Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Choyer les traducteurs pour développer la littérature française en anglais

Inviter des traducteurs anglophones quelques semaines en France pour leur permettre de travailler confortablement et participer à une meilleure diffusion de la littérature francophone, c'est l'initiative prise par une institution culturelle de Lyon, la Villa Gillet.

Ces traducteurs sont encouragés à traduire des oeuvres francophones qui ne l'ont jamais été, principalement de la littérature contemporaine : Agnès Desarthe, Albert Cossery ou encore Emmanuel Merle.

"C'est une manière de participer au rayonnement de la littérature française, notamment aux Etats-Unis, où seulement 3% des ouvrages qui paraissent, toutes disciplines confondues, sont des traductions", explique-t-on à la Villa Gillet, lieu de débat sur la littérature et les sciences humaines, qui accueille les traducteurs à Lyon, avec l'aide financière de l'ambassade de France aux Etats-Unis.

Si les oeuvres françaises font partie des plus traduites, selon le Syndicat national de l'édition française, il n'en parait que quelques centaines par an sur le marché américain.

En résidence pendant le mois de novembre, Jeanine Herman, reconnue notamment pour ses traductions de Julien Gracq et Francis Ponge, a quitté son studio new-yorkais pour s'établir entre Rhône et Saône, le temps de finir la traduction d'un essai de Julia Kristeva, "La Haine et le pardon".
"J'ai séjourné en France comme étudiante puis, en 2001, dans le cadre d'une bourse du ministère français de la Culture, mais je n'étais pas revenue depuis", indique la traductrice, faite chevalier des Arts et des Lettres en 2007.
"Ce séjour me permet de m'immerger dans le quotidien des auteurs que je traduis, d'être sur le même fuseau horaire, écouter des émissions de radio où ils interviennent parfois, entendre des mots d'argot dans leur contexte, baigner dans la culture", se réjouit la quadragénaire.

Certains de ses prédécesseurs ont pu rencontrer les auteurs qu'ils traduisaient.

"Il y a beaucoup moins de soutien à la culture aux Etats-Unis qu'ici, ma vie est loin d'être un long fleuve tranquille et, sans cette bourse, je n'aurais pas pu séjourner aussi longtemps en France", assure-t-elle.
Californienne descendant de grands-parents hongrois, suédois, autrichiens et thaïlandais, elle a découvert le français à l'école, a puisé son goût pour la littérature dans l'oeuvre d'Albert Camus, jusqu'à se consacrer à la traduction, "une vocation qui exige des choix très durs".

"Les traducteurs, surtout ceux qui n'ont pas d'autre métier, n'ont pas toujours les moyens de voyager : c'est difficile pour eux, qui travaillent en free-lance, de se libérer un mois ou plus", reconnaît Natacha Kubiak, du Centre national du Livre.

"Or il est très important de retremper régulièrement sa pratique dans un bain linguistique et culturel, car les langues évoluent en permanence", relève Jörn Cambreleng, directeur du Collège des traducteurs à Arles (Bouches-du-Rhône), qui reçoit 90 traducteurs par an, dont quelques Américains.

De plus, les traducteurs repèrent souvent au cours de leur séjour des oeuvres susceptibles de trouver un public chez eux.
"Ils jouent le rôle d'éclaireurs, et repartent avec des cartons pleins de livres", se réjouit Isabelle Vio, chargée de communication à la Villa Gillet.

(AFP - 19/11/09)
 
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