à lire des polars", confie cette inconditionnelle de PD James, Robert Wilson et Minette Walters, qui n'a qu'un regret : que ses propres enfants se détournent d'Hercule Poirot au profit de Harry Potter.

(AFP - 04/04/07)
 
Retour au forum
 
 
créer forum