Pierma |
Audrey |
![]() Les Etats-Unis ont détruit mercredi soir un de leurs satellites-espions à la dérive à l'aide d'un missile lancé par un navire de guerre américain, une opération sans précédent pour le Pentagone, qui a provoqué une réaction inquiète de la Chine. "Vers 22H26, (03H26 GMT jeudi), un croiseur de la classe Aegis, l'USS Lake Erie, a tiré un missile SM-3 tactique qui a frappé le satellite à 247 km au-dessus de l'Océan Pacifique alors qu'il se trouvait dans l'espace à plus de 11.265 km/h", a annoncé le département de la Défense dans un communiqué. "Nous étions en territoire inconnu" et "la difficulté technique était significative", s'est félicité jeudi le chef d'état-major interarmées adjoint américain, le général James Cartwright, lors d'une conférence de presse. Il existe "un haut degré de certitude que nous avons frappé le réservoir" du satellite, rempli d'une substance hautement toxique, l'hydrazine, à "80, 90%", même si "nous ne pouvons pas encore l'affirmer de façon certaine", a-t-il affirmé. (rassurant tout ça... ![]() Selon le général, le satellite a été réduit en "morceaux de la taille d'un ballon de football", mais il faudra néanmoins attendre "24 à 48 heures" pour confirmer à 100% la destruction du réservoir. Si le succès du tir se confirme, Washington aura fait la démonstration au reste du monde de la capacité américaine à mener une "guerre des étoiles", bien que l'administration Bush se défende d'une telle intention. "L'objectif était de protéger des vies humaines", a répété le général Cartwright, en niant qu'il s'agissait d'un test antimissile, comme le prétend Moscou, et d'avoir cherché à démontrer sa capacité à détruire des satellites dans l'espace, à l'instar de la Chine, qui avait abattu, en janvier 2007, un vieux satellite météo chinois avec un missile. Pékin a réclamé jeudi aux Etats-Unis des informations sur la destruction du satellite, s'inquiétant des conséquences possibles de l'opération pour la sécurité spatiale. "La Chine suit de près les possibles dommages à la sécurité de l'espace et aux pays concernés, créés par l'action américaine", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Jianchao. L'amiral Timothy Keating, chef du commandement Pacifique américain, a reconnu des similarités avec le test anti-satellite chinois, tout en soulignant que l'opération américaine avait été annoncée à l'avance, et impliquait un tir à moindre altitude. Les Etats-Unis avaient décidé la semaine dernière d'abattre ce satellite-espion (de la taille d'un bus) devenu incontrôlable, en justifiant leur décision par la présence dans les réservoirs d'environ 450 kilos d'hydrazine. Ce produit, qui sert à propulser le satellite en orbite, peut s'avérer potentiellement dangereux pour les populations civiles, si le réservoir qui le contient devait s'écraser intact, selon Washington. En raison de la faible altitude du satellite au moment de l'interception, les premiers débris ont commencé à pénétrer immédiatement dans l'atmosphère, selon le département de la Défense. "Quasiment tous les débris vont se consumer à leur entrée dans l'atmosphère dans les 24 à 48 heures et les débris restant devraient rentrer dans l'atmosphère dans les 40 jours", selon un communiqué publié peu après l'interception. Le Pentagone a attendu pour le début de l'opération de destruction que la navette spatiale Atlantis se pose mercredi en Floride après une mission de près de deux semaines dans l'espace. (AFP - 21/02/08) |