Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
(AFP - 09/10/06)
Crise du secteur forestier au Canada

L'industrie canadienne des produits forestiers, première mondiale en terme d'exportation, traverse une crise économique que l'entrée en vigueur cette semaine d'un accord sur le bois avec les Etats-Unis ne semble pas en mesure d'apaiser.

Les exportations de produits forestiers (bois de construction, papier et pâte de bois) se sont chiffrées à 41,9 milliards de dollars (37 mds USD) en 2005 au Canada, dont 80% aux Etats-Unis, selon un récent rapport des autorités canadiennes.

Malgré ces ventes astronomiques, les ténors de l'industrie ont exploité à perte la forêt canadienne qui représente 10% du couvert forestier mondial.

Les 5 plus grands groupes canadiens ont enregistré un déficit cumulé d'un milliard USD en 2005, et peinent à trouver le chemin de la rentabilité depuis le début de l'année.

Et ces mauvaises performances se traduisent par la perte de milliers d'emplois dans des villes et villages reculés dont l'économie repose en quasi-totalité sur l'exploitation forestière, dominée par les provinces de la Colombie-Britannique, à l'ouest, et du Québec, à l'est.

L'ouest compte sur une ressource abondante, et exporte surtout du bois de construction, tandis que l'est se concentre sur le marché des pâtes et papiers et exploite une forêt plus chiche.
"Dans l'est du Canada, il coûte très cher d'exploiter la forêt et il y a une pénurie de bois, ce qui est différent de l'ouest du Canada où le bois est abondant et ne coûte pas très cher", explique Don Roberts, spécialiste du secteur forestier à la banque CIBC.

En 2005, à la suite d'un rapport sur les coupes abusives pratiquées dans "la belle province", le gouvernement du Québec a voté une loi réduisant de 20% les coupes de bois, une mesure applaudie par les écologistes, mais décriée par l'industrie.

Dans l'ouest du pays, l'approvisionnement en bois est provisoirement dopé par la prolifération d'un insecte, le dendroctone du pin ponderosa, qui se glisse sous l'écorce du pin, introduit un champignon dans son aubier qui bloque ainsi la circulation de l'eau et cause la mort de l'arbre.

Du fait de cette infestation, les autorités ont augmenté les quotas de coupe ce qui stimule pour l'heure l'économie, mais masque une crise en devenir, puisque ce petit scarabée pourrait ravager 80% des pins murs de la province d'ici 2013, estime les spécialistes.

"Lorsque la récupération sera terminée, la Colombie-Britannique se trouvera avec les problèmes liés à autant de forêts endommagés", poursuit le rapport des autorités canadiennes, selon lequel "l'ensemble de l'industrie canadienne est malmené".

Le secteur forestier canadien a aussi été miné par un différend avec le voisin américain (et principal client) qui a perçu plus de 5 milliards USD en taxes spéciales sur l'importation de bois de construction du Canada, accusé par Washington de subventionner son industrie.

Après une guerre de 4 ans devant des tribunaux internationaux du commerce, le Canada et les Etats-Unis ont signé en septembre un accord pour mettre un terme à leur "conflit du bois".
Ce texte doit entrer en vigueur jeudi, mais plusieurs doutent déjà de sa portée. "L'accord sur le bois ne corrige en rien la crise structurelle que nous traversons", pense Guy Chevrette, président du Conseil de l'industrie forestière du Québec.

Ce groupe d'influence exige un allégement fiscal afin d'abaisser les coûts d'exploitation de la forêt, et s'inquiète d'une réduction à venir des quotas visant à accorder un répit à la forêt.

Pour l'ouest du Canada, l'accord est "contraignant" puisqu'il prévoit l'imposition d'une taxe pour le bois canadien pouvant atteindre 15%, lorsque le prix du bois diminue aux Etats-Unis, une mesure destinée à protéger l'industrie américaine devant son concurrent canadien, estime Don Roberts.
 
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