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Japon : dans la 'cité interdite' du LCD

Audrey
   Posté le 25-10-2006 à 11:59:41   

(AFP - 25/10/06)
Japon : dans la "cité interdite" du LCD, les humains doivent montrer patte blanche


Montage de photos montrant en bas l'usine Sharp de Kameyama
et en haut les panneaux solaires l'alimentant en énergie

Un rail en "U" long de 600 mètres sur lequel évolue une armée de "robots-chars" autonomes, se déplaçant entre ateliers interdits aux humains pour prévenir l'espionnage et les poussières : bienvenue dans la nouvelle usine de dalles d'écran pour téléviseurs de Sharp.

Dans cet immense site ultra-moderne de 280 000 m2, au creux d'une vallée boisée de la préfecture de Mie (centre du Japon), Sharp façonne par millions depuis août dernier les plus grandes dalles-mères à cristaux liquides (LCD) du monde, d'une surface de 2,16 m sur 2,46 m.

"Il s'agit de dalles dites de huitième génération, dans lesquelles il est possible de découper huit écrans pour équiper des téléviseurs de diagonale de 45 pouces, avec un minimum de pertes", explique un dirigeant du groupe, Mikio Katayama.

Ce sont ces larges dalles, dont l'épaisseur ne dépasse pas 0,7 millimètre, que les impressionnants robots-chars aperçus derrière une baie vitrée glissent dans des trappes de chaque côté des rails avec une minutie extrême.

Mais Sharp ne laisse rien voir des multiples étapes de fabrication. Tout juste consent-il à montrer quelques images sibyllines, futuristes, pour vanter la complexité et la haute technicité des procédés requis.

Pas question de fouler le sol des "salles blanches", où oeuvrent des chercheurs vêtus de combinaisons intégrales immaculées.

Exclu également de regarder de près les automates injecteurs de l'ultra-fine couche de cristaux liquides sur le verre, et dont le mode de fonctionnement est issu des technologies d'impression à jet d'encre.

Impossible enfin de faire le tour des robots manipulateurs, "dont les gestes précis et rationnels, sans mouvement inutile, s'inscrivent dans la logique des gestuelles enseignées par le 'bushido' (le code des samouraïs) ou pour la cérémonie du thé (chado)", selon Sharp.

"La clef du maintien de notre compétitivité réside dans la protection du savoir-faire maison développé dans cette usine",
assure une porte-parole du groupe, Miyuki Nakayama, pour justifier tous ces mystères.

Il y a une autre raison à l'interdiction d'accéder à une vaste partie du site : aucune souillure ne doit pénétrer dans les pièces où sont façonnées les dalles. "Un grain de poussière sur un verre, et la dalle est fichue", explique Mme Nakayama.

Les dalles détestent également les vibrations. Un sérieux problème au pays des tremblements de terre.
"Le site est bardé de près de 600 amortisseurs à huile, capables d'encaisser des secousses telluriques de niveau 7 (les plus violentes dans l'échelle sismique japonaise), car il ne faut pas que ça bouge du tout", précise le directeur des installations environnementales de Sharp, Itsuro Kato.

Mais pourquoi avoir construit ce site aussi fragile au Japon, qui subit chaque année 20% des séismes les plus violents enregistrés dans le monde, et où de redoutés pollens envahissent l'air au printemps ? "D'une part pour éviter la fuite des technologies, et d'autre part parce qu'il y a ici un nombre important de fournisseurs de systèmes, composants, matériaux et équipements de pointe dont nous avons besoin", répond Mme Nakayama. En outre, en dépit de la guerre des prix qui fait rage entre fabricants de téléviseurs à écran LCD ou plasma, il ne serait pas rentable de délocaliser une telle infrastructure high-tech dans un pays à main d'oeuvre bon marché.

"60% du coût des dalles provient des matériaux, et non de la main-d'oeuvre. Plutôt que de chercher à faire des économies en délocalisant, il est plus judicieux d'augmenter la productivité des machines par des procédés optimisés et de chercher à réduire les prix des matières premières", affirme M. Nakayama.

