Sujet : 31 janvier 1943 : Stalingrad capitule | | Posté le 31-01-2008 à 21:17:00
| La bataille de Stalingrad
Combattants soviétiques dans les ruines. Stalingrad est considérée comme la bataille la plus sanglante de l’Histoire. Les évaluations se situent entre 1 et 2 millions de tués au total. Cette incertitude parle d’elle-même. Pour des effectifs allemands engagés de l’ordre de 500 000 hommes, le nombre des tués permet de mesurer les sacrifices consentis par l’Armée Rouge et le terrible massacre des civils russes pris dans la bataille. Prélude : la ruée vers le Caucase. Les troupes allemandes, qui ont conquis de juin à octobre 1941 plus de la moitié de l’Union Soviétique «utile», ont échoué en décembre devant Moscou. Pendant l’hiver, Hitler a sauvé son armée en refusant une retraite générale et en préconisant la formation de « hérissons » sur le modèle de la guerre des tranchées. Les pertes sont lourdes pour la Wehrmacht, qui a déjà perdu 1 million de soldats, tués, blessés ou prisonniers. Les pertes de l’Armée Rouge, très mal commandée et encore mal équipée, sont 3 à 4 fois plus lourdes. A la sortie de l’hiver 1941-42, avec le beau temps, la Wehrmacht retrouve sa mobilité. Hitler regroupe la masse de ses divisions de blindés pour tenter de neutraliser l’Armée Rouge pendant la campagne d’été. Son plan est simple : foncer vers les puits de pétrole qui se trouvent au pied du Caucase (Maïkop, Grozny) puis au bord de la Caspienne. (Bakou) Il s’agit d’une ouverture astucieuse vers la guerre économique totale : si le coup réussit, l’Armée Rouge privée d’essence perdra toute capacité opérationnelle. Malgré tout, Hitler voit grand : l'offensive doit dépasser 800 km de progression. De plus les contreforts du Caucase ne sont pas pour les chars un terrain aussi facile que les plaines russes. Début septembre, l'échec est consommé. Au Caucase, les régiments de pointe ont dû faire demi-tour. L’Allemagne ne gagnera pas la guerre si facilement. Mais il lui reste une possibilité de mettre la Russie en difficulté : s’emparer de Stalingrad – vers laquelle une armée allemande a déjà progressé – puis remonter la Volga pour prendre Moscou à revers. (Par l'est ) La fixation sur Stalingrad et l’enlisement En fait il s’agit d’une idée fixe. Hitler et Staline sont aussi offensifs l’un que l’autre, au détriment de leurs armées respectives. Mais Hitler néglige le facteur clé qui lui a donné la quasi-totalité de l’Europe : la mobilité de son armée. Pour la première fois, elle accepte des combats urbains, et dans une ville qui s'étend sur plus de 30 km le long de la rive ouest de la Volga. Une occasion que son adversaire saura exploiter sans se soucier des sacrifices. Un bombardement aérien allemand massif, le 23 août, cause une véritable tempête de feu, tuant des milliers de civils et transformant Stalingrad en un vaste paysage de gravats et de ruines en feu. 80% de l'espace habitable de la ville est détruit. Cette tactique entre en contradiction avec le principe allemand de la « guerre éclair » basée sur le mouvement et l’attaque en masse par les chars. A Stalingrad, on ordonnera aux tankistes allemands de quitter leurs chars pour combattre à pied dans les ruines ! Enlisement et batailles de rue sanglantes : le combat fait rage pour chaque rue, chaque usine, chaque maison, chaque sous-sol et chaque escalier. Les Allemands appellent cette guerre urbaine invisible Rattenkrieg (« guerre de rats » ) et une plaisanterie grinçante se répand à ce sujet : « Une fois la cuisine capturée, on combat toujours pour la salle de séjour. » Stalingrad assiégée A l’automne, le général Joukov lance sa contre-offensive. Pour la première fois depuis juin 1941 l’Armée Rouge tente une autre manœuvre que le choc frontal. il s’agit d’encercler la ville à grande distance. Le 22 novembre, les deux pinces de la tenaille se rejoignent à Kalach, terminant l'encerclement de Stalingrad dans une poche de 30 à 40 km de côté. Coupées de leurs arrières par la manœuvre d'encerclement