Sujet : HAYABUSA va enfin amorcer son retour vers la Terre | | Posté le 06-04-2007 à 21:14:00
| La sonde japonaise Hayabusa va enfin amorcer son retour vers la Terre Image de synthèse montrant la sonde japonaise Hayabusa collectant des poussières d'astéroïde La sonde japonaise Hayabusa, envoyée dans l'espace en 2003 pour collecter des poussières d'astéroïde, devrait finalement entamer son retour vers la Terre dans le courant du mois après avoir connu une longue série d'avaries, a indiqué l'Agence d'exploration spatiale nippone (Jaxa). "Même si Hayabusa se trouve actuellement dans une situation délicate (...), nous prévoyons que la sonde se détachera de l'orbite de l'astéroïde Itokawa au milieu de ce mois", a fait savoir la Jaxa dans un communiqué. Si tout se passe sans nouveau problème, Hayabusa ("faucon" en japonais), dont la mission principale était de collecter des poussières du petit corps spatial Itokawa, devrait revenir à proximité de la Terre mi-2010, trois ans plus tard qu'initialement prévu. "Deux des trois moteurs à réaction sont en panne, mais nous avons testé une solution qui semble valable pour permettre à la sonde d'amorcer son retour grâce à son moteur ionique", a précisé l'agence. La Jaxa dit avoir expérimenté diverses méthodes depuis fin 2005 pour tenter de reprendre le contrôle de cette sonde malchanceuse lancée en mai 2003. Hayabusa, qui s'était approchée de l'astéroïde Itokawa à 290 millions de kilomètres de la terre en septembre 2005, a tenté ensuite de déposer sur ce dernier un mini-robot autonome muni de trois caméras pour en filmer la surface. Mais l'engin s'est placé en orbite autour de l'astéroïde, sans jamais se poser sur sa surface. Quelques jours plus tard, Hayabusa a essayé de propulser sur Itokawa une bille de métal pour dégager des poussières et les récolter. Mais deux tentatives successives ont échoué. La troisième et dernière, que la Jaxa a cru dans un premier temps réussie, pourrait également s'être soldée par un fiasco. Pour en avoir le coeur net, l'agence devra attendre que Hayabusa soit à proximité de la Terre mi-2010 et largue vers celle-ci la capsule censée contenir des fragments de matières d'Itokawa. La mission était complexe car l'astéroïde en forme de pomme de terre, qui mesure 540 mètres sur 270, tourne constamment sur lui-même et a une gravité extrêmement faible, a justifié l'agence. La Jaxa se félicite néanmoins d'avoir été la première à employer en mission un moteur ionique. (AFP - 06/04/07) |
| | Posté le 06-04-2007 à 22:45:49
| Les moteurs ioniques sont effectivement assez peu utilisés, mais attention, les Japonais ne sont pas les premiers : en 1998, Deep space nine utilisait déjà un réacteur ionique pour sa propulsion. Néanmoins, les ingénieurs de la Jaxa comptaient sur cette mission pour prouver l'intérêt et les avantages du moteur ionique pour les missions à longue distance (les moteurs ioniques sont moins puissants que les réacteurs "conventionnels", mais plus légers, plus économes en carburant et peuvent fonctionner bien plus longtemps). Mais avec deux réacteurs sur trois en panne, je sens que leur succès en cas de réussite sera teinté d'un peu d'amertume... |
| | Posté le 08-04-2007 à 14:08:11
| Y'a une sonde qui est revenue sur Terre il y a quelques mois après avoir rapporté de la poussière de la comète Wil2. Il s'agit de la sonde Stardust. Grâce à elle on a pu en apprendre plus sur l'enfance du soleil. J'ai lu un article là-dessus hier très intéressant à ce sujet. Si y'en a que ça intéresse je peux développer |
| | Posté le 08-04-2007 à 16:24:39
| Effectivement, je serai intéressé d'en savoir plus à ce sujet, Chris. N'hésites surtout pas à nous faire partager les informations dont tu disposes ! |
| | Posté le 08-04-2007 à 19:10:54