De fait, les dispositifs uniques employés dans cette usine, qui est calibrée pour sortir jusqu'à 20 millions de dalles par an, ont permis à Sharp de diviser par deux le prix d'un écran à taille égle par rapport à son autre site voisin.
Eisenheit
   Posté le 25-10-2006 à 16:59:23   

Et dire que cela va continuer... Et plus personne n'aura de travail.
Audrey
   Posté le 25-10-2006 à 17:35:37   

On est déjà bien parti, sur cette voie, malheureusement !
Constance
   Posté le 25-10-2006 à 18:25:27   

Ce serait pas un problème de ne pas avoir de travail si le système était repensé de sorte qu'on en ait pas besoin
Après tout, si on pouvait être servis en permanence par des machines fiables et autonomes, pourquoi pas ?
Eisenheit
   Posté le 25-10-2006 à 18:35:58   

Parce que mal acquis ne profite jamais...
Audrey
   Posté le 25-10-2006 à 18:38:19   

Ne crois-tu pas qu'à ne pas travailler, nous finirions par "tourner en rond" ?? Un peu de temps libre et loisirs, c'est bien, mais trop, c'est l'ennui assuré !

Et puis, en travaillant, chacun trouve "sa place" dans le milieu social. Enlève le travail, et c'est fichu !! Chacun connaît le phénomène d'abattement vécu par le chômeur de longue durée, justement parce qu'il se sent "hors jeu", exclu de la société...
Constance
   Posté le 25-10-2006 à 19:01:26   

Eisenheit a écrit :

Parce que mal acquis ne profite jamais...
Et pourquoi ce serait "mal acquis" ? Je vois pas le rapport ...

Audrey a écrit :

Et puis, en travaillant, chacun trouve "sa place" dans le milieu social. Enlève le travail, et c'est fichu !! Chacun connaît le phénomène d'abattement vécu par le chômeur de longue durée, justement parce qu'il se sent "hors jeu", exclu de la société...
Parce que la société est comme ça justement.
Si personne n'avait besoin de travailler pour vivre, y'aurait pas non plus besoin de travailler pour se sentir intégré...
Audrey
   Posté le 25-10-2006 à 19:05:48   

Alors ...juste une question : que ferions de nos 365 jours par an ??

Car les occupations que nous trouvons pour nos temps de loisirs n'y suffiraient plus pour emplir nos journées...

Qu'on l'admette ou non, le travail nous est nécessaire, que cela soit financièrement parlant, ou "psychologiquement" parlant.

Sinon, il faudrait "refondre" le fonctionnement global de la planète entière.
Bon courage, Constance !
Constance
   Posté le 25-10-2006 à 19:12:31   

Audrey a écrit :

Alors ...juste une question : que ferions de nos 365 jours par an ??
C'est pas le choix qui manque.
Ecouter de la musique (ou en jouer soi même, pourquoi pas ?), jouer à des jeux, regarder la télé, sortir avec des amis ou se balader tout seul, apprendre plein de choses...

Audrey a écrit :

Sinon, il faudrait "refondre" le fonctionnement global de la planète entière.
Bon courage, Constance !
C'est bien de ça que je parle.
C'est beau l'utopie
J'ai jamais prétendu être capable de le faire, je me suis juste surpris à rêver tout haut.
Audrey
   Posté le 25-10-2006 à 19:23:42   

ça c'est du rêve, en effet ! Et du rêve avec un grand "R"...

Le paradoxe, c'est que cela qui souhaiterait ainsi tout changer pour que nous n'ayons plus à travailler ....aurait un sacré travail à abattre !!

Ah, l'utopie, quand tu nous tiens...
Eisenheit
   Posté le 26-10-2006 à 01:12:03   

@Constance : mal acquis parce que tu ne fais plus rien toi-même, tu laisses les machines tout faire. Toi, tu n'auras plus aucune connaissance ni capacité à force.
D'où le mal acquis.