Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Décès d'Henri Troyat, "géant des lettres françaises"


L'écrivain français d'origine russe Henri Troyat est décédé à l'âge de 95 ans après une carrière particulièrement prolifique, et le monde politique et littéraire a rendu hommage aujourd'hui à un "géant des lettres françaises", selon l'expression du président Jacques Chirac.

L'écrivain est décédé dans la soirée de vendredi à Paris et sa mort a été annoncée par le journal Le Figaro dans son édition de lundi.

De son vrai nom Lev (Léon) Aslanovitch Tarassov, né le 1er novembre 1911 à Moscou, Henri Troyat est l'auteur d'une centaine de romans et de biographies. Travailleur infatigable, il publiait un ou deux livres par an depuis 70 ans.

Il était le doyen de l'Académie française, où il était entré le 21 mai 1959.

Malgré son âge, il continuait inlassablement de travailler : Henri Troyat a publié deux livres en 2006, un roman, "La traque", et une biographie de l'auteur du "Docteur Jivago", Boris Pasternak.

"Je suis un malade d'écriture, absolument hors de la vie", estimait-il.

Largement traduite, son oeuvre de fiction mêle des nouvelles, des récits psychologiques et des cycles romanesques à thème français ou russe qui connurent un immense succès :
- "Tant que la terre durera" (1947),
- "Les Semailles et les moissons" (1953),
- "La Lumière des Justes" (1959),
- "Les Eygletière" (1965),
etc.

Il n'a jamais écrit qu'en français, mais sa terre natale lui a fourni une inépuisable source d'inspiration, notamment pour ses biographies de tsars ("Catherine la Grande" ou "Nicolas 1er" ) et des classiques russes, comme Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï ou Tchékhov.
Il a également publié des biographies des grands auteurs français du XIXe siècle : Flaubert, Maupassant, Zola, Verlaine, Baudelaire, Balzac.

Issu d'une famille de négociants, il avait quitté la Russie encore enfant, au lendemain de la révolution de 1917, avant de s'installer en France en 1920.

Licencié en droit, naturalisé français, il publiait en 1935 son premier roman, "Faux jour".
Trois ans plus tard, à 27 ans, il recevait le Prix Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, pour "L'Araigne". Sa carrière était lancée.

Mais il décide alors que, jamais, il ne retournera dans sa patrie, préférant à la réalité ce qu'il appelle sa "Russie intérieure" : "la neige est plus propre dans mes rêves", disait-il.

Exprimant sa "tristesse", le président Chirac a salué lundi "un géant des lettres françaises" qui "a su croiser, par son art de l'épopée et de la biographie, l'histoire et les passions françaises et russes".

"L'oeuvre de ce travailleur acharné est à la mesure de son imagination et de son amour des mots de notre langue", a déclaré M. Chirac.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a rendu hommage à une "oeuvre considérable", tandis que le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres déplorait la disparition d'"un écrivain immensément populaire" grâce auquel "le roman russe est devenu un peu français".

Pour Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, Henri Troyat était "un écrivain d'une espèce particulière" qui "vivait pour écrire".

"Il se levait et il écrivait (...) Il était enfermé dans son écriture qu'il a longtemps pratiquée debout derrière son lutrin, comme Balzac. Quand il a dû s'asseoir, il en a éprouvé une sorte de malaise. Debout, il avait un rapport presque physique avec l'écriture", a-t-elle expliqué.

Les obsèques d'Henri Troyat auront lieu vendredi après-midi en la cathédrale russe orthodoxe Saint-Alexandre Nevski à Paris.

(AFP - 05/03/07)
 
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