| Alors voila ce qu'ont découvert, à propos de notre soleil, les astronomes à l'aide de la poussière de la comète Wild2 ramenée par la sonde Stardust, après une folle équipée de 7 années (attention c'est un peu long) : Pour bien comprendre, il faut remonter pas loin de cinq milliards d'années en arrière. Le système solaire est né à cette époque, lorsqu'un nuage de gaz s'est ratatiné en une boule chaude - le futur Soleil - entourée d'un disque d'où devaient sortir les planètes. Au départ ce disque était constitué de 99 % de gaz dans lequel cristallisaient d'infimes grains solides de quelques microns. Voici donc la fameuse poussière, plus fine en ces temps-là que de la fumée de cigarette ! La composition de cette poussière variait depuis le centre du disque, jusque vers le bord. Près du jeune Soleil, la température devait atteindre des milliers de degrés. Dans ces conditions, le gaz s'évaporait rapidement tandis que seuls les matériaux les plus résistants pouvaient subsister sous forme solide : des oxydes métalliques - des molécules comportant des atomes d'oxygène et des atomes d'un métal - très dur à fondre ou des minéraux semblables à ceux que l'on trouve aujourd'hui dans les profondeurs de la Terre. Bref, de la caillasse en poudre. Plus loin, au-delà de 300 millions de kilomètres, il faisait assez froid pour que des paillettes de glace se forment aux côtés des grains rocheux. Finalement, dans la banlieue froide et lointaine du disque, à plusieurs milliards de kilomètres du centre, on ne devait quasiment trouver que de la glace. Les astronomes étaient sûrs de leur scénario. Ils avaient une preuve : quand ces grains se sont agglutinés pour former les astres que nous voyons aujourd'hui, ils ont conservé à peu près la même répartition : des planètes rocheuses près du Soleil ; des boules de boues gelées un peu plus loin - le coeur des planètes géantes et leurs satellites - et, à l'extérieur, d'immences icebergs cosmiques, qui ne sont autres que les comètes. Les rares grains solides emprisonnés dans leur coeur de glace sont conservés depuis l'origine comme dans un immense frigo ! Du coup les astronomes piaffaient à l'idée d'en mettre un peu sous l'objectif de leur microscope. Du coup pour cela ils ont envoyés dans l'espace en 1999 la sonde Stardust, qui commença par faire une grande boucle autour du Soleil, puis est revenue près de la Terre dont la gravité l'a propulsée comme une fronde en direction de la comète Wild2. Et c'est ainsi que le 1er février 2004 Stardust passait derrière Wild2 subrepticement, en déployant au bout d'un bras robot une sorte de raquette enduite d'aérogel. Cette substance solide ultralégère - elle est constituée à 99 % d'air ! - était conçue pour capturer les particules de poussière éjectées dans la queue de la comète. Une fois la moisson récupérée, elle rangea le tout dans sa musette et hop retour au bercail. Après quelques péripéties, arrivée vers la Terre elle largua la récolte dans un container muni d'un parachute et s'est mise en orbite dans l'attente que les astronomes lui trouvent un nouveau job (un concours a été lancé pour cela). Et puis un jour, en analysant la poussière rapportée par cette sonde, ils ont trouvés de l'olivine et du pyroxène. L'olivine et les pyroxènes sont des minéraux. Ils sont loin d'être rare puisqu'on en trouve à la pelle dans les roches qui forment notre planète. Et c'est là que ça coince car ils se forment normalement là où il fait très chaud. Donc comment une comète comme Wild2, née dans une région où la température atteignait péniblement -260 °C par beau temps, peut-elle contenir des cristaux qui n'apparaissent qu'au-dessus des 1000 °C ? Une hypothèse prévoyait qu'à l'époque de la naissance du système solaire, il y avait quelque chose de très violent près du centre du disque, capable d'expulser les grains rocheux et de les expédier à l'autre bout, là où les comètes allaient se former. En fait, pas du tout. Le seul truc qui puisse faire l'affaire, selon les astronomes, c'est le Soleil