Le Petit Monde d'Audrey
 
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ThunderLord
Oui, on peut bien dire que les psychiatres perdent la boule... Les hôpitaux s'occupant de médecine traditionnelle ont le même problème et s'en plaignent depuis plusieurs années.

Encore une fois, l'état préfère éponger le déficit dû à ses mauvaises décisions en pénalisant des systèmes cruciaux pour assurer la sécurité et le bien-être de la population.
Audrey
Psychiatres au bord de la crise de nerfs

Plus de patients, plus de paperasserie, moins de moyens, moins d'effectifs...
La psychiatrie publique doit désormais atteindre des "objectifs quantifiés", au grand dam des praticiens hospitaliers.

Déjà, le nombre de lits d'hospitalisation est passé de 150 000 à 50 000 en dix ans, le nombre de psychiatres en formation a été divisé par dix dans les années 85-86, si bien qu'il faut parfois attendre six mois pour consulter en province.

En outre, la formation d'infirmiers en psychiatrie a été supprimée.
"En trouver à Paris relève de l'impossible, déplore le Dr Bernard Odier (Paris 13e). Il en manque environ 5 000 en Ile-de-France. Le coût des loyers est tel qu'ils préfèrent s'installer en région".

A Paris, le manque de structures alternatives est d'une insuffisance cruciale. Que devient alors un malade mental à sa sortie de l'hôpital ?

"Toute rupture de soins peut entraîner une rechute", s'alarme Christiane de Beaurepaire, psychiatre à la prison de Fresnes, alors que vient de s'achever la 18ème semaine nationale d'information sur la santé mentale.

"Un schizophrène ne doit jamais être abandonné, ajoute-t-elle. Mais avec des équipes exsangues, on ne peut plus le suivre. On le perd. Il erre d'hôtels en foyers. Il délire et un jour, il passe à l'acte. Pour lui, c'est alors la double peine : la maladie et la prison".

Comme pour ajouter à leurs soucis, les psychiatres croulent sous les directives du ministère de la Santé, qui empiètent sur leur temps de travail.

"Maintenant, on nous impose des 'objectifs quantifiés' ", s'exaspère Christiane Santos, chef de service à l'Hôpital Henri Ey (Paris).

"Comment quantifier le temps d'une dépression ? Comment respecter l'objectif d'occupation des lits (minimum 85 %, maximum 95 %), se limiter à 18 traitements au long cours, alors que nous ne gérons pas les entrées? Que nous arrivent des malades hospitalisés d'office, des sans domicile fixe, des voyageurs en perdition, des hospitalisés à la demande d'un tiers ?"

"Plus de patients en demande, moins d'effectifs, moins de moyens, voilà notre lot. Avant, je consacrais une demi-heure à un malade, maintenant, je ne dispose plus que d'un quart d'heure", soupire le Dr Bernard Odier.

Pour Marie-José Soubieux, psychiatre à l'Institut de puériculture (Paris), "on fait de nous des têtes réduites. Le temps de penser, nous ne l'avons plus".

"Dans les années 80, je travaillais au Centre spécialisé de Villejuif, avec 4 pavillons affectés aux secteurs d'Orly et de Choisy-le-Roi. Nous disposions aussi de plusieurs structures souples, peu coûteuses, adaptées aux différentes pathologies, aux différents stades de la stabilisation du patient".

"Au tournant des années 90, sont venues les restrictions budgétaires et la suppression de lits et de personnel. Les secteurs qui n'avaient pas développé de structures alternatives se sont repliés sur 2 de nos pavillons".

"La situation est devenue insoutenable. Il arrivait qu'il n'y ait qu'un infirmier pour 30 malades, certains violents, d'autres terrorisés". "Le matin, poursuit le Dr Soubieux, ma tâche consistait à faire sortir les moins malades, car d'autres étaient arrivés en urgence pendant la nuit. Je n'avais plus le temps de soigner. Je ne pouvais que gérer les flux".

"En 92, nous avons eu une vague de suicides de patients et d'infirmiers. Je suis partie. Mes compétences ne servaient plus à rien. J'avais vu des malades stabilisés, réinsérés dans la vie sociale. J'assistais à leur régression. A un immense gâchis".

(AFP - 30/03/07)
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Pas étonnant que.....
 
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