Sujet :

Poupées vaudoues à l'effigie de Sarko

Audrey
   Posté le 23-10-2008 ŕ 22:04:22   

[#0000ff]Sarkozy assigne en justice une société qui vend des poupées vaudoues à son effigie [/#]


Poupée vaudou à l'effigie du président français Nicolas Sarkozy,
photographiée le 22 octobre 2008

Après une action contre Ryanair et des plaintes dont la dernière contre Yves Bertrand, ex-patron des RG, Nicolas Sarkozy a saisi jeudi la justice pour cette fois faire retirer de la vente une poupée vaudoue à son effigie.

Cette action intervient au moment où un Mayennais comparaissait jeudi pour "offense au chef de l'Etat" devant le tribunal correctionnel de Laval, pour avoir brandi une affichette "Casse toi, pauv'con" au passage du président en août.

L'objet du litige devant le TGI de Paris est une petite poupée bleue de 20 centimètres de hauteur et l'affaire sera plaidée vendredi à 15H.

Depuis le 9 octobre, la maison d'édition K&B commercialise un coffret contenant cette poupée, un lot de 12 aiguilles, ainsi qu'un ouvrage de 56 pages intitulé "Nicolas Sarkozy, le manuel vaudou".

Outre une biographie humoristique de M. Sarkozy, le manuel propose "un grand nombre de sortilèges magiques", et invite le lecteur à planter des aiguilles sur la poupée à son effigie.

Au coffret bleu Nicolas Sarkozy, tiré à 20.000 exemplaires et vendu 12,95 euros, répond un coffret rouge Ségolène Royal, tiré à 12.000 exemplaires.

Sur les poupées représentant M. Sarkozy figurent des inscriptions faisant référence à des épisodes ou des formules controversés de son parcours politique, comme le mot "racaille" dont M. Sarkozy avait qualifié des jeunes de banlieues défavorisées, ou encore le "Casse-toi pauv'con" lancé au salon de l'Agriculture à un homme qui avait refusé de lui serrer la main.

Sur celles de Mme Royal sont inscrits "Vive le Québec libre" ou "Justice chinoise", allusions à des déclarations controversées de la socialiste sur la "souveraineté" de la province canadienne ou sur la "rapidité" de la justice chinoise.

Plutôt amusée, l'ex-candidate PS à la présidentielle n'a pas jugé bon de poursuivre l'éditeur. "Ca reste ludique, et je pense qu'il faut quand même garder le sens de l'humour", a-t-elle déclaré mardi sur RTL, voyant dans ce commerce "la rançon de la notoriété".

"Ségolène Royal a bien ri et donc le mauvais sort est conjuré !", a renché ri jeudi son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, confirmant ne pas vouloir saisir la justice.

Nicolas Sarkozy lui a pris l'affaire au sérieux. Dès le 16 octobre, son avocat, Me Thierry Herzog, a adressé un courrier à la société Tear Prod, dont dépendent les éditions K&B, réclamant le retrait de ces poupées.

Face au silence de l'entreprise, le chef de l'Etat l'a assignée pour "violation du droit à l'image". Il réclame le retrait de la poupée et demande à Tear Prod, en redressement judiciaire depuis mars, un euro symbolique.

Jeudi, les éditions K&B relativisaient la chose. Dans un communiqué, elles évoquaient la réaction mesurée de Mme Royal et estimaient les demandes de M. Sarkozy "totalement disproportionnées compte tenu de l'aspect ludique et humoristique du Manuel".

Nicolas Sarkozy est le premier chef de l'Etat français à aller en justice pour des atteintes à son image et à sa vie privée.

La première remonte à février. Il avait alors gagné un procès contre la compagnie aérienne Ryanair qui avait publié, à des fins publicitaires, sans autorisation, une photo de son couple.

Le même mois, il avait déposé une plainte contre le Nouvel Observateur pour l'évocation d'un SMS prétendument adressé à son ex-épouse Cecilia. La plainte a été retirée après des excuses du journaliste.

Dernier affaire en date : une plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Yves Bertrand, ex-patron des RG, après la publication d'extraits de ses "carnets" dans la presse.

(AFP - 23/10/08)