Sujet : Un général russe à la recherche de la VIE sur MARS | | Posté le 20-08-2006 à 20:43:18
| (AFP - 20/08/06)
Un général russe à la recherche de la vie sur Mars Dans un discret bâtiment de la banlieue de Moscou, Gueorgui Polichtchouk, général soviétique à la retraite, prépare sa prochaine conquête galactique : trouver des signes de vie sur Mars. A la tête du centre d’études spatiales Lavotchkine, ce général organise une mission non-habitée vers un satellite de la planète rouge, Phobos, fasciné comme de nombreux scientifiques par l'idée de la vie sur Mars. "Nous devons mettre en évidence la vie et nous rendre compte si elle peut être maintenue. Phobos nous donnera ces réponses", assure-t-il, montrant sur une carte le voyage de trois ans que la sonde Phobos-Grunt devra effectuer, en recevant dans son centre autrefois classé top secret, à Khimki. La Russie a lancé ce programme martien après l'annonce en 2004 des ambitions américaines de lancer une mission habitée sur la planète rouge, donnant ainsi un nouveau départ à une course aux étoiles née à l'époque de la Guerre froide. Avec l'envoi en octobre 2009 de cette sonde, la Russie compte affirmer sa place de grande puissance spatiale. L'expédition, financée à 75% par l'Etat russe, coûte "des milliards de dollars", explique le général Polichtchouk, se refusant à plus de précisions. Composée de globes pesant au total huit tonnes et munie d'un système de forage pour prélever des échantillons de sol sur Phobos, la sonde aura également pour mission d'étudier l'origine des deux petites lunes de Mars ainsi que les variations climatiques saisonnières sur la planète. Le système de Mars, appelé planète rouge en raison de l'oxyde de fer entrant en quantité importante dans la composition de son sol au relief torturé, est considéré comme très semblable à celui de la Terre. "C'est une mission très difficile, une planète très difficile", reconnaît le général Polichtchouk, évoquant l'échec du robot géologue européen Beagle 2 en 2003, ainsi que le lancement raté de sa mission martienne en 1996. Le centre Lavotchkine, ancienne gloire du programme spatial soviétique, où ont été mises au point les premières missions non-habitées vers la Lune, Mars et Vénus, a connu des jours difficiles dans les remous de la chute de l'URSS. De 14 000 employés, les effectifs ont été réduits à 5 000 en raison des coupes budgétaires et d'investissements pour améliorer le matériel du centre. Les salaires restent bas, comme dans l'ensemble du secteur public russe, à environ 15 000 roubles par mois (560 dollars, 430 euros). A peine plus que les vendeurs du magasin de meubles Ikea situé juste en face. Mais cette entreprise d'Etat a été plutôt épargnée par la "fuite des cerveaux" qui a décimé d'autres secteurs de la recherche russe. Le centre, également célèbre pour avoir construit des avions de chasse et des missiles, continue à mettre au point des technologies à usage militaire. A la grande époque de la Guerre froide, il s'est distingué par plusieurs missions spatiales inédites. Le 2 décembre 1971, la sonde Mars-3, un appareil en forme de champignon orné de la faucille et du marteau, devenait ainsi le premier véhicule à atterrir avec succès sur Mars, même si les Américains avaient envoyé une sonde à proximité. C'est également ce centre qui a permis le premier alunissage en douceur d'une sonde, avec l'appareil Luna-9 en 1966. Venera-8, premier engin à évoluer sur le sol de Vénus, en 1972, sort également de ses laboratoires. Loin de la course aux étoiles de la Guerre froide, le général Polichtchouk pense désormais en termes de coopération internationale. Son centre a des contrats avec le Canada, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, et même les Etats-Unis. Il travaille aussi à un projet international de construction d'un laboratoire sur la lune. "La Chine et l'Inde sont dans la course à la lune, ils veulent rejoindre le club de ceux qui sont allés sur la Lune", dit le vieux général dans une grimace. |
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