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Au lieu de coquillages, des trésors du Néolithique

Audrey
   Posté le 18-09-2008 ŕ 20:49:28   

En cherchant des coquillages,
ils trouvent des chefs d'oeuvre du Néolithique



Photo du 2 août 2008 du découvreur Adam MacHale
montrant l'une des deux paires de haches en pierre polie
datant du début du 5ème millénaire avant JC

"Je cherchais des coquillages avec les enfants... et je suis tombé sur les haches, polies comme du marbre, qui affleuraient hors du sable !", se souvient Adam MacHale, co-découvreur de chefs d'oeuvre du néolithique à Carnac, dans l'ouest de la France.

Le 2 août 2007, ce Britannique de 38 ans en vacances à Saint-Pierre-Quiberon, en Bretagne, ne pensait pas "trouver autre chose que de belles coquilles saint-jacques", même s'il est un passionné d'archéologie.

Mais il a en fait découvert avec sa compagne Sonia Hoba un ensemble "exceptionnel", selon les scientifiques, de deux paires de haches en pierres polies couleur vert d'eau (jadéitite), datant du début du Ve millénaire avant JC.

"Leur forme était si parfaite que j'avais du mal à imaginer que c'était très ancien", se remémore Sonia Hoba.

Rapidement alerté par le couple, le musée de préhistoire de Carnac a demandé à une équipe d'archéologues et de géologues de mener l'enquête sur le lieu de la découverte, accessible seulement à basse mer lors des grandes marées.

Les résultats de leurs investigations, menées pendant un an, ont montré qu'il y a 6.500 ans, alors que le rivage devait être éloigné d'environ 500 m, les haches ont été enfouies au pied d'un affleurement rocheux.

Une quarantaine de menhirs alignés et mesurant jusqu'à 1,50 m ont également été découverts à cet endroit.

"Aucun ensemble de cette importance n'a été trouvé dans la région depuis le XIXe siècle" ce qui en fait une "découverte exceptionnelle", souligne la direction du musée de préhistoire de Carnac, qui expose à compter de samedi les précieuses haches au sein de ses collections permanentes.

Le site de Carnac est célèbre dans le monde pour ses alignements de quelque 3.000 menhirs, datant de 5.000 à 7.000 ans avant JC, qui pourraient être classés en 2009 au patrimoine mondial de l'Unesco.

D'origine alpine, ces "objets de prestige" de 25 cm de long ont été retrouvés enfouis verticalement, tranchant vers le ciel.

Des haches de ce genre sont souvent retrouvées dans un contexte funéraire, mais il s'agirait plutôt ici "d'un dépôt rituel, de l'ordre du sacré", précise Emmanuelle Vigier, la conservatrice du musée.

Le couple a indiqué à l'AFP avoir demandé au musée à être indemnisé pour sa découverte. Le code du patrimoine prévoit en effet une récompense en cas de découverte fortuite d'objets archéologiques à valeur scientifique sur le domaine public maritime.

"Nous étions très heureux de leur montrer nos trouvailles", témoigne M. MacHale, "mais ça a été très dur de les leur remettre, on était tellement fiers de les avoir trouvées".

Leur décision a été très "méritante", souligne Emmanuelle Vigier, la conservatrice du musée.

"On sait où terminent ces objets en général : dans la poussière d'un grenier !", soupire-t-elle. Ou encore entre les mains de pilleurs ou de trafiquants qui les revendent à des amateurs d'objets archéologiques éclairés ou encore sur le marché du jade en Asie, où cette pierre précieuse, très prisée, se négocie plus cher que l'or, selon les experts.

(AFP - 18/09/08)