Sujet :

L'affaire du PURIN D'ORTIE

Audrey
   Posté le 22-01-2007 à 21:00:21   

L'affaire du purin d'ortie


Au départ, on a cru à une plaisanterie. Une rumeur qui enfle. Mais non ! La loi a été votée et promulguée l'an dernier : la vente, le don, la fabrication et même l'information concernant le purin d'ortie, cet emblème et outil de l’agriculture biologique, tombent dans l'illégalité !

En effet, depuis le 1er juillet 2006, un décret empêche de fournir, par quelque moyen que ce soit, des recettes de produits naturels non-homologués. Ainsi, le simple fait de communiquer publiquement :
- que l’eau chaude est un bon désherbant pour les allées,
- que de simples feuilles de fougère éloignent les chenilles des choux,
- la recette séculaire du purin d’ortie,
…peut valoir une condamnation à 2 ans de prison et 75 000 euros d’amende, à l’auteur.

Au regard de l’aberration d’un tel décret, si personne n’a vraiment cru à l’application effective de ce texte, l’action menée en août 2006, par des services de l’Etat chez un paysagiste/conférencier promoteur de techniques agricoles alternatives montre que l’Etat entend faire appliquer ce nouveau décret.
En effet, les représentants de l’Inspection nationale des enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des fraudes et le Service régional de la protection des végétaux de l’Ain auraient saisi chez Eric Petiot des cours destinés à ses stagiaires ainsi que des données informatiques, le tout sans mandat…
Par ailleurs, l’intéressé se serait vu interdire d’aller récolter avec ses stagiaires des plantes sauvages dans la nature dans le but de les utiliser pour des préparations visées par le décret.
Aujourd’hui, il est donc désormais interdit de faire référence et de transmettre des savoirs et traditions populaires séculaires, en fait l'héritage de tous.

Remise en cause de l’agriculture biologique et biodynamique, ce décret ne va pas sans levée de boucliers.
Rappelons que la France est le 3ème utilisateur de pesticides au monde !
Utilisés par les jardiniers comme par les agriculteurs, ces pesticident polluent fruits, légumes, eau, air...
Il est donc essentiel de passer à des solutions alternatives. L'utilisation de préparations naturelles, comme le purin d'ortie, en est une. ...A condition qu'elle ne soit pas compromise !

Le purin d'ortie, le purin de presle ou le savon mou du jardinier, recettes de grand-mère s'il en est, autrefois réputés pour stimuler la croissance des plantes, en favorisant leur enracinement et en augmentant leur résistance aux maladies, sont donc devenus les pestiférés du moment en France !


Le problème tient donc à l'homologation.
Car ces produtis naturels n'ont jamais été homologués. Les autorités, jusqu'à l'année dernière, faisaient preuve d'une bienveillante tolérance vis-à-vis de ces produits. Mais en août dernier, changement de ton !
Car dans la loi de janvier 2006 sur le jardinage et l'agriculture biologiques, les produits naturels de protection des plantes utilisés par les jardiniers et les agriculteurs bio étant pour la plupart non homologués, ils deviennent hors-la-loi !

Alors pourquoi ne pas faire homologuer ces produits ?
Simplement parce que le système actuel d'homologation est inadapté à la nature de ces produits.
Non brevetables, la plupart de ces "recettes" sont fabriqués par de petites et moyennes entreprises, qui n'ont absolument pas les moyens de financer des procédures d'homologation particulièrement complexes et coûteuses.


Un collectif se crée
Face à cette situation absurde, une soixantaine d'organisations, militant pour un jardinage et une agriculture respectueux de la santé et de l'environnement, ont levé leur bouclier.
Regroupées, depuis le 26 septembre dernier, en un collectif baptisé "Ortie et compagnie", elles entendent tout faire pour défendre et promouvoir les produits naturels permettant d'avoir des plantes en bonne santé.

Dans un premier temps, le Collectif demande aux ministres de geler l'application de la loi pour ces produits, jusqu'à ce qu'une solution adaptée soit trouvée.
Il réclame la liberté d'utiliser et de transmettre les savoirs traditionnels, le déblocage de moyens pour soutenir la recherche et le développement de "solutions bio", ainsi que l'élaboration d'une procédure d'autorisation adaptée aux préparations naturelles afin que celles-ci soient désormais officiellement autorisées.


(Article conçu à partir d'infos de www.univers-nature.com, www.amisdelaterre.org, et www.ortieetcompagnie.com)
Constance
   Posté le 25-01-2007 à 20:32:11   

C'est hallucinant de voir de telles stupidités à cause d'un système aux règlementations inadaptées ~~
Audrey
   Posté le 25-01-2007 à 20:44:39   

Tout à fait d'accord avec toi, Constance.
La liste des aberrations administratives n'en finit pas de s'allonger...

Parmi la liste, on peut retrouver : ceci et cela.

...mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg, évidemment !
ThunderLord
   Posté le 28-01-2007 à 02:51:53   

C'est complètement irréaliste, en une période de prise de conscience (bien que laborieuse) des dangers que court l'écosystème, de mettre hors-la-loi "des recettes" naturelles et non polluantes telles que celles citées.