Sujet :

Les TERRILS deviennent des lieux de tourisme

Audrey
   Posté le 12-07-2006 à 04:09:27   

(AFP - 11/07/06)
Les terrils deviennent des lieux de tourisme vert ou industriel


Longtemps considérés comme des déchets du passé minier du Nord, les terrils sont devenus un motif de curiosité que 25 000 personnes parcourent chaque année avec guide pour se remémorer 270 ans d'épopée industrielle ou s'émerveiller de leur faune et flore particulières.

Après le traumatisme de la fermeture des dernières mines, il a fallu attendre les années 90 pour que les habitants commencent à considérer les terrils de façon positive.

"Les gens sont de plus en plus fiers du passé minier, et on voit désormais les avantages économiques, touristiques et écologiques que peuvent apporter les terrils", souligne Patrick Offe, un fils de mineur devenu animateur de l'association "La Chaîne des Terrils".

Il guide les touristes qui, après avoir visité le Centre Historique Minier de Lewarde, près de Douai, veulent voir les équipements restant de l'exploitation, comme les chevalements métalliques à Raismes (Nord) ou Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), localité dominée par les deux plus hauts terrils d'Europe (186 m).

Le guide-entomologiste Bruno Derolez fait remarquer que la température particulièrement élevée du milieu (du fait de la combustion interne et de l'absorption de la chaleur par le noir) favorise l'implantation d'une flore plutôt méridionale (vipérines, pourpiers, orchidées) qui attire des insectes peu familiers dans le Nord.

Les terrils recèlent aussi de nombreux points d'eau qui provoquent l'afflux des espèces de libellules ou demoiselles les plus variées, et on y a noté la prolifération du crapaud calamite, pourtant habitué du littoral. Et l'oedipode turquoise, une espèce de criquet, s'est particulièrement bien adapté aux terrils en y adoptant la couleur ardoise.

Sur les 354 sites d'exploitation de charbon nordistes, il reste actuellement 198 terrils : on récupère sur certains les schistes devenant rouges par combustion pour fabriquer des briques, des tuiles ou la terre battue des courts de tennis.

"Un total de 129 terrils ont été rachetés par un établissement public foncier : environ 80 devraient être classés comme réserves naturelles ou aménagés pour des projets ludiques (pistes sportives comme celle de ski de fond d'Olhain, bases de loisirs comme à Rieulay)", précise M. Offe.

Avec les vastes opérations de réhabilitation des anciens logements de mineurs (corons), cette offre d'espaces récréatifs ou de nature vierge redonne du lustre au bassin minier.




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Commentaire perso :
Ah les Terrils !! Toute l'histoire profonde et grave du pays minier...
Très heureuse initiative que cette réhabilitation des terrils, qui évitera leur disparition complète des paysages du Nord.

Malheureusement il est déjà trop tard pour certains terrils. Je pense en particulier à ceux de Fenain (59), commune où même le chevalet a disparu, démonté et vendu à la ferraille.

Pour beaucoup, les terrils représentent uniquement "un tas de déchets de coke". Mais pour tous les gens des régions minières, ils sont une histoire, une vie, un passé. Passé fait de dur labeur, de conditions ardues de travail, d'accidents dramatiques... Tant de générations sont "descendues dans la fosse" que les terrils comme les chevalets "font partie de la famille".

Si les terrils disparaissaient, c'est l'histoire de plusieurs générations que l'on bafouerait, en ôtant du regard ce qui fait l'identité d'une région, d'une population.
ThunderLord
   Posté le 12-07-2006 à 23:13:52   

Je suis d'accord, de tels sites ne sont peut-être pas séculaires, mais sont souvent tout ce qui nous reste de la grande époque de la mine, que nos arrières-grands parents ont souvent connu. Et par conséquent il convient de les protéger ; en faire des sites touristiques n'est donc pas si bête que ça.