Sujet :

L'indexation du SMIC remise en question

Audrey
   Posté le 05-02-2008 à 21:37:18   

Pouvoir d'achat : l'indexation du Smic en question

L'indexation du Smic qui garantit une augmentation annuelle automatique aux salariés les moins bien payés pour tenir compte de l'inflation et du pouvoir d'achat ouvrier, est aujourd'hui mise en question par le gouvernement, sous la pression du patronat.

Régulièrement réclamée par le patronat qui affirme que le Smic a trop augmenté ces dernières années, une réforme de l'indexation du Smic est débattue au Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) qui rendra son avis mercredi.

Selon Xavier Lacoste, président du groupe de travail du COE sur la question, "les mécanismes de 1970 d'indexation du Smic sont questionnés". Selon cet ancien conseiller de Laurent Fabius, "il y a un débat" sur la latitude à donner à la "commission Smic" que voudrait créer le gouvernement pour définir le niveau du salaire minimum.

Faut-il lui "donner toute latitude pour proposer le montant de l'augmentation globale du Smic", ou limiter le rôle de cette poignée d'experts, à la partie de l'augmentation venant "en sus des prix ou taux de salaire ouvrier", tel est le débat, a résumé M. Lacoste.

La cinquantaine d'élus, syndicalistes, représentants patronaux, experts qui siègent dans ce conseil installé auprès de Matignon ont été saisis par le ministre du Travail Xavier Bertrand et sa collègue Christine Lagarde (Economie, Finances, Emploi). Les deux ministres leur ont posé la question : "est-il souhaitable que la commission formule des recommandations de réforme du mode d'indexation du Smic ?", qui lance le débat.

Le gouvernement n'exclut pas une réforme d'ensemble du Smic.

Plusieurs syndicats ont déjà fait connaître leur désaccord, notamment la CGT qui souligne que l'indexation est la meilleure garantie de pouvoir d'achat. Plus de deux millions de salariés sont payés au Smic, dont près d'un million travaillent à temps partiel, et gagnent donc moins de 1.000 euros net par mois.

L'indexation actuelle (automatique) leur permet d'être augmentés chaque année suivant un calcul mathématique qui prend en compte l'inflation et le pouvoir d'achat ouvrier. La hausse a lieu tous les 1er juillet, mais l'indexation peut entraîner une revalorisation supplémentaire avant cette date, si la hausse de prix dépasse les 2%, ce qui pourrait se produire le 1er mai prochain.

En juillet 2007, le Smic a automatiquement augmenté de 2,1%, en additionnant la hausse des prix (+1,2%) et la moitié du pouvoir d'achat du SHBO, le salaire horaire de base ouvrier (+0,79%). Le gouvernement a refusé tout coup de pouce supplémentaire.

Le patronat réclame "une meilleure maîtrise du Smic" au nom "des réalités prégnantes de la compétition mondiale", explique Jean-François Veysset (CGPME). La CGPME serait d'accord pour que le Smic reste indexé sur l'inflation, mais veut supprimer l'indexation sur le pouvoir d'achat ouvrier.

Le Medef de Laurence Parisot va plus loin, et demande que la revalorisation du Smic soit décidée par une commission indépendante, et que le Smic soit annualisé afin que son calcul tienne compte des primes, indemnités, 13ème mois, etc. Le Smic est calculé actuellement sur une base horaire.

Selon le Centre d'études de l'emploi (CEE), la forte hausse du Smic horaire brut de 1999 à 2006, destinée à compenser le passage aux 35 heures, a eu "très peu d'effet" sur le coût du travail en raison de la réduction "très sensible" des cotisations sociales des employeurs. Le COE doit aussi se prononcer mercredi sur "la création d'un mécanisme de donnant-donnant" posant certaines conditions à ces quelque 20 milliards d'euros de remises de cotisations que l'Etat paye chaque année pour les employeurs.

(AFP - 05/02/08)
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AFP a écrit :

Plus de deux millions de salariés sont payés au Smic, dont près d'un million travaillent à temps partiel, et gagnent donc moins de 1.000 euros net par mois.

Auraient-ils volontairement oublié tous les salariés dont le salaire est volontairement placé 3 centimes d'euro par leur employeur afin de ne surtout pas être comptabilisés parmi les "smicards" ???
Quant au nombre de salariés percevant moins de 1 000 euros nets par mois, il doit être bien supérieur à un million de français ! Il suffit de regarder autour de soi pour s'en rendre compte...

Si cette révision du calcul du SMIC intervient, ce sera une véritable hécatombe parmi les plus faibles catégories ! Tous les smicards "tirent déjà le diable par la queue", qu'est-ce que ce sera ensuite ??
ThunderLord
   Posté le 06-02-2008 à 22:28:07   

Non mais ça va pas bien hein -_-
Perso, je touche moins de 1000 euros par mois, et pourtant, je suis en temps complet. Simplement quand veut diminuer le chiffre officiel des smicards, on fixe comme l'a noté Audrey un salaire brut supérieur de quelques centimes au montant exact du smic. Résultat, on touche par mois 2 euros de plus qu'un smicard ? Eh ben on est plus smicard alors, de quoi vous vous plaignez \o/

Quant à la proposition du Médef... Bah, pas de surprise, c'est le médef, hein, ils nous donnent gracieusement le droit de vivre sur le même globe qu'eux, faudrait voir à pas demander, en plus, d'être payés pour le travail qu'on fait^^