Le Petit Monde d'Audrey
 
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ThunderLord
Qu'ils se fassent sauter la couenne, surtout, ça leur apprendra à jouer aux c*ns avec la nature, à polluer tout ce qui les entoure juste pour dégager du fric.
Coolness
Vivement que l'accident arrive, et qu'à la place de "470 monts décapités" on ait le droit à "470 familles de victimes dépitées"
Audrey
Charbon :
dans les Appalaches, les montagnes sont décapitées à l'explosif



Une mine de charbon dans l'est du Kentucky (Etats-Unis)
dans le massif des Appalaches

En Virginie-Occidentale, l'exploitation du charbon se fait dans des mines à ciel ouvert qui décapitent les montagnes des Appalaches à coups d'explosifs, affectant l'eau potable et l'air alors que l'industrie minimise les conséquences.

La technique de "décapitation des montagnes" (Mountain-top-removal mining), qui a cours depuis les années 80, consiste à faire exploser les sommets de cette ancienne chaîne de montagnes de l'est du pays pour en récolter le charbon.

"Ils mettent le profit avant tout, avant les emplois, avant la santé des habitants", affirme Larry Gibson, un militant anti-mines à ciel ouvert, dont le terrain sur la montagne de Kayford, près de Charleston, tombe à pic sur la vaste mine du même nom : une falaise vertigineuse qui laisse voir dans un nuage de poussière jaune un cratère de plus de 300 hectares. S'y activent de rares camions et engins de chantier pour décrocher des parois de houille.

"Ils effectuent jusqu'à dix explosions par jour et remplissent les vallées des remblais de débris de roches et de restes d'explosifs", précise M. Gibson, qui s'oppose à la méthode depuis 23 ans.

Il est difficile de connaître la surface totale excavée dans les Appalaches. S'appuyant sur les photos satellites de Google, les milieux associatifs dénombrent 470 monts décapités.
"Les monts sont comme les cellules du cerveau, je ne sais pas combien il y en a !", rétorque le porte-parole de l'industrie du charbon de Virginie-Occidentale, la West Virginia Coal Association (WVCA).

"Une bande d'activistes est tout bonnement contre la méthode de 'décapitation des montagnes' alors que nous produisons beaucoup d'énergie pour le monde entier", affirme Chris Hamilton qui représente cet Etat de l'est du pays, 2e producteur américain et 1er exportateur avec 165 millions de tonnes en 2007. "Bien sûr, il y a de rares exemples où une mine et une communauté sont un peu trop près l'une de l'autre", admet-il.

"La décapitation des montagnes dévaste à la fois l'économie et l'environnement. Quelque 3.200 km de ruisseaux ont été détruits pour toujours, remplis de déchets miniers", dénonce Joe Lovett, de l'organisation environnementale Appalachian Center for the Economy and the Environment.

Maria Gunnoe, 39 ans, habite au flanc d'une montagne creusée sur le flanc opposé par une immense mine, "Jupiter", visible seulement d'avion.

En 2003, son habitation a été submergée par des coulées de boue, sa grange à demi-emportée, la source dont elle tire son eau potable (comme beaucoup d'habitations rurales de la région), est désormais, selon elle, contaminée au sélénium. Depuis cinq ans, elle attend un jugement et a dû dresser une barrière autour de son jardin après des menaces.

L'industrie rétorque que le sélénium est déjà présent dans les roches. Toutefois, dans un cas similaire, une récente décision de justice a condamné la compagnie Magnum Coal à cesser de décharger des niveaux toxiques de sélénium dans les sources.

"Ils tuent la culture des gens de la montagne", estime Maria, descendante de Cherokee.

Dans la bourgade de Sylvester, Pauline Canterberry, 78 ans, est appelée "mamie poussière". Avec une voisine, elle est partie en guerre contre la poussière de charbon dégagée par l'usine de houille toute proche de la firme Massey, numéro un régional. Après une bataille devant la justice, elle a obtenu la pose d'un dôme sur le tas de houille.
"C'est déjà ça, mais c'est pas assez", lance cette petite femme déterminée qui collectionne la poussière dans des bocaux étiquetés.

"Il faut tellement de temps pour que les choses bougent. Je me bats pour que mes petits-enfants plus tard n'aient pas peur d'ouvrir leur bouche", conclut-elle en essuyant une couche de poussière de charbon sur son porche.

(AFP - 19/06/08)
 
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