Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Simulacre : on ne peut absolument jeter la pierre à ces personnes, qui n'ont d'autres alternative pour subvenir à leurs besoins et survivre, tout simplement.

Par contre, en ce qui concerne les rejets industriels, là, il y a certainement quelque chose à faire. Comme il est précisé dans l'article, les amendes ne sont pas suffisamment importantes pour dissuader les industriels.
Le seul moyen d'obliger les industriels à se tourner vers des moyens moins polluants, (en l'occurence ici, trouver et mettre en place un système de récupération de ces rejets), c'est de punir ces rejets par des amendes très conséquentes et, surtout, aussi souvent que nécessaire... Jusqu'à ce que les industriels comprennent leur intérêt financier de mettre en place un système de récupération plutôt que débourser des sommes folles en paiement des amendes...
Simulacre
Comme le dit Patrick Otieno, ces personnes n'ont pas d'autres alternatives. Lorsqu'on leur proposera un autre métier leur apportant l'argent nécessaire pour vivre, ils cesseront leur activité.
Audrey
(AFP - 09/04/06)
Egouts, rejets d'usine, détergents :
au Kenya, tout finit dans le lac Victoria !

A grand renfort de détergent, un jeune homme lave un bus sur une plage kényane du lac Victoria. Une femme fait sa vaisselle dans une eau polluée par des rejets industriels et les égouts. Journée ordinaire pour le plus grand lac d'Afrique, vecteur de maladies et dont l'avenir inquiète.

Sur cette plage de Kisumu (ouest, troisième ville du Kenya), pas moins de 500 véhicules sont lavés quotidiennement dans le lac par 300 jeunes hommes, pour un salaire journalier d'environ 300 shillings (3,5 euros).

A l'entrée de la plage, un panneau indique pourtant que cette activité est illégale.

Patrick Otieno, 29 ans, laveur de voiture depuis 3 ans, "sait qu'il pollue le lac", mais affirme qu'il "n'a pas d'alternative" car "il faut bien qu'il ait à manger à la fin de la journée".

"Environ 1 000 personnes travaillent autour de cette plage et il n'y a qu'une seule latrine, payante. Du coup, les gens utilisent des toilettes en plein air",
déplore Erick Muok, 28 ans, chercheur à l'Institut kényan de recherche médicale (Kemri).

Rien que sur la côte kényane du lac, "il existe 20 sites semblables de laveurs de voiture", ajoute-t-il.

" 100% des laveurs de voiture ont la bilharziose. Il est très rare de voir des personnes en bonne santé parmi celles qui ont des activités liées au lac ", témoigne Diana Karanja, membre du Kemri, basé à Kisumu.

Le lac Victoria, dont dépendent 30 millions de personnes qui vivent sur ses rivages au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, est le plus grand lac d'eau douce d'Afrique et le deuxième au monde. Il représente un véritable poumon économique pour l'Afrique de l'Est.

"Chaque jour, des millions de litres d'égouts non traités sont déversés dans le lac depuis les centres urbains", relève un rapport du Programme de l'Onu sur les Grands Lacs publié en 2006.

Au Kenya, sur de nombreuses plages de pêcheurs, les mêmes scènes se répètent : plusieurs fois par jour, des femmes viennent puiser l'eau de cuisine (voire de consommation) non loin de la berge polluée.

Bilharziose, choléra, pneumonie, vers intestinaux, diarrhée, maladie de peau figurent parmi les "maladies d'eau" qui touchent les personnes travaillant dans ou au bord du lac.

"En terme de quantité et de qualité de l'eau (du lac), la situation est mauvaise et s'aggrave", confie Ladisy Chengula, spécialiste des ressources naturelles au bureau de la Banque mondiale à Nairobi.

"La situation sanitaire (autour du lac) devient alarmante", relève Daniel Olago, enseignant universitaire à Nairobi et l'un des auteurs du rapport de l'Onu.

Selon lui, les amendes frappant les industries polluantes installées au bord du lac (café, thé, coton, maïs, sucre, bière, etc.) "ne sont pas assez importantes" pour être dissuasives.

Le niveau du lac, dont l'apport en eau dépend à 80% des précipitations et pour 20% des rivières, a "baissé de 1,5 mètre lors des quatre dernières années", affirme M. Chengula, ajoutant : "en janvier dernier, le lac n'était que 17% au dessus du plus bas niveau enregistré en 1923".

"L'un des problèmes majeurs est la quantité de sédiments déversés dans le lac, à cause de méthodes agricoles médiocres et de la déforestation pratiquée par les habitants pour le bois de chauffe", témoigne M. Olago.

Ce phénomène accroît l'eutrophisation du lac, c'est-à-dire son appauvrissement en oxygène.

Une situation qui s'apparente à un cercle infernal : plus la pauvreté progresse, "plus les gens ont besoin du lac pour survivre" et moins ils respectent les ressources naturelles, relève Mme Karanja.

"Cette situation doit être inversée, sinon nous atteindrons le point critique où le lac ne sera plus utile" pour personne, avertit-elle.
 
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