Sujet :

Plus diplômés, moins payés que leurs aînés...

Audrey
   Posté le 26-11-2006 à 00:52:17   

(25/11/06)
Des salariés plus diplômés, moins payés que leurs aînés et en plein désarroi

Le niveau de qualification à l'entrée sur le marché du travail a considérablement augmenté en France, mais son lien avec l'emploi et le montant du salaire s'est distendu, suscitant le désarroi de nombreux salariés, observent économistes, syndicats et sociologues.

Si le diplôme initial et la formation professionnelle continuent de jouer un rôle protecteur essentiel contre le chômage et de procurer un avantage salarial, la situation s'est détériorée.
"Les jeunes font 3 années d'études de plus que leurs parents et sont embauchés à un niveau salarial très inférieur à ce que connurent ces derniers", résume le sociologue Louis Chauvel.

"L'économie française n'offre pas encore assez d'emplois correspondant à la nette augmentation du nombre de personnes sorties de l'enseignement supérieur", note le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion (Cerc) dans son rapport préparatoire à la Conférence sur l'emploi et les revenus du 14 décembre.

Cette "sous-utilisation des capacités et ces phénomènes de déqualification sont nuisibles au dynamisme individuel comme à la cohésion sociale", met-il en garde.

"L'ascenseur social fonctionne, et même bien, sauf qu'il descend", explique Alain Mergier, sociologue, co-auteur de l'ouvrage "Le descenseur social" (Plon).

Les chiffres mesurent l'allongement des études : alors qu'en 1980, 26% seulement d'une génération obtenait le baccalauréat, cette proportion s'est stabilisée depuis 1995 autour de 62%.

En 2003, 37% des jeunes de 25 à 34 ans étaient diplômés de l'enseignement supérieur, selon le Cerc.

Mais, paradoxalement, la proportion de salariés payés au Smic a aussi augmenté, passant de 11,1% en 1987 à 16,8% en 2005 (ministère de l'Emploi - Dares).

La dépréciation de la valeur économique des diplômes est particulièrement ressentie dans les milieux populaires, explique Alain Mergier : "Pour les parents, c'est une très grande déception. Ils ont l'impression d'être devenus complices d'un mensonge".

Outre les jeunes, la frustration touche aussi les professions intermédiaires et techniciens (agents de maîtrise, infirmières, instituteurs, etc.), qui sont 5,7 millions de personnes, soit 1 salarié sur 4.

Alors que leur niveau de qualification a fortement augmenté, ce sont les plus touchés par le tassement des grilles hiérarchiques et salariales, souligne l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (Ugict).

Avec un revenu salarial mensuel moyen de 1 530 euros nets, soit 50% de moins que les cadres, "la position dite intermédiaire est aspirée vers le bas", relève l'Ugict.

"Quand un déroulement de carrière est prévu, l'amplitude entre le premier niveau et le dernier a tendance à se tasser. Pour ne pas voir ses revenus reculer, il faut bénéficier d'une promotion, et celle-ci est de plus en plus aléatoire", explique-t-elle.

Le secteur public ne fait pas exception. "Au cours des années 90, les emplois les moins qualifiés de la Fonction publique ont été de plus en occupés par des personnes très diplômées", souligne l'Insee.

Selon le panel "Génération 98" du Cereq (Centre d'études et recherches sur les qualifications), 64% des jeunes recrutés dans la Fonction publique possèdent des diplômes bien supérieurs à ceux requis pour le concours qu'ils ont passé... Ils gagnent donc moins que ce que leur niveau de qualification pouvait leur laisser espérer.

------------------------------------------------------------------------

Je vous laisse réagir suite à ce "constat" :
- êtes-vous d'accord ou non ?
- Le vivez-vous personnellement ?
ThunderLord
   Posté le 26-11-2006 à 21:45:01   

Je me demande si ce rapport n'est pas lui-même atténué... Seulement 16% de salariés au smic ? C'est à se poser la question ! Mais peut-être que si l'on gagne le smic +1€ (mensuellement hein) on n'est pas comptabilisé smicard :/

Et il est vrai que maintenant, alors que l'expérience personnelle et le sérieux sont fortement dévalorisés, on demande de plus hauts diplômes... Pour un salaire bien en-deçà de ce à quoi l'on pourrait s'attendre en lisant les "requis".

triste constat, mais c'est pareil pour tout, tout part à vau-l'au !
Ouaille
   Posté le 27-11-2006 à 17:15:47   



Malheureusement je crois qu'on ne peut etre que d'accord:

1) Comme on en avait discute il n'y a pas si longtemps, il faut maintenant un baccalaureat pour etre a la caisse d'un supermarche...

2) Je prendrais en exemple une personne de mon entourage: apres une quinzaine d'annees dans la meme societe alors qu'elle avait ete engagee sur une base de salaire superieure au SMIC, elle se retrouve maintenant avec un salaire tres proche de celui-ci. Il faut dire qu'elle s'est retrouvee au placard... et n'en pas sortie depuis un moment...
Sans diplome, a plus de 40 ans, divorcee et 3 enfants a charge, depressive, elle a peu de chances de trouver un emploi ailleurs et donc s'accroche a ce qu'elle a meme si c'est plus grand chose sur le plan du salaire...


Audrey
   Posté le 12-12-2006 à 03:39:53   

Ouaille a écrit :

Sans diplome, a plus de 40 ans, divorcee et 3 enfants a charge, depressive, elle a peu de chances de trouver un emploi ailleurs et donc s'accroche a ce qu'elle a meme si c'est plus grand chose sur le plan du salaire...

Si cette personne réside en France, Ouaille, il serait souhaitable qu'elle fasse une "validation des acquis", ce qui lui permettra d'obtenir les diplômes qui lui manquent, et ainsi changer les données du problème.

Enfin, je dis ça, j'dis rien, hein...