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Sur Ua Pou, une des îles des Marquises...

Audrey
   Posté le 22-12-2007 ŕ 03:51:02   

Sur une île des Marquises, un festival pour la renaissance culturelle


Le 7e Festival des arts traditionnels sur l'île de Ua Pou
dans l'archipel des Marquises

Ua Pou, une des îles des Marquises (Polynésie française), a mis les petits plats dans les grands pour accueillir un festival international qui consacre la renaissance de la culture des îles du Pacifique... et fait plus que doubler la population locale.

Depuis dimanche et jusqu'à jeudi, plus de 2.300 festivaliers venus des îles voisines de l'archipel, mais aussi de Tahiti, Hawaï ou de l'Ile de Pâques, sont rassemblés sur trois points de l'île.

Au stade municipal, dans les senteurs de vanille et sur fond de relief volcanique dont les pointes extravagantes retiennent les nuages, les associations culturelles font revivre les chants, danses et rituels locaux.

Image d'Epinal de la "vahiné", les ondulations de hanches féminines sont bien au rendez-vous. De même que les "hakas" furieux des hommes, dont certains viennent comme menacer de très près, devant la tribune officielle, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Christian Estrosi, en tournée dans la région.

Mais le festival est aussi l'occasion de découvrir des traditions moins connues, au son des tambours et tam-tams : l'homme oiseau de Fatu Hiva, au corps huilé, des plumes au bout des doigts, ou des danseurs sur échasses, et d'autres, masqués et maquillés de blanc sur l'ensemble du corps.

"Sauver notre langue, notre civilisation, faite de chants, légendes, tatouages, joutes oratoires, rituels à la mer et art culinaire, voilà notre but", explique un des organisateurs.

Tous les festivaliers sont bénévoles, membres d'associations, et la plupart sont jeunes.

Le festival rend un hommage au père Hervé Le Cleach, 92 ans, évêque honoraire des Marquises, qui a relancé la tradition culturelle des îles dans les années 1960.

Traducteur de la bible en marquisien, il a introduit le "paou" (tambour), la guitare et les chants locaux dans l'église. Un souvenir agréable de l'évangélisation de la Polynésie, qui, en de nombreuses autres occasions, a été menée à marche forcée, rappelle un Marquisien.

Puis est né le Festival des arts des Marquises, organisé tous les quatre ans et dont c'est la 7e édition.

Dans la salle omnisports de Ua Pou, on a déployé des centaines de lits de camp pour les participants.

D'autres séjournent chez l'habitant, sous la tente, et les journalistes sont à la mairie, car il n'y a pas d'hôtel.

"On déleste le réseau électrique (coupures, ndlr) sur certaines vallées de l'île, pour subvenir aux besoins ici", explique l'administrateur des Marquises, Antoine André.

Les 2.200 habitants sont mobilisés. Dans deux des vallées, ce sont eux qui préparent les repas pour les invités et les touristes.

Ces derniers sont peu nombreux, à peine 300, car l'accès aux Marquises reste compliqué et coûteux... Il faut passer par Papeete, à Tahiti, puis faire encore 1.500 km, par avion ou bateau.

(AFP - 21/12/07)