Je sens que je vais me régaler à lire ces "petits bijoux" du politiquement correct.
D\'autant que, qu\'on l\'admette ou non, écrire en "politiquement correct" est un sacré exercice de style. ;)');">
Un grand merci, Ouaille, pour ces compléments d'info.
Je sens que je vais me régaler à lire ces "petits bijoux" du politiquement correct.
D'autant que, qu'on l'admette ou non, écrire en "politiquement correct" est un sacré exercice de style.
| Petit lexique des mots qui changent tout L'obsession du "politiquement correct" chamboule notre vocabulaire ...et m'énerve un tantinet. Alors voici ma "petite humeur" sur le sujet. Changer les mots, ça ne change pas le monde, mais ça donne bonne conscience...
- AU TRAVAIL - - Les femmes et hommes de ménage sont devenus des techniciens de surface. (ça fait plus classe, tout de même !) - Les concierges d'immeuble ont été élevés au titre de gardiens . (pourquoi pas ? mais comme ils sont tous à temps plus que partiel de nos jours, ils ne gardent plus grand'chose, à vrai dire) - Surveillants et gardiens de nuit sont dorénavant des agents de sécurité. (je ne vois pas ce qu'il pouvait y avoir de "vexant" dans la dénomination de surveillant ou gardien de nuit, pour mériter ce changement...) - Vous êtes priés maintenant d'appeler un "videur de boîte de nuit" par le nom de physionomiste. (bizarre pour un gars qui n'hésite pas, parfois, à vous "refaire le portrait", non ?) - Les chômeurs, quant à eux, ont disparu au profit des demandeurs d'emploi. (comme quoi les choses ont bien changé : autrefois on nous proposait du travail, maintenant il faut le demander...) - Les étudiants en situation d'échec sont maintenant nommés des étudiants en situation de succès différé. (différé de combien d'années ?) Le "politiquement correct" en arrive ainsi à de telles extrémités que l'on peut se demander si, bientôt, nous n'allons pas appeler : - un expert en tuyauteries plutôt qu'un plombier, - un technicien des sols plutôt qu'un carreleur, - un ingénieur en revêtement mural plutôt qu'un peintre... Ne riez pas, nous n'en sommes pas si loin... A quand le moment où un doctorat sera nécessaire pour changer une ampoule ? Quant aux Ressources Humaines (ex Direction du Personnel) , elles y vont de bon coeur pour nous baigner dans un vocabulaire aussi pompeux que vicieux : - la restructuration sociale a remplacé la classique mise à la porte, - l'apaisement des conflits remplace dorénavant la "neutralisation" des conflits. (cherchez pas, c'est de toute façon le même résultat : réussir à faire taire ceux qui ont à l'ouvrir) - les conseilleurs commerciaux ... ne sont que les ex-vendeurs, - les équipiers de vente (si chers à Mac Do, mais pas pour le salaire) se nommaient autrefois ...des serveurs !
- SOCIÉTÉ - La société aime faire paraître que, pour elle, les différences n'existent pas (mais en apparence seulement, hein, faut pas abuser non plus !). Ainsi, même si nous continuons à être grands, petits, gros ou nains, nous nous devons de moduler notre vocabulaire pour l'exprimer. Le "politiquement correct" respire à plein poumons ici encore ! - les personnes handicapées sont requalifiées de personnes à mobilité réduite ou à limitation fonctionnelle. (va falloir ajouter des cases sur les formulaires !) - Même Blanche Neige y a droit : elle a ainsi été recueillie par des personnes de petite taille. (Walt Disney va devoir revoir son titre : "Blanche Neige et les sept personnes de petite taille"... avouez que tout de suite, ça change !) - les aveugles et les sourds ont tous disparus de notre planète : il n'y a maintenant que des non-voyants et des malentendants. ...Si l'on suit le raisonnement de ce "politiquement correct", une personne dépourvue de handicap serait donc une "personne n'ayant aucune déficience ni limitation fonctionnelle constatée." (et tout ça pour dire simplement que tout va bien !) Mais continuons la série, puisque nous sommes si bien emberlificotés dans le politiquement correct de la société : - les clochards ont été élevés au grade de sans domicile fixe. (ça doit leur faire rudement plaisir que l'on se préoccupe davantage de changer leur dénomination plutôt que leur situation ! et vive la société !) - les alcooliques ne doivent plus l'être, puisqu'on les nomme dorénavant des personnes à sobriété alternée. (euh...alors les non-alcooliques qui boivent un petit apéritif une fois par mois sont-elles des personnes à alcoolisme alterné ?) - les personnes que l'on disait autrefois "sales" car fâchées avec leur salle de bains, sont des personnes hygiéniquement singulières. (ce doit être par rapport au parfum assez singulier lui aussi...) - les célibataires ne sont pas oubliés : ils sont devenus famille monoparentale sans enfant. (quand on peut faire compliqué pourquoi s'en priver ?) Sans oublier : - la mort, devenue processus biologique momentanément interrompu. (pourquoi "momentanément", on se le demande ??) - une personne emprisonnée est dorénavant un usager du système carcéral. (ils auraient pu ajouter "aux frais du contribuable", pour faire plus vrai tout de même) - à la maison, il n'y a plus d'enfants insupportables, mais des hyperactifs à déficience d'attention. (traduction : un garnement) - de même, nos chats et chiens ne sont plus des compagnons fidèles, mais des compagnons non humains involontairement domestiqués. (fallait le trouver celui-là !)
- A LA GUERRE - Avez-vous remarqué que, depuis quelques temps, le mot "bavure" n'apparaît plus nulle part... Pas étonnant, puisqu'on parle maintenant de dommage collatéral ! (ça fait moins barbare tout de même !) Et, si l'on se bat, on ne dirige plus d'attaque aérienne : on procède à une frappe chirurgicale. (les soutes à bombes sont-elles remplies de scalpels ??) Les terrorristes, eux, n'existent plus. On parle dorénavant de kamikazes (à tort d'ailleurs, car les vrais kamikazes, ces "fils du vent" de l'empire japonais étaient, eux, des soldats en uniforme n'attaquant que des cibles ennemies militaires) , de militants (Associated Press), de guérilleros (New York Post), d' activistes (AFP), ou de séparatistes (Daily Telegraph). En changeant les mots, nous ne changeons pas les choses, loin de là. Mais, et c'est là où cela peut devenir dangereux, nous modifions la perception que nous avons de ces choses, avec au centre de nos égoïstes préoccupations le désir de nous rendre individuellement innocents de situations que nous ne contrôlons pas. Les pays pauvres sont ainsi devenus "sous-developpés", avant d'être "élevés" au grade de "pays en voie de développement". La situation de leur population a-t-elle changé pour autant ?? Alors, notre chère société, qui se fait un plaisir de changer les mots lorsque quelque chose la dérange, ne ferait-elle pas mieux de se préoccuper davantage des situations plutôt que des dénominations ? |
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