Sujet : Comment Vider les POUBELLES de L'ESPACE ? | | Posté le 28-07-2006 à 02:12:12
| Comment Vider les POUBELLES de L'ESPACE ? En cinquante ans, la "banlieue" de la Terre est devenue un véritable dépotoir : des milliers de débris gravitant autour de notre planète menacent les vols habités, les satellites et les Terriens. Petit état des lieux d'un problème empirant d'année en année... Petit inventaire de ce dépotoir spatial : - moteur de fusée oublié après utilisation, - antenne de satellite arrachée par une collision, - panneaux solaires détachés après un accident, - scaphandre russe vide transformé en balise radio (mais si !), - télescope Hubble inutilisable sans ses gyroscopes, - satellite Spot 3 abandonné après usage, - gant de combinaison perdu par un Américain, - tournevis lâché lors d'une réparation, - canettes égarées lors d'un transbordement (mais si !), - billes de potassium dispersées lors d'une explosion, - réservoir de carburant laissé sur place, etc. Des déchets qui se déplacent à près de 36 000 km/heure En 50 ans, le proche espace s'est transformé en gigantesque décharge. On estime aujourd'hui à 35 millions le nombre de débris en orbite autour de la Terre ! Parmi eux, 200 000 petits bolides de 1 à 10 cm. Et 13 000 de 10 cm et plus. En tout ce sont près de 5 500 Tonnes de ferraille qui tournent déjà autour de notre planète ! Ces déchets se déplacent à grande vitesse. Or, à 36 000 km/h, (20 fois la vitesse d'une balle de fusil !), un fragment de peinture peut avoir des effets dévastateurs. A chaque vol, les hublots des navettes américaines reviennent criblées par ces minuscules projectiles.
Ce trou de 4 mm dans le pare-brise de la Navette Spatiale a été créé par un petit débris estimé à 0,2 mm qui se déplaçait entre 3 et 6 km/seconde.
Un panneau solaire du télescope spatial Hubble a été heurté par un débris, le trou visible fait 2,5 mm. (crédit photo : ESA) "Cerise", un satellite militaire, a déjà fait les frais de cette pollution : le 24 juillet 1996, un fragment d'une dizaine de centimètres, provenant du 3ème étage de la fusée Ariane 4, heurtait de plein fouet son mât de stabilisation. Cerise ne s'en est jamais remis. Plus grave : une tonne et demi de combustible nucléaire (de l'uranium 235 et du plutonium 238, substances extrêmement toxiques) se trouve toujours à bord des satellites militaires à la retraite ! Pour l'instant, ces engins ont été remisés sur des orbites hautes pour retarder leur entrée dans l'atmosphère, en attendant que baisse l'activité radioactive de leur combustible... ce qui prendra bien quelques centaines d'années ! La situation empire d'année en année La situation empire avec le temps, car les grosses épaves se disloquent, multipliant les projectiles. En 1986, le 3ème étage de la fusée Ariane 4 explosait après 9 mois passés en orbite, générant une noria de 500 débris aussi gros que le poing. Ces fragments se sont dispersés autour de la Terre sur une épaisseur de plusieurs centaines de kilomètres en seulement quelques mois. Et le phénomène n'est pas rare : les spécialistes recensent en effet au moins 180 explosions de ce type depuis les débuts de la conquête spatiale. La faute aux résidus de combustible : ces ergols réagissent violemment aux contraintes thermiques liées à l'alternance du jour et de la nuit, très rapide en orbite. On essaye à présent de limiter les dégâts Les experts tentent maintenant de limiter les dégâts : dorénavant, une fois la mission achevée, on vidange les restes de carburant et on neutralise les batteries. Les ingénieurs d'Arianespace ont également mis au point des techniques destinées à limiter la pollution spatiale : les boulons explosifs (qui libèrent le satellite) ont été remplacés par des systèmes "propres", en l'occurence des ressorts. Et les sangles de retenue des engins sont fixées de façon qu'elles ne s'échappent plus dans l'espace. Attendre que les débris se désintègrent ? Faut-il attendre que les débris non radioactifs se désintègrent seuls, quitte à interdire certaines portions de l'espace ? C'est tout bonnement impossible ! Car au-dessus de 800 km, l'atmosphère est si ténue qu'elle freine à peine les corps. A 2000 km d'altitude, un satellite mettra 20 000 ans avant de disparaître ! Et au-delà, aucun espoir que ça bouge... A noter que, de 1981 à 1985, 32 satellites furent désintégrés, dont 17 volontairement. Les agences réfléchissent au problème Ainsi, Tethers Unlimited propose d'équiper les futurs orbiteurs "d'ancres de l'espace" : un fil long de 5 km, lesté d'un petit poids, que le satellite déroulera à la fin de sa mission. Le filin, en traversant à toute vitesse le champ magnétique terrestre et l'ionosphère, générera un courant électrique et une force de traînée qui s'opposera au déplacement du satellite. Sur le papier, l'entreprise de Seattle garantit une désorbitation d'un satellite du réseau Globalstar en 37 jours au lieu de 9 000 ans ! Mais "oublie" que l'espérance de vie d'un tel câble en orbite n'est que de quelques heures... Les ingénieurs du CNES ne sont pas en reste. L'un deux, Christophe Bonnal, a imaginé un vaisseau corsaire éboueur. L'engin s'arrime au débris à détruire. Il déroule une certaine longueur de câble, le met en tension puis le