Sujet : La déferlante des manuscrits ! | |  Posté le 22-03-2006 à 15:46:19
| La déferlante des manuscrits en France
Ce n'est plus une passion, c'est une déferlante. Chaque année, des dizaines de milliers de Français écrivent dans leur coin et expédient leurs manuscrits chez les éditeurs, mais la sélection est rude et une infime minorité seulement réalise ce vieux rêve : être publié .
Les éditions Grasset reçoivent quelque 4 000 manuscrits par an , Anne Carrière 5 000 et jusqu'à 7 000 textes arrivent par la poste chez Albin Michel .
Partout, les manuscrits s'empilent, croulent, circulent d'une maison à l'autre.
Une vague de récits plus ou moins autobiographiques, de cris d'espoir, de colère ou d'angoisse, déferle chaque jour sur les maisons d'édition.
"Ca correspond peut-être à un malaise général. Ma secrétaire me dit : "si vous saviez le nombre de coups de téléphone de détresse ou d'insultes que je reçois". On est en contact avec l'humanité toute entière", avance Francis Esménard, le directeur d'Albin Michel, au 26ème Salon du livre.
Avec les 35 heures, l'abaissement de l'âge de la retraite, de plus en plus de Français ont un projet littéraire sous le coude, et les romans représentent environ 75% de leur production.
La plupart des manuscrits sont autobiographiques. L'éditeur devient une sorte de psychologue, un confident à qui des milliers de gens livrent leurs souvenirs, leurs souffrances et leurs petits secrets.
"N'importe qui raconte sa vie, ses petites histoires. Mais plus de 90% de ce qu'on reçoit n'est publiable par personne. Simplement parce que c'est mauvais", affirme Gérard Berréby, des éditions Allia.
Au final, un à deux manuscrits seulement sur 1 000 arrivés par courrier seront effectivement publiés. Le premier tri se fait en quelques minutes.
"On n'a pas besoin de manger tout le boeuf pour savoir si la viande est bonne, souligne Francis Esménard. Il suffit parfois de lire quatre ou cinq pages pour savoir si c'est publiable".
Les "petits" éditeurs s'y collent le plus souvent eux mêmes.
"C'est moi qui fait le tri, explique Paul Otchakovsky-Laurens des éditions P.O.L.
Je ne fais ce métier que pour le plaisir d'ouvrir et de découvrir des manuscrits le matin".
Allia reçoit environ 1 800 textes par an.
"On peut penser que c'est complètement ahurissant de lire 1 800 manuscrits. Mais du point de vue de la rentabilité, si j'en retiens deux ou trois qui font 3 000 où 5 000 exemplaires, le jeu en vaut la chandelle", souligne Gérard Berréby.
Parfois, l'auteur recalé revient à la charge. Anne Carrière reçoit des lettres agressives et injurieuses d'auteurs dont elle a refusé les textes, parce que "c'était très mauvais".
"Les fous, les obsédés, ça écrit aussi", résume un de ses confrères.
Dans les grandes maisons d'édition, le tri relève de lecteurs professionnels, avant un éventuel passage devant le comité de lecture.
"Le public a le sentiment qu'on cherche tous les prétextes pour ne pas publier. Au contraire, on cherche désespérément le talent, note Olivier Nora de chez Grasset. Dès qu'il y a l'ombre de quelque chose qui ressemble si peu que ce soit à un talent, on se précipite dessus".
Parfois, les espoirs sont récompensés. Beaucoup des 250 premiers romans publiés chaque année en France sont arrivés par la poste. Leurs auteurs sont plutôt jeunes, mais les plus âgés ne se découragent pas pour autant.
De toutes façons, dit Francis Esménard, "il y a toujours une pile qui nous attend".
Message édité le 22-03-2006 à 15:46:46 par Audrey |
| |  Posté le 25-03-2006 à 11:11:53
| Audrey a écrit :
l'abaissement de l'âge de la retraite |
Je vous demande pardon ?? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !
Enfin, il y a encore des gens qui écrivent... Et par conséquent qui savent encore lire ! J'en venais à en douter :/
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| | Posté le 25-03-2006 à 23:43:12
| ThunderLord a écrit :
l'abaissement de l'âge de la retraite...
Je vous demande pardon ?? Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! |
Tu as raison d'être choqué, Thunder... je n'avais pas relevé ce "couac" (pas bien, Audrey !  Tu m'en feras cent lignes !)
