Sujet : Un médicament vital en arrêt de fabrication ! | | Posté le 21-09-2006 à 23:44:43
| (AFP - 21/09/06)
Un père dénonce la fin du médicament Nivelar indispensable à son fils Le père d'un adolescent souffrant d'aplasie médullaire, une maladie rare, a dénoncé mercredi l'arrêt sans préavis de la production en France du Nivelar, médicament des laboratoires Pharmion indispensable à son fils, qui habite le Nord. Cette maladie, qui affecte la fabrication des cellules du sang, concerne plusieurs dizaines de personnes en France. Didier Rutka, père d'Emmanuel, 18 ans, atteint depuis l'âge de 10 ans de cette maladie, a appris il y a quelques jours l'arrêt de cette fabrication. Le Nivelar, associé à des immunosuppresseurs comme le Neoral, permet de juguler la maladie du jeune homme, soigné à l'hôpital Necker à Paris. "Mon fils a une vie difficile, mais à peu près normale avec ces 2 médicaments. Aujourd'hui, il est complètement dépendant du Nivelar. Que l'on décide, sans prévenir ni les familles ni les médecins et spécialistes de cette maladie, d'arrêter sa fabrication est scandaleux", a dénoncé à l'AFP M. Rutka, qui réside dans l'aglomération lilloise. "Il est révoltant que la France ne soit pas dotée d'un organisme qui fasse en sorte d'éviter ce genre de problème de santé publique, concernant certains médicaments vitaux comme celui-là", a-t-il ajouté. Selon le professeur Francis Bauteurs, du CHRU de Lille, spécialiste de l'aplasie médullaire, "si le problème n'est pas résolu, cela devient un souci majeur, c'est une question vitale" pour les personnes utilisant le médicament en association comme Emmanuel Rutka. |
| | Posté le 22-09-2006 à 08:25:30
| On va la refaire, monsieur, même s'il est tout à fait normal que vous râliez : "Notre industrie pharmaceutique se trouve dans une position délicate, ne parlons même pas du marché de niche. Nos fonds de commun de placement sont proches du néant et la concurrence prend le pas. Nous éliminons donc ce qui n'est pas rentable. Je vous la refais monsieur? Votre fils ne nous est pas rentable." C'est triste, mais c'est le monde actuel... Si le médicament est arrêté, c'est qu'il n'était pas rentable. A quoi beau râler pour ce père de famille? Parce que son fils en est dépendant? On le comprend, certes, moi aussi je râlerai à se place. Mais le problème est là, il n'y a rien qui puisse motiver le labo pharmaceutique à reprendre la fabrication de ce médoc. Désolé monsieur. |
| | Posté le 22-09-2006 à 10:14:19
| Audrey a écrit :
"[...]Que l'on décide, sans prévenir ni les familles ni les médecins et spécialistes de cette maladie, d'arrêter sa fabrication est scandaleux", |
Même en les prévenant ça reste scandaleux ^^ |
| | Posté le 22-09-2006 à 22:25:08
| Je pense la même chose que toi, Constance : arrêter la fabrication d'un médicament vital, c'est une honte !! Je n'en ai rien à faire du "rentable ou pas rentable", moi !! Ce que je vois c'est qu'on condamne plusieurs dizaine de personnes souffrant de cette maladie orpheline et qui ont un besoin vital de ce médicament pour VIVRE, tout simplement !! Alors là, non seulement je comprends le père de ce garçon qui s'insurge, mais je trouve qu'en pareil cas, le ministère de la Santé devrait taper le point sur la table : - soit on se met illico à fabriquer un médicament réellement équivalent, - soit on relance la fabrication !! |
| | Posté le 23-09-2006 à 01:52:43
| Je vais prendre un point de vue économique, afin de faire passer le message clair et net de l'Etat ( ce n'est pas le mien, mais l'argent prendra au final toujours le dessus).
Audrey a écrit :
Je pense la même chose que toi, Constance : arrêter la fabrication d'un médicament vital, c'est une honte !! |
Oui, mais la honte ne comble pas un déficit engendré par le manque de moyens dont nous disposons, et surtout dans le manque de profit que génère ce médicament, affectant plusieurs dizaines de eprsonnes. Revenez-nous voir quand elles seront plusieurs dizaines de milliers.
Audrey a écrit :
Je n'en ai rien à faire du "rentable ou pas rentable", moi !! Ce que je vois c'est qu'on condamne plusieurs dizaine de personnes souffrant de cette maladie orpheline et qui ont un besoin vital de ce médicament pour VIVRE, tout simplement !! |
Mais madame, saviez-vous que vivre, cela coûte cher? Et mon entreprise a aussi besoin de survivre! Mais avec des gens comme eux, c'est mon entreprise pharmaceutique, ou eux. Et je choisis la première option.
Audrey a écrit :
Alors là, non seulement je comprends le père de ce garçon qui s'insurge, mais je trouve qu'en pareil cas, le ministère de la Santé devrait taper le point sur la table : - soit on se met illico à fabriquer un médicament réellement équivalent, - soit on relance la fabrication !! |
Madame, fabriquer un médicament prend plusieurs années. Relancer la fabrication se révèlerait désastreux financièrement. Croyez-vous que nous fonctionnons dans l'espoir de chacun? L'espoir apporte t-il l'argent? Vous en avez pour financer les vies de ces personnes? Nous non. Alors ces personnes n'ont plus d'espoir. Triste n'est-ce pas. C'est le point de vue de l'Etat et du ministère, mais cela ne changera pas. Sans argent, nous n'obtenons RIEN, il faut bien se mettre ceci dans le crâne. C'est malheureux, honteux, mais nous n'y pouvons RIEN. Ce médicament coûte de l'argent. La fabrication coûte de l'argent, toutes les étapes pour le mener aux malades coûte de l'argent. Et cet argent, ce n'est pas en achetant deux boîtes par mois que cela suffira, surtout pour plusieurs dizaines de personnes. D'un point de vue humain, le chef d'entreprise a autant envie de "survivre" que les malades, et un tel organisme qui ne rapporte RIEN, encore une fois rien, est gangréneux pour l'entreprise pharmaceutique.
