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Pont de l'île de Ré : Cousteau avait raison !

Audrey
   Posté le 16-05-2008 ŕ 19:49:59   

L'île de Ré veut se préserver,
vingt ans après la construction du pont



Ouvert le 19 mai 1988, le pont de l'île de Ré a désenclavé le territoire, mais 20 ans plus tard et à l'aube de la suppression du péage, l'urbanisme galopant et le flot de touristes qu'il a générés est au coeur des préoccupations des Rétais.

En 1986, le commandant Cousteau à travers sa fondation éponyme dénonçait, dans un rapport favorable à un moratoire, les nuisances du futur ouvrage.
"Très forte urbanisation, embouteillages monstres, disparition de l'agriculture rétaise devant la pression foncière, mise en danger du littoral" menaçaient l'île, selon ce document.

Aujourd'hui, l'attente de 7 ou 8 heures devant les bacs s'est transformée en une file de voitures traversant le village de Rivedoux, sur l'île et au pied du pont, entre lesquelles les piétons se faufilent pour aller à la plage. Il faut parfois deux heures pour quitter l'île en période de grands départs.

Avec seulement deux routes, le réseau est mal adapté. Entre 1989 et 2007, le trafic a doublé pour atteindre plus de trois millions de passages.

Principales inquiétudes : la qualité de vie des habitants et la sauvegarde de l'environnement.

Les jeunes Rétais, en particulier, ont du mal à se loger. Bernard Bordier, président de l'association des usagers rétais du pont, s'alarme : les habitants de l'île, confrontés à l'explosion des prix de l'immobilier, commencent à s'installer en périphérie de La Rochelle.

"Le résiduel constructible pourrait encore nous amener 10.000 logements supplémentaires", affirme Léon Gendre, maire de La Flotte-en-Ré, alors qu'une étude doit être remise à la communauté de communes début juin sur l'espace constructible disponible, qui pourrait être plus important que prévu.

"L'île de Ré est devenue un placement", regrette M. Bordier qui se plaint de la "politique des volets clos : les gens qui ont les moyens font construire une maison et la loue en saisonnier".

Pour Léon Gendre, "il faut réduire la capacité d'accueil de l'Ile de Ré". Le schéma directeur de 2000 a fixé celle-ci à 135.000 personnes (pour 17.000 habitants à l'année).

La question de la gratuité du péage, qui devrait intervenir en 2012 quand les revenus du péage auront couvert l'emprunt contracté par le Conseil général de Charente-Maritime, a ravivé les inquiétudes.

Les Rétais gardent en mémoire l'exemple de leurs voisins d'Oléron, où la gratuité du pont dans les années 1990 a provoqué une augmentation très forte de la circulation. "Une expérience qu'aucun Charentais-Maritime ne souhaite renouveler", selon Dominique Bussereau, président du Conseil général et secrétaire d'Etat chargé des Transports.

Une écotaxe de 3,05 euros, sur 16,50 payés pour entrer dans l'île, initiée par la loi Barnier en 1995, est désormais perçue en haute saison estivale.

"Le débat avec le Conseil général, propriétaire du pont, sera le déplafonnement de l'écotaxe", a expliqué Lionel Quillet, président de la Communauté de communes de l'île de Ré. "Des réflexions sont en cours sur ce sujet", souligne M. Bussereau.

Plusieurs solutions sont envisagées pour contrôler le trafic vers l'île comme un "pass" à la journée pour des transports en commun à volonté ou des navettes régulières.

Certaines sont plus radicales, comme celle de Jean-Pierre Goumart, militant des Verts, favorable à l'instauration d'un seuil de fréquentation avec des "tickets pont" réservés à l'avance.

(AFP - 16/05/08)
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Cousteau l'avait suffisamment répété, à l'époque ! Mais, comme d'habitude, on écoute davantage les voix ayant des "intonations financières" plutôt que celles qui parlent environnement et protection...