Sujet : Le futur COLLISIONNEUR LINEAIRE international | | Posté le 16-02-2007 à 03:46:33
| Accélérateurs à particules : toujours plus grands pour traquer l'infiniment petit Avant même que l'accélérateur de particules du CERN n'ait émis ses premiers protons sous la frontière franco-suisse, les physiciens de l'infiniment petit poussent à la construction de son successeur, encore plus grand et au moins aussi coûteux. Le futur Collisionneur linéaire international (ILC) nécessitera le percement d'un double tube souterrain de 31 kilomètres de long, pouvant être étendu à 50 km, selon l'avant-projet dévoilé la semaine dernière à Pékin. Son coût estimé : 6,7 milliards de dollars. Une somme telle que la communauté scientifique mondiale devra se contenter d'un seul de ces joujoux. Les Etats-Unis semblent pour l'heure les plus intéressés pour l'accueillir. Les études d'ingénierie devraient débuter cet automne, pour permettre une décision de lancement vers 2010. Les premiers coups de pioche sont espérés en 2012 pour permettre une inauguration à la fin de la décennie. Les physiciens y étudieront les particules nées de la collision, à des vitesses proches de la lumière, d'électrons et de leurs particules d'antimatière, les positrons. Ils en attendent une meilleure compréhension de l'origine de la masse ainsi que de la composition de l'énergie noire et de la matière noire (qui à elles deux représentent 96% de la masse de l'Univers). Le collisionneur LHC du CERN, dont le démarrage est attendu avant la fin de l'année, est un anneau de 27 kilomètres de circonférence. On y effectuera des collisions entre protons, propulsés avec des énergies considérables, de l'ordre de 14 teraélectronvolts (TeV). Soit 14 fois l'énergie d'un moustique en vol concentrée dans un volume mille milliards de fois plus petit. L'ILC fonctionnera à des énergies bien moins élevées, 0,5 TeV dans un premier temps, puis 1 TeV. "Mais toute l'énergie est utilisée dans les collisions électrons-positrons, ce qui n'est pas le cas avec les protons, qui sont des particules composites," souligne Guy Wormser, directeur du Laboratoire de l'accélérateur linéaire (IN2P3/CNRS), présent à la réunion de Pékin. Ce monstre en gestation sera toutefois sûrement le dernier de son espèce. "L'ILC représente probablement le maximum que l'on pourra faire avec ce type de technologies", reconnaît M. Wormser, interrogé par l'AFP. Dans une étude à paraître jeudi dans la revue scientifique britannique Nature, des physiciens de Stanford annoncent être parvenus à doubler l'énergie dans leur accélérateur SLAC, de trois kilomètres, en faisant transiter leur faisceau d'électrons dans un plasma de moins d'un mètre de long. "Les accélérateurs à plasma sont une technologie prometteuse, peut-être la solution de l'avenir, mais à une échelle de 20 ou 25 ans au mieux", souligne M. Wormser. Pour l'instant, seule une fraction infime des électrons du faisceau est effectivement accélérée. Et le faisceau ainsi produit n'est pas assez "concentré" pour permettre un nombre de collisions optimal. "Renoncer à l'ILC parce qu'on va avoir les accélérateurs à plasma serait comme renoncer à construire aujourd'hui des centrales nucléaires à fission parce qu'on va avoir Iter", le réacteur qui doit permet de tester la fusion atomique, résume le chercheur Jean-Eudes Augustin (IN2P3/CNRS). (Source : AFP - 14/02/07) |
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