Sujet : Editeurs et libraires contre Amazon | | Posté le 29-01-2008 à 21:45:10
| Frais de port : les éditeurs soutiennent les libraires contre Amazon Les PDG de plusieurs grandes maisons d'édition françaises ont pris la défense des libraires dans le bras de fer qui les oppose, sur fond de polémique, au site de ventes en ligne Amazon, condamné en décembre pour non respect de la loi sur le prix unique du livre. Le 12 décembre, le TGI de Versailles a condamné Amazon à verser 100.000 euros de dommages et intérêts au Syndicat de la librairie française (SLF) et à cesser les livraisons gratuites de livres, ainsi que la pratique des chèques cadeaux de bienvenue, sous peine d'astreinte de 1.000 euros par jour de retard. Un "combat d'arrière-garde" pour l'historien et essayiste Thierry Wolton, qui a dénoncé le 19 janvier dans Le Monde le "corporatisme" des libraires. "Le combat du SLF est non seulement d'arrière-garde, car Internet est devenu un vecteur culturel essentiel, y compris pour le livre, mais surtout il sent son poujadisme en pratiquant un corporatisme qui n'a rien à voir avec la défense du livre", écrit-il. Amazon a décidé de faire appel de sa condamnation et appelé mi-janvier ses clients à se mobiliser pour défendre la livraison gratuite des livres. "Si jamais le site est débouté, la France sera le seul pays au monde où la livraison gratuite du livre sera interdite", note Thierry Wolton. Une attaque en règle contre les libraires, dont la connaissance des livres s'arrête, selon lui, "à ce que le représentant de l'éditeur leur en a dit ou au résumé qui figure en quatrième de couverture. Ce qu'on trouve aussi sur le site Amazon". Irène Lindon, PDG des Editions de Minuit, et Françoise Nyssen, PDG d'Actes Sud, ont réagi vigoureusement dans un texte intitulé "Pour la librairie", publié vendredi dernier, dans le "courrier des lecteurs" du Monde. La gratuité de port n'est pour elles qu'"un produit d'appel, le temps de se débarrasser des libraires moins riches qui ne peuvent faire face". Auteur en septembre dernier d'un rapport dans lequel il préconisait un soutien au réseau des librairies indépendantes, Antoine Gallimard, défend également fermement les libraires dans Le Monde daté de mercredi. "Non, les libraires ne sont pas des boutiquiers rétrogrades, incultes et âpres au gain ! Nous qui sommes quotidiennement à leurs côtés, nous le savons d'expérience", écrit le PDG de la puissante maison Gallimard. En l'état, écrit-il, la gratuité de port "est reconnue comme illégale et constitue de fait un risque pour toute la chaîne". Quant à la présidente du groupe Libella, Véra Michalski, où doit paraître prochainement un ouvrage de Thierry Wolton, elle a affiché mardi dans un communiqué le "soutien entier" de son groupe aux libraires, "sans lesquels nous ne pourrions pas maintenir une politique exigeante sur le plan littéraire". Selon le magazine spécialisé Livres Hebdo, la vente de livres à distance, notamment via internet, a connu en 2007 la plus forte croissance de tous les circuits de vente du livre, avec une hausse de 17% de son chiffre d'affaires. Mais l'année précédente, la vente de livres en ligne ne représentait encore que 4% des ventes au détail, contre 30% pour les librairies générales, sur un total de 4,18 milliard d'euros. (AFP - 29/01/08) |
| | Posté le 29-01-2008 à 23:32:24
| Audrey a écrit :
...Une attaque en règle contre les libraires, dont la connaissance des livres s'arrête, selon lui, "à ce que le représentant de l'éditeur leur en a dit ou au résumé qui figure en quatrième de couverture.... |
Rappelons que Thierry Wolton se prend pour un penseur, un historien... voire même un écrivain. Il est vrai que dans son cas la lecture du 4ème de couverture, c'est déjà trop. |
| | Posté le 30-01-2008 à 00:12:51
| j'ai signé la pétition Ils sont justes verts de pas avoir pris le train en route *Fidèle client d'Amazon depuis des années * |
| | Posté le 01-02-2008 à 22:10:13
| Personnellement, je pense que le gratuité des livraisons via Amazon a permis à beaucoup, beaucoup de lecteurs d'assouvir leur soif bien particulière tout en économisant un peu d'argent pour la prochaine livraison. J'estime qu'à partir du moment où la gratuité d'un service permet à une partie de la population de se cultiver à moindre coût sans pour autant faire de tort à quiconque (n'en déplaise aux grossistes incultes), cette gratuité doit être protégée. A signé. |
| | Posté le 01-02-2008 à 23:59:56
| Pour moi les grossistes incultes sont les grandes surfaces. Et encore... leurs vendeurs ne sont pas incultes, ils sont introuvables. Zéro service, zéro renseignements et zéro livraison, pour un prix identique à celui des libraires : le rêve ! Le système du prix unique leur assure une véritable rente. En comparaison, si Amazon veut inclure la livraison dans le prix, pourquoi pas ? Par contre, supprimer le prix unique présente un inconvénient : Jetez un coup d'oeil sur les romans américains au format Poche : papier recyclé pourri, encre illisible... La dégradation sur 15 ans de la qualité matérielle de leurs bouquins est spectaculaire : la pression sur le prix pratiquée par les acheteurs de la grande distribution - auprès des éditeurs - n'est pas une plaisanterie. Ce sont les éditeurs qui ont le plus à craindre de la suppression du prix unique. Pas les libraires. |
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