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Invasion de 'punaises de lit" à New-York

Audrey
   Posté le 23-11-2006 à 14:28:54   

(AFP - 23/11/06)
A New York, un fléau urbain qui mesure 5 mm mais obsède ses victimes

Pendant des mois, Rachel Kempster n'a pensé qu'à ça, incapable de fermer l'oeil, obsédée la nuit comme le jour par la nouvelle terreur des foyers new-yorkais : les punaises de lit.

"Je n'en souhaiterais pas à mon pire ennemi !", dit la jeune femme, employée dans l'édition, qui décrit les piqûres et les démangeaisons, et aussi l'angoisse et la honte.

Après Brooklyn et le Queens, les punaises touchent désormais Manhattan, sans épargner des immeubles parmi les mieux entretenus ni certains hôtels. Sur les poteaux fleurissent les brochures d'entreprises de désinsectisation : "Punaises : on s'en occupe".

Insecte mordoré de 5-6 mm adulte mais clair et minuscule bébé, la punaise, appelée ici "bedbug", se nourrit la nuit du sang de ses hôtes. Très commune des Etats-Unis à l'Europe jusqu'à son éradication après-guerre, elle fait son retour dans les villes américaines, et à New York en premier.

"Les gens ont été pris par surprise", dit Louis Sorkin, entomologiste au musée d'Histoire naturelle, à propos d'une résurgence favorisée selon lui par les voyages et l'interdiction de certains pesticides.

"Toutes les pièces peuvent leur convenir, toutes les maisons. Les gens pensent qu'elles préfèrent les taudis, mais elles s'en fichent !", dit-il.

Pourtant habitué aux cafards et rongeurs en tous genres, New York s'affole, et le sujet occupe des pages entières de journaux. Car si les "bedbugs" ne transmettent pas de maladie, elles piquent leurs cibles jusqu'au fond de leur lit et sont aussi dures à repérer qu'à éradiquer.

Au chaud dans les crevasses des meubles ou planchers, elles prolifèrent, rampant d'un appartement à l'autre, voyageant dans les matelas de récupération, voire sur les vêtements.

Rachel a cru pendant des mois être piquée par des moustiques. "Un jour j'ai vu les punaises. Il y en avait sous le lit, dans mes chaussures, mes carnets, mon panier à tricot. On a jeté le matelas et la moquette, la moitié des livres, toutes mes chaussures. J'aurais sûrement pu éviter de tout jeter, mais j'ai paniqué".

Coût de l'opération : 5 000 dollars, une vie sociale suspendue, et la fille de son compagnon qui n'est pas venue pendant six mois.

Chez Marie, professeur de français qui préfère ne pas donner son nom, les punaises sont arrivées via une table achetée aux puces : "J'y ai versé de la javel. Plein de bêtes sont sorties. J'étais écoeurée !"

"Le pire est l'idée de se coucher et d'être piquée. Et la peur d'en transmettre et ne plus pouvoir inviter à la maison".

Au supermarché, les bombes anti-punaises sont inexistantes. Marie a trouvé un produit recommandé par un ami sur un site pour vétérinaires. Rachel a appelé des professionnels.

Selon la ville, le nombre de plaintes pour des punaises transmises aux services sociaux a doublé en un an : 4 638 sur la période juin 2005-juin 2006, 1 839 un an avant. La municipalité étudie un projet d'interdiction de vente des matelas d'occasion.

"C'est préoccupant. Les "bedbugs" sont difficiles à éliminer et elles captent l'imagination des gens", dit Neil Coleman, porte-parole des services du Logement.

Pour tous, l'urgence est l'information, "pour les empêcher de s'étendre", dit M. Coleman.

Six mois après sa mésaventure, Rachel n'est pas vraiment remise. "On dort toujours sur un matelas gonflable, que je peux nettoyer, et dès que j'ouvre un livre, je regarde si rien ne bouge. On dit qu'elles peuvent vivre un an sans manger. Je pense que je ne vais pas respirer avant au moins 2009 !"
ThunderLord
   Posté le 23-11-2006 à 23:42:27   

Je les pensais éradiquées moi aussi, ces saletés... Bon, ben chuis pas prêt d'inviter un new-yorkais chez moi, je tiens à mon petit confort
Eisenheit
   Posté le 24-11-2006 à 08:43:57   

... Beurk...