Sujet :

5 prix Nobel d'économie jugent la France

Audrey
   Posté le 13-03-2007 à 20:50:32   

Cinq prix Nobel d'économie américains jugent sévèrement la France

Dans une série d'entretiens publiés mardi par Les Echos, 5 prix Nobel d'économie américains, de sensibilités différentes, dressent un tableau sévère de l'économie française et suggèrent des pistes de réformes.

Je vous laisse réagir à leurs propos :

Edmund Phelps (prix Nobel 2006 et professeur à l'université Columbia de New York, reconnu pour ses travaux sur la croissance économique) :
"J'observe que les Français sont parmi les habitants du G7 les moins motivés au travail. C'est incroyable !", s'exclame-t-il.
Il constate que "les Européens ne croient plus au travail comme moyen d'épanouissement". Il propose donc de "rendre le travail plus stimulant" en réformant par exemple le Code du travail.


Robert Solow (distingué en 1987 pour ses travaux sur l'impact du progrès technique sur la croissance) :
Il reconnaît qu'en termes de productivité, la France est très performante. Mais les 35 heures ont été, selon lui, un échec.
"Le nombre d'heures de travail en moyenne n'a guère évolué", constate l'ancien conseiller de John Kennedy. L'impact des 35 heures "a donc été minime".
Face à la mondialisation, "la France a sans doute plus à gagner qu'à perdre", rassure-t-il, en préconisant des "réformes progressives" plutôt qu'une thérapie de choc.


Gary Becker (prix Nobel 1992) :
Pour lui, le taux de croissance de l'économie française "n'est pas assez élevé" car le pays "ne s'est pas suffisamment réformé" et reste handicapé par "un marché du travail pas assez flexible".
"Les entreprises devraient notamment avoir davantage de marge de manoeuvre pour licencier les employés qui ne leur conviennent pas".
De même, "le salaire minimum, que certains candidats à la présidentielle veulent augmenter, est au contraire trop élevé".


Edward Prescott (honoré en 2004 pour ses travaux sur les cycles économiques) :
Il estime que "l'économie française est en bonne santé" mais qu'il faudrait y "réduire la forte pression fiscale".
"Si la France ramenait ses taux d'imposition au niveau américain, le produit des impôts serait du même ordre qu'aujourd'hui, car après une période de transition, la production serait 40% plus élevée", explique-t-il.


Paul Samuelson (prix Nobel 1970) :
Pour lui "la France fait partie des pays européens au modèle le moins efficace", car "elle n'a pas su s'adapter aux nouvelles réalités de l'économie mondiale".
"Les Français aujourd'hui devraient tolérer la remise en question de certains privilèges, et accepter que leur société soit davantage inégalitaire", lance-t-il.
Simulacre
   Posté le 13-03-2007 à 21:51:58   

Je trouve nous aussi que notre système est assez rouillé.

Bien qu'il ne soit pas parfait, le système que l'on peut trouver au sein des pays scandinaves n'est pas si mal.
Bien sûr, les employeurs peuvent licencier plus fréquemment, mais les travailleurs trouvent un emploi beaucoup plus facilement, et beaucoup plus souvent, tout en boostant l'économie. A voir...
Ouaille
   Posté le 14-03-2007 à 16:17:22   



Tiens ca m'etonne qu'aucun de ces experts n'aie parle de trop nombreux fonctionnaires, de la lourdeur etatique/administrative...

Ceci dit quelque chose pour temperer: s'il est vrai que les francais sont les moins travailleurs ce ne sont pas pour autant les moins efficaces... Les americains par exemple ( ) sont beaucoup moins bons. Plus etonnant encore, les japonais sont aussi moins bons.
C'est ce que dit Robert Solow: les francais sont tres productifs...
Bah oui, il faut s'habituer a l'idee que si on ne travaille pas beaucoup quand on travaille ce n'est pas pour rien faire...

Bon je pense qu'il y a mille trucs a ameliorer dans le systeme "a la francaise" mais je suis loin d'etre un expert.
Je pense notamment qu'il pourrait y avoir une utilisation plus efficace des fonctionnaires (Education Nationale entre autres...).

Une remarque:
Audrey a écrit :

Edmund Phelps:"J'observe que les Français sont parmi les habitants du G7 les moins motivés au travail. C'est incroyable !"

J'aimerais voir qu'est-ce qui lui fait dire ca... Parce que parler de motivation, c'est qualitatif et je voudrais voir comment ca se mesure. En heures de travail ? En heures supplementaires ?

Maelle
   Posté le 15-03-2007 à 08:33:54   

En fait, comme il s'agit de petit extrait d'analyse sans doute très rapide (commande pour un journal ?), je trouve ça assez peu parlant.

Sur le fait qu'on soit peu motivé au travail... Les étudiants commencent à travailler tard, on réfléchit avant de faire des heures supp, et les gens qui échangeraient leurs vacances contre un peu de boulot en plus sont pas pléthore, même s'ils se considérent mal payés.

A noter qu'ils sont tous américain.


Je ne suis pas certaine qu'il y ait trop de fonctionnnaires (forcément, j'en fait partie), par contre, je suis certaine que le management efficace n'est pas la première qualité de la fonction publique. Mais ça progresse.

Quand à l'éducation nationale, juste une remarque (je pense aussi qu'il devrait y avoir moyen d'améliorer les choses) : tous ceux qui réclament le retour à la dictée, la méthode untel, etc, etc, oublient qu'au beau temps du certificat d'étude (qui s'obtenait vers 14 ans), la plus grande partie des élèves n'allait pas plus loin dans ses études. Aujourd'hui 80% des élèves ont leur bac.