Le Petit Monde d'Audrey
 
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Dernières réponses
monette
c'est ce que l'on nomme " poète maudit "
Audrey
ThunderLord a écrit :

Ce sont les circonstances causant la mort qui peuvent être horribles.

...c'est bien ce que je disais !
ThunderLord
Ah mais ça n'a rien d'horrible ! L'horreur de la situation nous apparaît de manière tout à fait subjective, mais la mort ne peut être horrible puisqu'elle ne peut varier. Ce sont les circonstances causant la mort qui peuvent être horribles.

Par conséquent ce n'est pas horrible. Mortel certes, fatal voire létal, mais pas horrible
Audrey
Rouen non, mais le train de plein fouet, oui !
ThunderLord
Bah pourquoi ? Rouen c'est pas si horrible
Audrey
monette a écrit :

il est mort écrasé par un train en gare de ROUEN

Quelle horrible fin !
monette
Je ne voudrais pas faire trop long, mais il me semble que ce grand poète mérite que je le présente :



Et voici le fameux " Caillou qui bique "


On lui prête des ressemblances à ces flamands qu'il aimait décrire.
Je ne pouvais pas passer ce post sans revenir sur une célébrité qui a vécu près de chez moi !!
Et s'il est né à SAINT AMAND près d'ANVERS, il est mort écrasé par un train en gare de ROUEN, il avait 61 ans.

Message édité le 10-09-2006 à 21:21:38 par monette
Audrey
Merci, Monette, pour cette petite page d'histoire. J'ignorais qu'Emile Verhaeren avait vécu à cet endroit.
monette
Très joli et une atmosphère bien rendue !
Mon grand-père paternel était pêcheur de harengs ou terre-neuva !
et habitait les Flandres françaises.

Quand à Emile VERHAEREN, une stèle s'élève à 5 kms de chez moi dans l'Avesnois, à la frontière belge, au lieu-dit : "Le-caillou-qui-bique" ( site classé ) !
Ce caillou est un énorme rocher un peu rougeâtre.
" qui bique en patois veut dire qui remonte ! "

Le poète Emile Verhaeren aimait tout particulièrement le site du Caillou-Qui-Bique, il y vécut les 15 dernières années de sa vie et reçut dans son sanctuaire nombre de ses amis célèbres comme par exemple l'écrivain Stephan Zweig.

Ce lieu fait parti des randonnées pédestres, proposées aux touristes et autres amateurs littéraires !
Audrey
Un toit, là-bas

Oh ! la maison perdue, au fond du vieil hiver,
Dans les dunes de Flandre et les vents de la mer.

Une lampe de cuivre éclaire un coin de chambre ;
Et c'est le soir, et c'est la nuit, et c'est novembre.

Dès quatre heures, on a fermé les lourds volets ;
Le mur est quadrillé par l'ombre des filets.

Autour du foyer pauvre et sous le plafond, rôde
L'odeur du goémon, de l'algue et de l'iode.

Le père, après deux jours de lutte avec le flot
Est revenu du large, et repose, là-haut ;

La mère allaite, et la flamme qui diminue
N'éclaire plus la paix de sa poitrine nue.

Et lent, et s'asseyant sur l'escabeau boitant,
Le morne aïeul a pris sa pipe, et l'on n'entend

Dans le logis, où chacun vit à l'étouffée,
Que ce vieillard qui fume à pesantes bouffées.

Mais au-dehors,
La meute innombrable des vents
Aboie, autour des seuils et des auvents ;
Ils viennent, d'au-delà des vagues effarées,
Dieu sait pour quelle atroce et nocturne curée ;
L'horizon est battu par leur course et leur vol,
Ils saccagent la dune, ils dépècent le sol ;
Leurs dents âpres et volontaires
Ragent et s'acharnent si fort
Qu'elles mordraient, jusqu'au fond de la terre,
Les morts.

Hélas, sous les cieux fous, la pauvre vie humaine
Abritant, près des flots, son angoisse et sa peine !

La mère et les enfants, et dans son coin, l'aïeul,
Bloc du passé, debout encor, mais vivant seul,

Et récitant, à bras lassés, chaque antienne,
Cahin-caha, des besognes quotidiennes.

Hélas! la pauvre vie, au fond du vieil hiver,
Lorsque la dune crie, et hurle avec la mer,

Et que la femme écoute, auprès du feu sans flamme,
On ne sait quoi de triste et de pauvre en son âme,

Et que ses bras fiévreux et affolés de peur
Serrent l'enfant pour le blottir jusqu'en son coeur,

Et qu'elle pleure, et qu'elle attend, et que la chambre
Est comme un nid tordu dans le poing de novembre.



- Emile VERHAEREN -
(1855-1916)
(Recueil : Toute la Flandre)
 
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