Le Petit Monde d'Audrey
 
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Pierma
Je suis plutôt d'accord avec cette double conclusion... assez triste.


Edité le 29-01-2008 à 00:07:01 par Pierma


Audrey
Voltaire n'en croirait pas ses yeux s'il devait constater ce qui se déroule à notre époque, dans le domaine de la justice, entre autres... et les hommes réellement passionnés de droit et d'humanité prêts à se battre pour une cause ne courent plus les rues, c'est le moins qu'on puisse en dire.

Je suis donc tentée de te répondre, Pierma, "qu'il n'y a plus de Voltaire" ...quant au fait que la justice de la République s'éprouve infaillible, ce n'est pas nouveau, malheureusement.
Pierma
Entendu dans "Faites entrer l'accusé" :
En France, aucun condamné à mort ou à perpétuité n'a été réhabilité depuis 1789.

Les dernières réhabilitations de condamnés à mort seraient donc celles obtenues par Voltaire à l'époque royale.

Voltaire affrontait le pouvoir de Parlements qui faisaient reculer le roi lui-même. Il obtint la réhabilitation de Calas, de Sirven - deux protestants éxécutés sans preuve... en l'absence de crime - et du Chevalier de la Barre, catholique éxécuté pour profanation.
----------------

"Vous devez compte aux hommes du sang des hommes."

Un extrait du "Secret du Roi", par Gilles Perrault :

"Tout fanatisme est par principe démentiel. Alors que le fils Calas s'était sacrifié pour sa foi protestante, les prêtres décidèrent qu'il s'était converti au catholicisme, ce qui lui avait valu d'être tué par les siens. Les églises de Toulouse se disputèrent âprement sa dépouille. Les pénitents blancs l'emportèrent et offrirent des funérailles grandioses à cet étonnant martyr de la foi catholique.
...
Voltaire sut l'affaire par un commerçant marseillais qui arrivait de Toulouse. Sa première réaction fut toute de légéreté :<< nous ne valons pas grand chose, mais les huguenots sont pires que nous; et de plus, ils déclament contre la Comédie.>> Un homme dont la religion condamnait le théâtre pouvait bien être capable d'assassiner son fils. On dirait que c'est à son insu, contre son gré, que le crime judiciaire fait son travail en lui. Il reste l'homme qui, chaque année, abîmé dans la dépression, s'alite aux approches de la Saint-Barthélémy.
...
Il décide d'entrer en campagne pour la justice.
...
<< y a-t-il une plus exécrable tyrannie, écrit Voltaire, que de verser le sang à son gré sans en rendre la moindre raison ? ''Ce n'est pas l'usage'' disent les juges. Eh ! Monstres, il faut que cela devienne l'usage. Vous devez compte aux hommes du sang des hommes.>>

----------------

Ainsi, depuis qu'il y a en France des républiques, personne n'a réussi à renouveler l'exploit de Voltaire, malgré un nombre conséquent de condamnés à mort dont la culpabilité posait question.

Est-ce parce qu'il n'y a plus de Voltaire, ou parce que la justice de la République s'éprouve infaillible ?
Audrey
Voltaire, joué par Claude Rich, revient chez lui pour combattre le fanatisme


Claude Rich dans le rôle de Voltaire, dans "Voltaire et l'affaire Calas"

Voltaire, sous les traits de Claude Rich, a repris possession de son château de Ferney (Ain) le temps du tournage d'un film de la télévision suisse consacré à "l'affaire Calas", qui avait donné au philosophe l'occasion de pourfendre le fanatisme religieux.

Le 10 mars 1762, Jean Calas, un protestant de Toulouse, était exécuté dans d'horribles tortures après avoir été convaincu du meurtre de son fils à qui il aurait ainsi voulu interdire de se convertir au catholicisme.

Révolté par ce jugement expéditif dans une Toulouse fanatiquement catholique, Voltaire, alors au sommet de sa gloire à 68 ans, remue l'Europe entière avec un "Traité sur la tolérance". Il obtient trois ans plus tard la réhabilitation de la famille Calas.

Dans "Voltaire et l'affaire Calas" qu'elle diffuse le 4 avril, la Télévision suisse romande (TSR) revient sur ces événements qui ont fait de Voltaire (1694-1778) le père des intellectuels engagés.
Le téléfilm a été produit avec la participation de France 2 et Arte mais la date de sa diffusion en France n'est pas encore arrêtée.

Le tournage s'est déroulé à l'automne dernier dans le château construit et habité par l'écrivain pendant les 20 dernières années de sa vie à Ferney (aujourd'hui Ferney-Voltaire), aux portes de Genève mais en terre française.

Le "Patriarche de Ferney" y a "cultivé son jardin", développant l'agriculture et l'industrie dans un bourg jadis misérable. En cas de besoin, la proximité de Genève permettait de filer rapidement à l'étranger à l'écrivain exilé de Paris par ordre de Louis XV pour ses oeuvres subversives.

C'est semble-t-il la première fois qu'un film sur Voltaire est tourné dans le château. La demeure n'est en effet devenue un monument national qu'en 1999, après être restée entre des mains privées depuis l'époque de Voltaire.

Durant les scènes tournées en extérieur, les acteurs ont dû faire abstraction des décollages et atterrissages de l'aéroport de Genève, tout proche, et tenter malgré tout de se replonger dans l'époque.

Claude Rich, 78 ans, incarne un Voltaire d'abord cynique et fatigué, qui rechigne à porter secours aux Calas et aux protestants en général. Il leur reproche notamment de condamner ses pièces de théâtre.

Mais une fois convaincu de l'iniquité du jugement, le philosophe et son double se réveillent lorsqu'il s'agit de dépeindre avec fougue le calvaire enduré par Jean Calas. Il en profite pour infliger un coup de patte aux religions "qui se valent toutes en cruauté".

Le cinéaste suisse Francis Reusser établit le lien entre l'affaire Calas, avènement de "l'opinion publique" en politique, et la Révolution française, qui suivra moins de 30 ans plus tard.

Reusser a rassemblé pour son film 300 figurants en costume. C'est, selon le réalisateur, la première fois depuis les temps de l'ex-ORTF (monopole de la radio télévision publique française) en 1963 qu'un film est tourné sur l'affaire Calas.

(AFP - 31/03/07-
 
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