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Inde : DÉSINTÉGRATION d'une FUSÉE

Audrey
   Posté le 11-07-2006 à 10:37:47   

(AFP - 10/07/06)
Inde : désintégration d'une fusée devant placer sur orbite un satellite


Image diffusée par la chaîne CNN-IBN du décollage de la fusée

Une fusée lancée pour placer sur orbite le plus gros satellite indien de communication s'est désintégrée lundi quelques secondes après son décollage au large des côtes sud-est du pays, causant un sérieux revers au programme civil spatial de l'Inde.

L'Inde enregistre ainsi son 2ème échec scientifique en deux jours, alors que dimanche, lors d'un test d'un missile balistique à capacité nucléaire d'une portée de 4 000 km celui-ci a échoué à atteindre sa cible.

La fusée, de type GSLV (Geosynchronous Satellite Launch Vehicle), s'est élancée à 12H05 GMT, mais sa trajectoire a dévié et elle s'est désintégrée environ 30 secondes plus tard dans un énorme nuage de fumée, selon les images diffusées en direct par les télévisions.

"Un incident est survenu à la première étape de la séparation, et il faudra un certain temps avant que nous sachions ce qui n'a pas fonctionné", a dit sur place à la presse le chef de mission de l'Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO), Madhavan Nair. "Nous devons analyser le déroulé des événements pour voir ce qu'il s'est passé", a-t-il ajouté.

La fusée, longue de 49 mètres et composée de 3 étages, transportait un satellite de 2 168 kg qu'elle devait placer en orbite stationnaire. D'une durée de vie prévue de 10 ans, le satellite devait permettre de développer les services de communication télévisuels.

Le décollage a eu lieu au Centre spatial Satish Dhawan de Sriharikota sur une île au large de l'Etat de l'Andra Pradesh, dans la baie du Bengale.

Une version similaire de fusée type GSLV, dotée de systèmes de contrôle cryogéniques de fabrication russe et d'équipements indiens, avait placé un satellite en orbite avec succès en 2004.

Celle qui s'est désintégrée lundi a été lancée avec l'idée d'augmenter sa capacité au-delà de quatre tonnes.

Le pays prévoit d'investir 542 millions de dollars pour procéder à quatre lancements de satellites par an.

L'Inde, qui a 9 satellites de communication et 175 transpondeurs opérationnels, dispose du système satellitaire de communication le plus grand de la région Asie-Pacifique, et du plus grand bouquet civil de satellites de télédétection.

Pour l'expert spatial K. Santhanam, l'échec de lundi est un revers sérieux pour le programme spatial civil mais pas irrémédiable.

Il assombrit cependant une 2ème fois le monde scientifique indien, après le test raté dimanche d'un missile Agni-III, capable d'atteindre Pékin ou Shanghai, qui s'est abîmé en mer sans atteindre sa cible après un lancement réussi.

"Il semble qu'un défaut de conception ait empêché le second étage de se séparer", a expliqué lundi une source du ministère de la Défense au quotidien The Times of India.

Missile sol-sol, l'Agni-III est à deux étages, tous deux propulsés par un carburant solide. C'est l'un des cinq missiles mis au point par l'Organisation publique indienne pour la recherche et le développement en matière de défense (DRDO).

L'Inde avait raté son premier essai de mise en orbite d'un satellite en mars 1987. Une deuxième tentative, en juillet 1988, avait également échoué, la charge tombant dans la baie du Bengale. Le premier succès de mise en orbite avait eu lieu en mai 1992 mais le satellite était plus petit que prévu.