Sujet : INVENTORIER le MONDE DU VIVANT | | Posté le 29-06-2006 à 18:54:11
| (AFP - 29/06/06)
Les biologistes européens s'unissent pour inventorier le monde du vivant Galerie d'anatomie comparée et de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle de Paris Les biologistes européens viennent de se doter d'un outil moderne pour inventorier le monde du vivant, le réseau informatique d'échanges scientifiques Edit . Cette institution virtuelle, European Distributed Institute of Taxonomy (Edit), a été officiellement lancée en présence des responsables de 23 institutions européennes et 4 non-européennes spécialisées dans la taxonomie, c'est-à-dire l'identification et la classification des différentes espèces animales et végétales, dont l'importance, face aux dangers qui pèsent sur la biodiversité, ne cesse de croître. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, en ce début du troisième millénaire, nul ne connaît le nombre exact d'espèces vivantes : - 1,8 million d'animaux et de végétaux environ ont été décrits, qui représentent la quasi-totalité des 100 000 vertébrés, 300 000 des 350 000 plantes pouvant exister, - mais 100 000 seulement du million et demi de champignons et 900 000 sur 8 millions d'espèces d'insectes possibles. "Au rythme actuel des descriptions d'animaux, de l'ordre de 11 000 par an, alors que le nombre d'espèces inconnues est estimé entre 10 à 40 millions, il faudrait un millénaire pour inventorier le seul règne animal", a expliqué Simon Tillier, professeur au Muséum en présentant à la presse le réseau Edit dont il est le coordinateur. "Ce travail vital avance d'autant moins vite que la taxonomie n'intéresse pas beaucoup les jeunes chercheurs pour lesquels cette discipline n'est que de l'observation, pas de la science", déplore le Pr Tillier. Décrire un nouveau ver nématode, pourtant d'une très grande importance écologique, est moins valorisant qu'étudier les éléphants ou les orangs-outans. D'autant que, avec 1,5 milliard de spécimens dans les collections muséologiques mondiales, ce travail mène plus vers les laboratoires que vers le terrain... "En Europe, ce sont les amateurs qui décrivent en proportion plus que les professionnels ! Plus de la moitié des espèces (insectes essentiellement) sont décrites par des personnes qui ne sont pas rémunérées pour cela", relève le Pr Philippe Boucher, spécialiste de la biodiversité marine au Muséum. Face à cette véritable crise, les scientifiques ont décidé d'agir et d'unir leurs forces au niveau mondial en se dotant d'outils modernes. Consortium virtuel d'institutions soutenu par la Commission européenne, le réseau Edit s'est vu doté de 11,9 millions d'euros sur cinq ans par la Commission européenne. Il doit permettre aux chercheurs de travailler réellement ensemble et aux utilisateurs de trouver plus facilement les informations sur la vie terrestre et marine, dans l'intérêt d'une gestion durable des ressources biologiques. |
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