Sujet : L'homme de NÉANDERTAL : un lointain cousin | | Posté le 06-06-2006 à 14:41:06
| (AFP - 06/06/06)
L'homme de Néandertal est un lointain cousin et non pas notre ancêtre Représentation d'un homme de Néandertal au musée national de la Préhistoire des Eyzies-de-Tayac L'homme de Néandertal est bien un lointain cousin et non pas l'ancêtre de l'homme moderne, indique un groupe de chercheurs français, dans un article à paraître mercredi dans la revue "Current Biology", en se basant sur l'analyse génétique d'un fossile d'enfant vieux de 100 000 ans. L'homme de Néandertal, identifié à partir d'une calotte crânienne trouvée en 1856 en Allemagne, dans la vallée de Neander, près de Düsseldorf (alors que le premier fossile avait en fait été mis au jour dès 1830 en Belgique), a été considéré comme l'ancêtre de notre propre espèce, pendant plus d'un siècle. Aujourd'hui, il ne l'est plus, et les débats scientifiques les plus animés portent sur ses liens avec les premiers hommes modernes. La question principale est de savoir s'il y a eu ou non métissage entre ces hommes trapus de l'Europe glaciaire et les hommes venus d'ailleurs (vraisemblablement du Moyen-Orient), connus sous le nom d'hommes de Cro-Magnon, et avec lesquels ils ont cohabité pendant une dizaine de milliers d'années, avant de s'éteindre, il y a moins de 30 000 ans. En 1997, une première analyse génétique du fossile allemand a laissé supposer que les deux groupes humains n'étaient pas liés, mais la controverse ne s'était pas complètement estompée pour autant. En réussissant à déchiffrer la plus vieille séquence néandertalienne jamais analysée, l'équipe dirigée par Catherine Hänni, du laboratoire Paléogénétique et évolution moléculaire (CNRS, École Normale Supérieure de Lyon), pense avoir obtenu la réponse sans équivoque aux questions en suspens. Les scientifiques ont comparé l’ADN fossile extrait d’une molaire d'enfant trouvée dans la grotte de Scladina, en Belgique, à celui de neuf autres spécimens déjà analysés depuis 1997. Les séquences obtenues pour l’ADN mitochondrial (forme essentiellement transmise par la mère) ne semblent trouver aucun équivalent parmi nos contemporains, qu’ils soient européens, africains, amérindiens ou asiatiques. "Il n’y a guère de trace d’un supposé métissage", résument les chercheurs. L’information obtenue à partir d'un si vieux spécimen, remontant à une époque où seuls les néandertaliens vivaient en Europe, expliquent-ils, permet de se faire une idée de la diversité génétique des néandertaliens avant tout contact avec l’homme moderne. Or, les données disponibles auparavant correspondaient surtout à la période où ils cohabitaient avec les humains modernes. Grâce aux données nouvelles, on peut estimer l’impact que le contact avec les hommes modernes a eu sur le patrimoine génétique des néandertaliens. Cette analyse a confirmé que les néandertaliens étaient plus proches entre eux qu’ils ne le sont de nous. Ils sont donc bien nos lointains cousins et non pas nos aïeux directs et, tranchent Catherine Hänni et ses collègues, se sont donc éteint sans descendance. |
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