| | | | | | | | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 03-01-2007 à 01:05:46    
| Ce soir, tombe la neige...
Les vitres de la fenêtre sont embuées.
Tout est blanc dehors, immaculé.
Paysage irréel. Le temps semble s'être arrêté.
Mes pensées vagabondes, s'enfuient.
J'aimerais que jamais ne se termine cette nuit,
Où tout est si paisible, comme endormi,
Où rien ne subsiste de ce monde de folie.
Même la lune s'est avancée à pas feutrés,
Blafarde, timide lueur à peine distinguée.
Les enfants dorment, voguant vers ailleurs,
Dans un monde merveilleux, empli de douceur.
Si seulement notre âme d'enfant nous avions gardé,
Nous aurions su préserver cette beauté...
Si seulement nous savions encore regarder
Avec notre coeur, et non tout cela piétiner...
Au petit matin, le monde va se réveiller.
Fini le merveilleux, la folie va recommencer...
Des bruits de moteur, des adultes pressés,
La cadence infernale qui fait vivre notre société...
On n'a plus le temps, on court toute la journée !
Point de rêverie, pas de question à se poser,
Seuls comptent les quotas à remplir, la rentabilité.
Horribles mots en bouche à entendre, à écouter !
Quelle est donc cette vie, cette course continuelle,
Qui nous fait oublier le principal, l'essentiel :
Voir, entendre, dire et montrer, à nos bout'd'chou,
Que la beauté est là, en chaque infime chose, autour de nous.
Qui prend encore le temps de s'agenouiller,
Pour, avec son enfant, voir une fourmi passer ?
Qui lui accorde le bonheur d'un instant partagé,
A, ensemble, dans les nuages une forme deviner ?
Qu'avons-nous fait de notre enfance ?
Quand donc finira notre errance,
Dans ce monde si dévasté par nos erreurs ?
Quand donc écouterons-nous notre coeur ?
Matérialisme, consommation à outrance, pollution...
Est-ce là le seul héritage dont nous ferons don ?
Ou bien allons-nous nous secouer, nous remuer,
Pour remettre de l'ordre, pour réparer ?
N'avons-nous rien d'autre à offrir,
Pour faire de nos enfants l'avenir,
Qu'un champ de bataille, où les ruines ne se comptent plus ?
Où ils ne pourront dire "la beauté est" ...mais elle fut.
Changeons nos habitudes !! Regardons autrement !
Tant qu'on le peut encore, tant qu'il est encore temps !
Si ce n'est pour nous, au moins, préservons ce qu'il reste de nature
Pour nos enfants, pour les générations futures.
Ce soir, les vitres de la fenêtre sont embuées.
Tout est blanc dehors, immaculé.
Paysage irréel. Le temps semble s'être arrêté.
...Si seulement notre âme d'enfant nous avions gardé !
- Audrey -
Texte déposé et protégé ©Audrey de Clairval - 2006
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| | ThunderLord | | Assassin au chômage technique | | Co-Administrateur |  |  | | 4623 messages postés |
| Posté le 07-01-2007 à 04:04:12
| J'aime beaucoup, tant dans le rythme que dans le message.
Notre âme d'enfant... Au moins nous ne l'avons pas oubliée 
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ThunderLord ---> Thérapie Hautement Utopique et Normalisée de Démultiplication des Etats Reconnus de Léthargie Ombrageuse Reliée à la Démonologie. ©Audrey |
| | yoda74160 | | Visiteur |  |  | | 16 messages postés |
| Posté le 18-02-2009 à 09:39:48
| QUel beau et triste message que tu nous fait passer.
Effectivement où est passé notre âme d'enfant?
Mais c'est à Toi de prendre le temps de vivre, de refuser
D'entrer dans cette folle course contre le temps.
J'aime cette image de s'agenouiller pour regarder une fourmi
Qui sans arrêt travaille, court, suivant le même chemin
A la queue leu leu, ne pensant à rien d'autre que le turbin.
Et nous qui s'agenouille par dessus nous et nous voit comme fourmi?
Tu dois habiter une grande ville pour ainsi raisonner
Et suivre le rythme de journées de travail effrénées
Ma profession m'a appris qu'une chose, la vie est trop brève
Cueilles dès aujourd'hui les roses de la vie, souris et rêve.
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Que la force soit avec vous |
| | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur | | | | 12339 messages postés |
| Posté le 18-02-2009 à 21:16:21
| Tu l'as bien deviné : la ville m'oppresse, peu à peu me ronge,
Tant de paysages verdoyants habitent mes songes...
Et j'ai beau la patience tenter de garder,
La tristesse d'être là, parfois, vient me visiter.
Née dans de grands espaces, ivre de liberté,
Au rythme de saisons tranquilles je fus bercée.
Là-bas, point de foule, de course effrénée,
Pas de blocs de béton : juste une maisonnée...
Je ne puis à la ville m'habituer, et ne sais qu'y survivre.
Prisonnière comme beaucoup, je m'évade par les livres,
Echappant pour un temps à cette oppressante citadelle
Grise, trépidante, bruyante et si impersonnelle.
Mais cette prison que certains trouvent dorée,
Je la quitterai un jour, enfin, mes enfants élevés.
Je retrouverai alors de la vie le vrai goût,
Et le sablier coulera à un rythme plus doux.
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| | yoda74160 | | Visiteur | | | | 16 messages postés |
| Posté le 19-02-2009 à 00:40:52
| Quelle belle réponse, très chère Audrey,
Je ne tomberai pas dans ce doux traquenard
Que de construire et rédiger de nouveaux versets
Car je n'aurais plus le temps d'écrire ou lire si ce n'est tard.
Alors simplement MERCI
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Que la force soit avec vous |
| | celan | | Visiteur | |  | | 61 messages postés |
| Posté le 04-01-2010 à 09:38:55
| Bonjour Audrey
je trouve ce texte " Ce soir, tombe la neige..." magnifique , déjà très réaliste, sous ta plume glisse la pure vérité , j'ai aimé le côté fort et en même temps feutré , tu as sruté l'horizon avec les yeux du sphinx
malheureusement déçu , pour moi ce texte c'est un véritable feu d'artifice de mots bien choisis, j'ai beaucoup aimé ...........
félicitations de Celan
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| | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur | | | | 12339 messages postés |
| Posté le 04-01-2010 à 18:55:41
| Merci, Celan. 
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