Sujet : Faut-il exhumer Qinshi Huang, 1e empereur de Chine | | Posté le 04-03-2007 à 02:11:41
| Faut-il exhumer Qinshi Huang, 1er empereur de Chine ? Chantier archéologique phare de toute la Chine, Xian (nord-ouest) n’a pas fini de révéler ses secrets. Les économistes font pression : la mise à jour du tombeau de l’empereur Qinshi Huang (259-210 avant JC), premier empereur à avoir unifié la Chine, serait, selon eux, une manne touristique extraordinaire pour la ville, et pour le pays. Les scientifiques, cependant, s’opposent à la poursuite des fouilles sur ce site archéologique classé "huitième merveille du monde" par l’Unesco. Pour ces derniers, les techniques d’exploitation et de conservation ne sont pas au point. En 1974, une découverte accidentelle a réveillé 2000 ans d’histoire dont la République populaire de Chine des années Mao Zedong avait pourtant voulu faire table rase, au moment de la Révolution culturelle. Un passé, cependant, que la Chine actuelle se réapproprie avec intérêt, comprenant bien que son patrimoine culturel constitue aussi une manne touristique appréciable. Il y a une trentaine d’années donc, des paysans, puis les archéologues, découvrent, à 40 kilomètres du centre-ville de Xian, toute une armée de terre cuite, comprenant huit milliers de sculptures polychromes grandeur nature, des soldats en armure, des chevaux et des chars. Il s'agit de la fameuse armée de l'empereur Qinshi Huang, le premier empereur à avoir unifié le pays, trois siècles avant JC. Cette découverte aiguise aussitôt la curiosité de tous les historiens et attire les visiteurs du monde entier. Ces vestiges enfouis dans la terre humide, dans des sortes de grandes fosses maçonnées, ne sont qu’une partie d’un trésor beaucoup plus important, dont l’existence était, de facto, attestée dans Mémoires historiques du premier empereur, un manuscrit légué à la postérité par l’historien Sima Quian (145-86 avant JC ). Or, le texte de l’historien est prometteur d’autres découvertes fabuleuses. Directrice de mission archéologique sino-française au Xianjiang (à l’ouest de Xian), Corinne Debaine renvoie à ce manuscrit où, par le menu, l’historien décrit non seulement l’existence de cette armée (dont seule une partie a été exhumée) mais encore celle d’une copie du "palais de l’empereur au plafond incrusté de bijoux figurant les étoiles, la lune et le soleil, tandis qu’au sol, du mercure représente la terre". Au-delà du palais, "c’est tout un environnement qui est reproduit de la même manière, en terre et sous la ville, traversé par des rivières, bref, un véritable microcosme", précise Corinne Debaine. Faut-il alors continuer de prospecter pour retrouver ces trésors et ouvrir le mausolée de l'empereur Qinshi Huang ? La question, depuis, fait débat. Elle oppose les scientifiques et les promoteurs du tourisme. "Les enseignements culturels qu’apporteront les fouilles de la tombe de Qinshi Huang dépasseront ceux des pyramides d’Egypte", a proclamé la semaine dernière l’économiste Zhang Wuchang de l’université de Hong Kong qui estime que "l’ouverture de la tombe, une parmi les quelque deux mille deux cents que compte la région, pourrait doubler la manne touristique pour l’ancienne capitale impériale de la Chine, située dans la province pauvre du Shaanxi". Certes, la fascination et le désir d’apprécier, à l’avenir, l’autre partie du trésor, qui est encore préservé de la lumière, fait l’unanimité. Mais, s’insurge Duan Qingbo, chef des fouilles au mausolée de Qinshi Huang, "beaucoup de responsables ne pensent qu’aux bénéfices. Ils font fi de la science. Or les archéologues chinois ont abîmé de nombreux objets parce que les fouilles n’étaient pas menées correctement. Même la peinture des guerriers de terre cuite a disparu lorsqu’ils ont été exposés à l’air. Si nous devons creuser, il faut d’abord nous assurer que nous saurons sauvegarder les découvertes". Selon lui, les techniques chinoises de fouilles archéologiques ne sont pas encore au point. "Ce chantier suscite, en fait, autant d’attirance que de crainte", souligne pour sa part la chercheuse française au CNRS Corinne Debaine. "Nul ne sait si le mausolée n’a pas été détruit pas l’incendie qui a déjà provoqué l’effondrement des