| (AFP - 27/12/06)
Un collectif sonne l'alarme sur 2,3 millions de "chômeurs invisibles" Répartitions des chômeurs : plus de la moitié des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE ne sont pas comptabilisés dans les statistiques officielles Un collectif d'associations a sonné l'alarme mercredi sur une "manipulation" des chiffres du chômage, accusant les statistiques gouvernementales de cacher quelque 2,3 millions de "chômeurs invisibles", la veille de la publication du taux officiel de chômage. Lancé par des associations (Réseau d'Alerte sur les Inégalités, AC !, MNCP, Réseau Stop Précarité) et syndicats (Snu ANPE, Sud ANPE, CGT Insee), le collectif "les autres chiffres du chômage" (ACDC) veut donner à la question sociale "la place qui lui revient dans le débat électoral" à venir. Pour ce faire, il a publié mercredi la première d'une séries de notes qu'il diffusera pendant la campagne présidentielle, deux jours avant la publication mensuelle des chiffres officiels du chômage. "Plus de la moitié des demandeurs d'emploi sont exclus du chiffre officiel", affirme ACDC qui chiffre à près de 2,3 millions ces "chômeurs invisibles", absents du taux livré chaque mois par le gouvernement comme baromètre. Officiellement, le chômage touchait 2,1 millions de personnes en octobre. Un chiffre qui prend en compte uniquement les chômeurs de catégorie 1 (personnes immédiatement disponibles qui doivent être à la recherche d'un CDI à temps plein et avoir travaillé moins de 78 heures dans le mois.) ACDC souligne que ce sont au total " près de 4,45 millions de personnes " qui sont recensées "en tant que demandeurs d'emplois" par l'ANPE. Un écart avec les statistiques officielles qu'un représentant d'ACDC, Pierre Concialdi, a qualifié de "manipulation des chiffres", mercredi lors d'une conférence de presse. Dans sa note, le collectif fournit une batterie de chiffres, issus de l'ANPE elle-même, et revient sur 25 années de classification des chômeurs et de pratiques de l'agence. Avec une part des chômages invisibles depuis "multipliée par quatre", Philippe Sabater (Snu ANPE) constate que "l'instrumentalisation politique de l'ANPE est plus forte que jamais". Parmi les demandeurs d'emploi échappant au chiffre officiel, ACDC évoque quelque 220 000 "chômeurs des départements d'Outre-Mer qui n'apparaissent jamais dans le bilan mensuel commenté par le gouvernement". Le collectif dénonce aussi le cas de 871 000 personnes, demandeuses "d'emploi temporaire ou à temps partiel", expliquant que 250 000 "chômeurs de la catégorie 1 (chiffre officiel) ont été basculés vers les catégories 2 et 3 (demandeurs d'emploi à temps partiel ou temporaire)" de 1997 à 2000. Un transfert qui résulterait d'une "modification" des méthodes de l'ANPE et non "d'une passion subite de ceux-ci pour les CDD ou le temps partiel", selon ACDC. Parmi les "chômeurs invisibles", le collectif compte également 412 000 "dispensés de recherche d'emploi", catégorie apparue en 1985 englobant "des demandeurs d'emploi âgés", et 452 000 "chômeurs en 'activité réduite' " (demandeurs d'emploi ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), "écartés du chiffre officiel depuis 1995". Le collectif recense enfin 321 000 "demandeurs d'emploi non immédiatement disponibles", car en stage, formation ou arrêt-maladie.
--------------------------------------------------------------------------- Je savais les chiffres truqués ...mais pas à ce point-là, tout de même ! |
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