lui-même, ce qui n'est pas facile à croire étant donné qu'aujourd'hui, alors qu'il est devenu une gigantesque bombe nucléaire qui n'en finit pas de brûler, il en serait bien incapable. Alors hier, quand il n'était qu'une simple braise rougeoyant faiblement dans les ténèbres... Les astronomes décidèrent de regarder du côté du champ magnétique. Car c'est vrai qu'encore aujourd'hui, c'est le puissant champ magnétique du Soleil qui lui confère sa capacité de nuisance dans tout le système. Dans le principe, ce n'est pas très compliqué. Dans le Soleil, le gaz est si chaud que les électrons sont arrachés aux atomes. Ce genre de fluide électrisé, les physiciens appellent ça un "plasma". Or, ce plasma bouge. Environ aux 2/3 de la distance qui sépare le coeur de la surface, d'énormes poches brûlantes se dilatent, grimpent comme des bulles de vapeur dans une casserole vers la surface où elles "crèvent", libèrent leur trop plein de chaleur, refroidissent et coulent à nouveau vers les profondeurs. C'est ce qu'on appelle la convection . Ces immenses courants de matière conductrice se comportent un peu comme les boucles d'un gigantesque électro-aimant et engendrent un champ magnétique puissant qu'on peut imaginer comme un vaste filet de "lignes de forces" - les mêmes que celles qu'on devine autour d'un aimant quand on le saupoudre de limaille de fer - déployées autour de l'étoile. Entraînées par la rotation du Soleil sur lui-même, ces lignes s'emmêlent, fond des noeuds, claquent comme des élastiques, éjectant dans l'espace le gaz chaud qu'elles retiennent, à une vitesse faramineuse, en émettant, dans la foulée, des bouffées de rayons X capables de frire en un instant un hippopotame : ce sont les éruptions solaires . Pour confirmer cette hypothèse, d'après les calculs des scientifiques, le Soleil, alors qu'il nétait qu'une boule de gaz chaude en effondrement, était bien servi question champ magnétique ! Non seulement la convection avait lieu dans tout son volume - et pas seulement dans le dernier tiers comme c'est le cas aujourd'hui - mais en plus, il tournait comme une toupie affolée shootée à la caféine. Résultat : le filet de lignes de force magnétique devait s'étendre jusque dans le disque de gaz et de poussières et provoquer des éruptions 1000 fois plus puissantes qu'aujourd'hui ! Et en observant des étoiles semblables au Soleil mais qui sortent à peine du berceau - les étoiles T-Tauti , du nom de la première qu'on a découverte dans la constellation du Taureau -, les astronomes ont découvert de véritables bébés braillards, très loin des paisibles braises qu'on imaginait. Non seulement elles sont fortement magnétisées et tournent comme des toupies, mais en plus, elles brillent presque dix fois plus que le Soleil aujourd'hui. Du coup, elles tarabustent violemment le disque qui les entoure - et où se formeront peut-être des planètes -, aspirent le gaz et la poussière vers leurs pôles, d'où elles l'éjectent en deux jets majestueux, des jets comme d'immenses fontaines ! Les grains de roche cristallisés près du Soleil ont dû être aspirés et éjectés par ces fontaines célestes avant de retomber bien plus loin, à la périphérie du disque, où les comètes se sont ensuite formées ! En résumé la récolte de cette sonde confirme que notre Soleil à ses débuts s'est effectivement comporté comme les calculs récents le prédisent, c'est-à-dire comme un sale gosse dangereux, mais elle rassure également les astronomes sur le fait que les turbulentes T-Tauri qu'ils aperçoivent dans le ciel sont bien des petites soeurs de notre Soleil, l'image même de notre étoile telle qu'elle était il y a près de 5 milliards d'années ! Voilà voilà, ces informations sont tirées du magasine Science & Vie Junior Hors-Série n°68 d'avril 2007 . |
| | Posté le 08-04-2007 à 21:40:21
| Merci pour ce développement, Chris. |
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