Message édité le 23-09-2006 à 01:53:11 par Eisenheit |
| | Posté le 23-09-2006 à 04:07:39
| Audrey a écrit :
[...] le ministère de la Santé devrait taper le point sur la table [...] |
... le poing |
| | Posté le 23-09-2006 à 11:12:29
| Alors affinons tout cela : Toute entreprise d'une certaine taille (et les entreprises pharmaceutiques en font partie) a obligation de "caser" une partie de ses bénéfices dans une partie "formation", et peut également faire des dons à des oeuvres (ce qui lui permet d'obtenir des réductions d'impôts, ce dont les sociétés ne se privent pas). Partant de tout cela, et en admettant (ce qui n'est pas certain) que la fabrication de ce médicament ne soit pas rentable... ....qu'est-ce qui empêcherait une société pharmaceutique n'ayant pas en vue QUE le fric, de continuer la fabrication de ce médicament et d'en attribuer les sommes au chapitre "dons aux oeuvres" (ou tout autre truc équivalent ?) ????? Les entreprises font bien du mécénat, pour lequel les sommes sont bien attribués à une section comptable, non ? Avec toutes les possibilités comptables de "basculement" de la somme représentée par la poursuite de ce médicament, je suis désolée, mais : cela signifie tout simplement que cette société n'a en vue QUE LE FRIC !! |
| | Posté le 23-09-2006 à 11:53:14
| Ce que tu proposes là peut apparenter à de la "fraude fiscale ou comptable", à peu de choses près. C'est comme dire : "ben je suis pas gagnant ici, alors je comble là, mais c'est Juste une astuce." ! Eh bien, QUE le fric, que crois-tu donc Audrey? Il n'y a plus rien d'autre, aujourd'hui... Bush et l'Afghanistan? Une histoire de fric, de pétrole.... |
| | Posté le 24-09-2006 à 18:23:43
| Eisenheit a écrit :
Eh bien, QUE le fric, que crois-tu donc Audrey? Il n'y a plus rien d'autre, aujourd'hui... Bush et l'Afghanistan? Une histoire de fric, de pétrole.... |
Peut-être... Mais si personne ne réagit, ce sera forcément pire d'année en année et de décennie en décennie. On a le choix de "baisser les bras" en disant 'maintenant c'est comme ça', ou bien de réagir pour que, au minimum, les choses ne s'aggravent pas, voire reviennent peu à peu à la "normale". |
| | Posté le 25-09-2006 à 13:30:10
| Seulement tu le sais aussi bien que moi, les choses ne reviendront pas à la normale. Avec 20 milliards (ou 200 je ne sais plus, de toute façon c'est monstrueux pour l'un ou l'autre) d'euros ou de dollars qui passent sur les marchés mondiaux, en Bourse, toussa, chaque jour, tu comprendras mieux l'importance de l'argent, je pense... Et surtout le fait que cela soit inarrêtable! |
| | Posté le 25-09-2006 à 16:20:38
| La course aux bénéfices a toujours existé, et, ce, depuis des lustres, c'est certain. Mais cela atteint des sommets, maintenant. Que l'on ne puisse plus rien "arrêter" totalement, j'en suis totalement consciente. Par contre, dire que l'on ne peut plus "redresser la barre" dans le bon sens, là, je ne suis pas d'accord. De tous temps, ce sont les réactions des peuples qui ont fait "bouger les choses", et cela a toujours fonctionné ainsi. Il est certain que si "personne ne réagit", "personne ne râle", "personne ne proteste", tout ira de mal en pis : - soit on se dit perdant, et on laisse faire, - soit on réagit. Et lorsque X milliers de personnes réagissent, cela fait évoluer les choses. C'est valable pour tout, en tous domaines. Si, à l'annonce de l'arrêt de fabrication de ce médicament, personne ne proteste, et chacun dit "on ne peut rien faire, c'est comme ça" ...il est certain que les choses resteront en l'état, et que des dizaines de personnes souffrant de cette maladie auront une santé de plus en plus dégradée, voire mourront. Par contre, s'il y a réaction, cela peut, par exemple : - attirer l'attention des médias (ce qui est fait), - enclencher une réaction du public (en cours), - et faire bouger les sénateurs, députés et autres pour qu'une solution soit trouvée au problème actuel, - et, en finalité, enclencher un processus de mise en place d'une loi qui réponde au cas de figure révélé, et évitera que d'autres cas semblables se reproduisent ! La différence est là : battant ou battu... |
| | Posté le 25-09-2006 à 19:06:52
| Battant ou battu, il n'y a plus de différence actuellement. Tu te bats contre l'Etat que tu seras quand même battu, parce que l'Etat se fiche des personnes qu'il représente. C'est très triste à dire, mais bon, il faut bien le reconnaître. |
| | Posté le 25-09-2006 à 20:04:22
| Eisenheit a écrit :
parce que l'Etat se fiche des personnes qu'il représente. |
C'est bien pour cela qu'il ne faut pas rester sans réaction. Un peuple qui ne réagit plus est un peuple qui se laisse mener par le bout du nez. On peut constater le fait que [...l'Etat se fiche des personnes qu'il représente], puis, une fois le constat fait, réagir ou baisser les bras. Rien n'est jamais perdu, quoi qu'on en pense. |
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