Ils les ont déplacés Ils nous ont sacrifiés L’attente fut très longue Tu n’étais pourtant pas sur le Mékong J’ai attendu ton arrivée Pendant cinq années Tu devais être à Berlin J’ai entendu ce mot un matin On ne se dit jamais ; qu’importe !! Même étant gamin, assis derrière la porte Le lieu où j’attendais tes pas Mais tu ne venais pas J’aurai voulu te dire… Je n’avais même plus la force de rire Dans le jardin, mes jouets précaires m’aidaient à oublier Me permettant d’exister Dans mon univers calfeutré Aux abris maquillés Ton image était à tout jamais fixée Sur un papier légèrement glacé Les jours de grands vents, quand j’entendais les trains Pendant trois minutes, au moins, j’oubliais mon chagrin Un matin sans sourire, sans force, sans escorte Tu as poussé la porte Mais je n’étais plus là J’aurai tant voulu te dire « papa » Aujourd’hui si je ne souris pas toujours Ne cherchez pas à comprendre C’était en Juillet 1945.
Auteur Celan: le 12. Janvier. 1999
Audrey
Posté le 07-02-2010 à 20:33:14
Un texte qui en dit long sur l'absence... Merci pour ce partage, Celan
celan
Posté le 07-02-2010 à 20:39:01
BONSOIR AUDREY
Merci pour ces commentaires , un jour tu sauras la suite sur ce sujet très privé