brise. Par réaction, le déchet est projeté vers l'atmosphère terrestre. Le corsaire cingle alros vers de nouvelles victimes. Pour l'heure, les opérateurs tentent d'accélérer la désorbitation de leurs satellites en exploitant leurs dernières réserves de carburant. Le CNES a été l'un des premiers à montrer l'exemple, en 2003, avec Spot 1. Le célèbre satellite de prises de vue commençait à montrer des signes de faiblesse. Après avoir modifié son logiciel de vol, les ingénieurs lui ont imposé une dizaine de séquences de freinage. Objectif : abaisser son altitude de 800 à 550 km afin qu'il tombe dans l'atmosphère en 15 ans, et non pas en 200 ! Le code de "bonne conduite" spatial recommande d'ores et déjà de prévoir la destruction de tout satellite situé à basse altitude moins de 25 ans après sa mise à la retraite. Mais cela coûte extrêmement cher : freiner une masse de 2 tonnes à 800 km d'altitude consomme 10% de la quantité d'hydrazine emportée... La quantité de carburant nécessaire à cette manoeuvre obligerait à diviser grandement la charge utile des fusées. Du coup, c'est la politique du "chacun pour soi", les ingénieurs s'efforçant de nettoyer leur trajectoire de travail. Point. C'est ainsi que les gestionnaires de la constellation GPS, à 20 000 km d'altitude, retirent leurs satellites sur une orbite rebut, 1 000 km au-dessus, au bout de 12 ans de bons et loyaux services. En orbite géostationnaire, c'est-à-dire à 36 000 km d'altitude, le code de bonne conduite préconise d'envoyer les satellites en fin de vie au cimetière, 300 km au-dessus. Ces 10 dernières années, un tiers seulement des opérateurs a effectué correctement ce transfert. Un autre tiers l'a tenté, sans succès. Le dernier n'a rien fait, trop heureux d'économiser 6 kg d'hydrazine, soit 3 mois de fonctionnement. Pour l'instant, nous en sommes donc toujours au "point zéro" pour ce qui est de nettoyer correctement et à bref délai la "banlieue" de notre planète Terre. Le système antimissile américian NORAD, issu de la guerre froide, assure le gros de la traque aux débris. Une dizaine de radars militaires, répartis dans le monde entier, suit, sur les orbites basses, des objets aussi petits qu'une balle de ping-pong.
La figure ci-dessous représente le résultat d'une simulation par ordinateur des débris tournant autour de la Terre et recensés par le NORAD (North American Air Defence Command). On remarquera 2 orbites caractéristiques : l'orbite géostationnaire et l'orbite polaire entre 200 et 2000 km. Les risques y sont maximum. Sources : CNES http://membres.lycos.fr/jcboulay/astro/sommaire/debri_spatiaux/page_debris.htm http://archquo.nouvelobs.com/ |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:08:24
| Eh ben c'est pas joli-joli... Que pourrait-on faire ? Construire des stations de "recyclage" des déchets en orbite, qui récupèreraient les débris et les renverraient sur terre sur des trajectoires sans danger pour la vie humaine ? |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:12:46
| C'est une idée, ça, effectivement. Mais vu le coût, ça m'étonnerait que les états veuillent bien mettre le moindre centime dans une telle aventure, malheureusement. |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:14:14
| Ouais, toujours le même problême : la thune, la thune, la thune... |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:16:45
| J'en suis tout autant outrée que toi, Thunder. C'est tellement facile de polluer et se fiche pertinemment des conséquences... |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:30:34
| (+r ) Ouaip, les dirigeants des organismes concernés devraient savoir que de tels sujets nous concernent de bien plsu près que le ravalement des façades de l'Elysée ou je ne sais quelles autres âneries onéreuses... Personnellement, je donnerais volontiers 20-25€ de plus par an aux impots s'ils servaient à un tel usage ! Mais allez donc leur faire comprendre ! |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:34:17
| Le seul moyen de le leur faire comprendre serait d'envoyer nos chers dirigeants en sortie spatiale là où le bât blesse, en les laissant se faire "gentiment" heurter par tout ce qui y traîne... juste le temps qu'ils réalisent un peu, quoi ! |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:35:15
| Le probleme c'est que ramener sur Terre leurs lambeaux sanguinolents n'aiderait pas à grand-chose^^ |
| | Posté le 30-07-2006 à 23:37:43
| Bon, alors faut y envoyer des personnes suffisamment proches, mais garder les hauts responsables sous la main. |
| | Posté le 04-08-2006 à 14:42:39
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Audrey a écrit :
- scaphandre russe vide transformé en balise radio (mais si !), - télescope Hubble inutilisable sans ses gyroscopes, |
Euh! Le telescope Hubble n'est pas encore un dechet que je sache... Et le scaphandre utilise comme balise, il doit etre utile justement...
Audrey a écrit :
Le seul moyen de le leur faire comprendre serait d'envoyer nos chers dirigeants en sortie spatiale là où le bas blesse |
En nylon? autour du cou?
Message édité le 04-08-2006 à 14:44:33 par Ouaille |
| | Posté le 04-08-2006 à 17:05:19
| Rectifié, Ouaille. |
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