opérée par les Soviétiques, les forces allemandes ne peuvent plus compter que sur elles-mêmes. L'aviation allemande se voit dans l'impossibilité d'organiser un pont aérien efficace et donc de fournir vivres, munitions et hommes. L’armée allemande de Stalingrad est prise au piège et court à la destruction. Refusant une tentative de sortie, Hitler justifia le sacrifice final en expliquant que les troupes de Stalingrad permettaient de fixer sept armées russes et laissaient à Von Manstein le temps de retirer toutes ses troupes encore aventurées en direction du Caucase. Argument spécieux : l’armée de Stalingrad, privée de munitions et de vivres, avait perdu toute capacité offensive. Depuis fin décembre elle ne fixait qu’un nombre décroissant de soldats soviétiques. Les cas de morts sans cause apparente se multipliaient : les soldats allemands sous-alimentés mouraient de stress et d’usure physique. Les troupes de l’Armée Rouge réussirent fin janvier à séparer les défenseurs, coupant le secteur sud de Stalingrad du secteur nord. A partir de ce moment les soldats allemands commencent à se rendre par petits groupes, encerclés ou sans munitions. Les Soviétiques prétendent avoir capturé Von Paulus et son état-major cachés dans une cave. Propagande. En réalité, un lieutenant allemand qui défendait un groupe de maisons du secteur, Joachim Wieder, a raconté comment, au risque d’être fusillé, il alla annoncer à l’Etat-Major de Von Paulus son intention de se rendre aux Russes le lendemain. Au matin il eut la surprise de trouver Von Paulus et son adjoint en grande tenue et accompagnés de leurs bagages, prêts à se rendre. Ils furent d’ailleurs parfaitement traités : Staline comptait sur leur influence politique auprès de leurs collègues. La nouvelle de la reddition de leur chef accéléra la capitulation des soldats allemands restants, qui eut lieu le 31 janvier 1943 pour le secteur sud et le 2 février pour le secteur nord. Paulus ne donna aucun ordre de capitulation : Hitler l’avait interdit. 85 000 des 91 000 prisonniers devaient mourir en captivité, la plupart dans les semaines qui suivirent, moins à cause de mauvais traitements qu'en raison de l'affaiblissement général de leur organisme : exposition prolongée au froid, efforts intenses et privations subies pendant ce dernier combat désespéré.
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| | Posté le 01-02-2008 à 21:34:20
| Ben Stalingrad c'est difficile a oublier apres le film de JJ Annaud... (que je n'ai meme pas vu!) Bon OK blague a part, Stalingrad c'est le tournant de WWII... C'est pas rien... et c'est pas nous qui avons stoppe les nazis.... le Reich de Mille Ans apres ca il semble une peu fragile! Comme dirais les geeks, GG! Ouais ben pas sur, disons que c'est la que la demesure de 2 dictateurs se sont rencontrees et que le resultat n'a pas ete tres joli... |
| | Posté le 01-02-2008 à 22:49:59
| Je suis tout à fait d'accord avec toi, Pierma : même si ses sources et ses origines sont contestables, le peuple russe a consenti un très grand sacrifice pour stopper l'avance de la werhmarcht, et sans le grand courage des soldats russes, mal équipés et peu formés, la guerre la plus meurtrière de notre histoire aurait très bien pu s'allonger et s'étirer. "Saluons les morts, saluons les vainqueurs" ! |
| | Posté le 03-02-2008 à 00:48:46
| courage courage, c'est vite dit hein, t'es tout de suite plus courageux quand un type derriere toi te menace de t'abattre si tu fonces pas sur la mg42 la bas au fond de la rue Attention hein, je ne nie pas que stalingrad est le tournant de la guerre. Avec le recul, grosse erreur tactique d'avoir embeter les russes
Edité le 03-02-2008 à 00:49:46 par jilbi |
| | Posté le 03-02-2008 à 21:54:04
| Merci pour ce post, Pierma, qui replace Stalingrad à sa juste place. Sans cette bataille, et surtout sans le sacrifice russe, les choses auraient "tourné" de manière bien différente en Europe... |
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