| Les enfants d'un village espagnol payés un euro par heure de lecture Les enfants du village espagnol de Noblejas seront désormais payés pour lire. Ainsi en a décidé leur maire, Agustin Jimenez Crespo, persuadé que cette initiative "pionnière" leur fera aimer la lecture. La commune de 3.300 habitants, située à 55 kilomètres de Tolède (centre), "subventionnera les familles à hauteur d'un euro par heure passée à la bibliothèque" par leurs enfants scolarisés en primaire, a annoncé la mairie dans un communiqué. Il s'agit d'une "initiative pionnière et ambitieuse en matière d'éducation", ajoute la mairie, qui explique que l'objectif est de "renforcer le rôle actif des parents dans l'éducation de leurs enfants". (AFP - 30/01/08)
--------------------------- Nan mais ça va pas la tête !! Le goût de la lecture, ça ne s'achète pas, ça se cultive, Monsieur le Maire ! Et ce, dès la plus tendre enfance. Ce n'est pas en "achetant" les enfants, en monnayant un temps de lecture, (ou plutôt de présence à la bibliothèque, dans le cas présent -ce qui ne signifie pas forcément qu'ils vont y lire, d'ailleurs...), que l'on va ramener le goût de la lecture parmi les jeunes générations. Les premiers concernés par le délaissement de la lecture par les enfants, ce sont les parents !! On en revient au problème "d'éducation passive". Les enfants à qui l'on aura pris la peine de présenter les livres comme un plaisir, un mode d'évasion, d'enrichissement, une possibilité de partage... Ceux-là auront le goût de la lecture, tout simplement parce qu'on leur aura transmis l'amour des livres. Les livres, cela s'offre dès le premier âge : dès 8-10 mois pour les bébés (sous forme de livres en tissu, par exemple). Pour mes enfants, je les leur cousais, avec des motifs et des couleurs différents pour chaque page. C'était l'occasion de parler, raconter, d'apprendre à tourner les pages avec leurs petites mains, etc. Et plus l'enfant grandit, plus le livre se doit d'être présent et ce bonheur partagé avec les parents : si les parents ne lisent pas eux-mêmes et qu'aucun livre ne vit dans la maison, il ne faut pas s'étonner si l'enfant n'est pas attiré par la lecture ! Un enfant ne naît pas "allergique à la lecture" : il le devient parce que l'on n'a pas su éveiller en lui ce qui ne demandait qu'à s'exprimer. Un enfant, par définition, est curieux de tout. Et c'est aux parents de fournir de quoi abreuver cette soif de savoir, au travers de livres mis à disposition, racontés, le tout autour d'un vrai dialogue parents-enfant. De même, l'inscription d'un jeune enfant à la bibliothèque doit lui être proposé comme "une fête", une ouverture sur un nouveau monde ...et non pas une "corvée obligatoire" par rapport à l'école ! Bref... Tout ça pour dire que l'idée de Monsieur le Maire de Noblejas me choque. Ce n'est pas ainsi que le problème sera résolu, loin de là... |
|