ThunderLord a écrit :
Enfin, il y a encore des gens qui écrivent... Et par conséquent qui savent encore lire ! J'en venais à en douter :/ |
Comme quoi tout n'est pas perdu en ce bas monde 
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| | Posté le 27-03-2006 à 13:49:22
| Audrey a écrit :
"N'importe qui raconte sa vie, ses petites histoires. Mais plus de 90% de ce qu'on reçoit n'est publiable par personne. Simplement parce que c'est mauvais", affirme Gérard Berréby, des éditions Allia. |
Cette remarque me choque. Certes, nous n'avons pas tous le talent de Hugo, Rey ou Dick, mais ce que la plupart des gens écrivent apparait mauvaise aux professionnels de l'édition, mais pas forcément aux écrivains amateurs qui sont eux-même lecteurs. 
Il y a là une très bonne utilité d'internet, pouvoir publier son ouvrage gratuitement, afin de savoir s'il est aimé du public, pour ensuite le faire publier, avec preuve à l'appui de son succès. 
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| | Posté le 27-03-2006 à 16:56:05
| Internet n'est pas forcément la solution idéale, n'importe qui pouvant s'approprier vos écrits par un simple "copier-coller"...
Même avec un copyright apposé, la protection n'est pas réellement valable pour tous : en effet, les personnes les moins aisées n'ont pas les moyens, en de tels cas, d'aller devant les tribunaux réclamer justice.
Mais il reste toujours la solution des petites maisons d'éditions, qui, elles, ont des critères moins sévères que Plon, Albin Michel et Cie.
...En gardant toutefois toujours en mémoire qu'il faut se méfier des "maisons d'éditions" qui vous font payer pour éditer vos écrits... et, bien souvent, n'assument même pas la distribution (à charge pour vous d'aller faire du porte à porte chez les libraires pour proposer votre livre... en sachant que les libraires ont des accords aves les grandes maisons d'éditions, avec un quota important de ces livres à mettre en valeur....le vôtre aura donc bien des difficultés à figurer visible chez les libraires). 
Bien des témoignages malheureux, dans ce domaine, de gens aux faibles revenus qui se sont endettés pour payer leur édition et ne sont jamais rentrés dans leurs fonds !
...Et qui se retrouvent ensuite avec des cartons de leur livre stockés chez eux...en plus de la dette !
Les contrats de ce type de maisons d'éditions sont très complexes pour un néophyte, donc le piège est grand tendu !
On ne répètera jamais assez que, dès que l'on s'approche du monde de l'édition, il y a un énorme tri à faire, car bien des maisons d'éditions se sont créées qui profitent de l'ignorance des nouveaux venus !
Pour ceux qui sont tentés de publier leurs écrits, je recommande tout particulièrement le site http://www.calcre.com/.
Le CALCRE , association d'information et de défense des auteurs , qui publie le magazine "Ecrire & Editer" (entre autres), est malheureusement en liquidation judiciaire. (j'espère sincèrement que cette assocation pourra renaître à la vie, car je n'ai jamais vu une association qui se "bouge" autant pour aider les auteurs dans le labyrinthe de l'édition !)
Mais le site existe toujours, et est un puits d'informations en ce qui concerne les modes d'éditions, les différents contrats existants et les pièges à éviter, etc... Bref, tout ce qu'un auteur a besoin de savoir avant de se lancer dans l'aventure d'une édition !
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| | Posté le 28-03-2006 à 16:58:06
| J'avais lu un article, il y a quelque temps, sur ce "labyrinthe des maisons d'éditions".
Effectivement, y était abordé le fait que certaines "maisons d'édition" travaillent à "compte d'auteur", ce qui, si j'ai bien compris, sous-entend que les frais d'édition sont à la charge de l'auteur 
Apparemment, beaucoup de personnes tenteraient malgré tout l'aventure, car peu savent réellement à quoi ils s'engagent (les contrats étant plutôt tortueux).
Dans cet article était également évoqué les mésaventures d'auteurs se retrouvant avec un stock de livres imprimés... mais restant bloqués chez l'imprimeur... la "maison d'édition" n'ayant absolument rien prévu quant à l'acheminement et la distribution des livres en question...
Bref, beaucoup de déboires pour pas mal de gens... Un monde à approcher avec circonspection...
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| | Posté le 01-04-2006 à 22:04:18
| En bref, l'auteur fait à la fois son travail et celui de l'éditeur, tout en payant celui-ci... Capitalisme, tes voies sont impénétrables !
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