plafonds en bois, au IIIe siècle avant Jésus-Christ, peu de temps après la mort de l’empereur. Et par ailleurs, souligne-t-elle, si les fouilles ne donnaient rien, ou si les tombes ont déjà été pillées par exemple, ce serait aussi tout un rêve qui s’évaporerait. "Le site de Xian est le symbole de la Chine à lui seul". Wu Xiaocong, responsable d’un autre site archéologique, de la dynastie Han, assure que "les techniques évoluent et la situation pourrait changer". Les efforts d’amélioration des investigations sont à la mesure des parts de rêve et de promesses car, "si l’on en croit les traces écrites, un des empereurs reposant dans la région, Gaozong, aurait été enterré avec tous ses biens les plus précieux : peintures, soies, laques, céramiques, objets en or et en argent, et lui-même reposerait dans un cercueil en jade censé le préserver de la décomposition", déclare Wu Xiaocong. Quoiqu’il en soit, l’armée déjà exhumée constitue à elle seule une richesse incroyable pour l’étude de la tradition militaire, de la politique, de l’économie, de la culture, des sciences et des arts de la dynastie des Qin : chaque pièce est un chef-d’œuvre de réalisme, et l’ensemble est d’un intérêt historique majeur pour qui s’intéresse à l’organisation de la Chine ancienne. Ce qui explique, selon Corinne Debaine, que "le site de Xian est, à lui seul, le symbole de la Chine et que, vers ce site convergent tous les nationalismes et les problèmes d’identité". Chine Nouvelle - 03/03/07) |
| | Posté le 18-11-2007 à 14:52:35
|
L'armée enterrée de Xi'an n'a pas encore livré tous ses secrets Découverte par hasard en 1974 par un paysan chinois, aux abords de la ville de Xian, l’armée en terre cuite est l’un des sites les plus célèbres de Chine. 7000 soldats sont restés ensevelis pendant plus de deux mille ans, gardant le mausolée du fondateur de la dynastie Qin. Mais depuis quelques mois, de nouvelles fouilles ont fait apparaître de nouveaux trésors. C'est sous bonne escorte, à 230 Kms de Xian, qu'a été présentée à la presse étrangère l'une des découvertes archéologiques les plus importantes de ces dix dernières années. Dans le village de Liangdai, province de Shaanxi, des policiers et gardes armés protégent l'un des sites archéologiques les plus secrets du pays. Des fouilles récentes ont permis de mettre à jour 900 tombes et 64 Chariots (avec chevaux) sous le regard médusés des paysans qui travaillent dans ces champs. Des tombes de différentes tailles, certaines avec des passages et chacune livrant un trésor… A l'intérieur, des milliers d'objets ont ainsi pu être mis à jour : des bronzes, jades, poteries, des armes mais surtout des objets en or. C'est la première fois que de telles reliques sont trouvées ! Une découverte qui contredit les traditionnelles études selon lesquelles l'or n'était pas utilisé au début de cette ère. Selon les archéologues chinois, le cimetière de Liangdai daterait de la dynastie Zhou (1070 - 771 avant JC), et s'étalerait sur plusieurs milliers de mètres carrés. Certaines tombes mesurent 6 mètre de long, 5 de large et plus de 11 mètres de profondeur. C'est aussi la première fois que des ossements d'êtres humains datant de la dynastie Zhou, sont mis à jour et sont aussi bien conservés. Des découvertes cruciales pour les archéologues chinois qui vont désormais tenter de comprendre l'une des périodes les plus mystérieuses de cette dynastie. Depuis plusieurs mois, les archéologues continuent à explorer ces chambres funéraires. Les nouvelles techniques et méthodes de conservations permettront, à terme, de les exposer dans un musée. (Chine Nouvelle - 07/11/07)
-------------------------------------- Espérons que ces nouvelles pièces archéologiques seront traitées avec soin et mises à l'abri des dégâts occasionnés par l'air. Les "bourdes" archéologiques d'il y a 30 ans ne doivent surtout pas être reproduites... |
| | Posté le 18-11-2007 à 19:06:33
| Yep, je pense que leur précédente déconvenue leur aura appris à prendre toutes les mesures possibles pour préserver leurs découvertes... N'empêche, 7000 soldats de terre cuite, des centaines de tombes séparées, le tout réparti sur une zone aussi vaste... Mystérieuse mais fastueuse, la dynastie Zhou ! |
|
|
|