| | | | | | | | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 04-06-2006 à 23:11:30    
| Que pensez-vous de l'euthanasie ?
"Autrefois synonyme de mort calme et sans souffrances, ce terme est aujourd'hui réservé à la pratique qui consiste à hâter la mort d'un malade incurable, dans le dessein d'abréger ses souffrances" , selon la définition extraite du Dictionnaire de Médecine Flammarion.
On distingue deux types d'euthanasies :
- l'euthanasie active : c'est le geste d'un tiers qui donne la mort.
- l'euthanasie passive : c'est l'arrêt des traitements qui abrège la vie lorsque le cas est désespéré. Certains disent que c'est un refus d'acharnement thérapeutique.
Sujet délicat s'il en est.
"Faut-il s'acharner à continuer les soins ?"
"Faut-il privilégier la non-souffrance, et surtout la volonté du malade à stopper ce qui lui semble être invivable ?"
Cela soulève également les questions :
"Jusqu'à quel point peut-on admettre la souffrance ?"
"Qu'est-ce que mourir dignement ?"
"Où en est la législation à ce sujet ?"
Le cas de Vincent Humbert, 21 ans, devenu tétraplégique, aveugle et muet à la suite d'un accident de voiture, a soulevé bien des débats. Sa mère l'avait aidé à se suicider le 24 septembre 2003, sans y parvenir tout à fait. Le docteur Chaussoy avait été également poursuivi par la justice pour "empoisonnement avec préméditation", après avoir provoqué la mort définitive de son patient, le 26 septembre 2003. Cela avait été leur seule solution après maintes démarches, y compris une lettre de Vincent lui-même au Président de la République.
Et vous, que pensez-vous de tout cela ?
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| | Simulacre | | Modérateur |  |  | | 928 messages postés |
|  Posté le 05-06-2006 à 10:29:35
| Personnellement, je suis totalement pour l'euthanasie.
Vivre comme l'a fait Vincent est inconcevable d'après moi, pour un membre de ma famille et pour moi même.
Certes, il restait à cette personne l'intelligence, ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'autres, maintenus trop longtemps dans un état végétal; à quoi cela sert-il ?
Cependant, il y a toujours ce "dernier espoir" qui est dans le coeur de chaque personne entourant le patient et qui s'est déjà réalisé plusieurs fois, autour de moi également.
Il faut donc utiliser cette pratique en y ayant préalablement mûrement reflechi.
De plus, cela me fait penser malheureusement à certaines personnes - dites handicapées - qui étaient durant les années 1840 à 1860 enfermées alors qu'elles n'avaient aucun problème, simplement car elles génaient. Cette situation peut se répéter dans ce cas : utiliser l'euthanasie sur cette personne, alors qu'il leur reste un espoir, mais qui gène quelqu'un...
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Allo soeurette ? Es-tu habituée aux plans looses ? Ne me demandes pas pourquoi, mais je suis enfermé avec Wayne à clef chez moi. ThunderLord |
| | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur | | | | 12339 messages postés |
| Posté le 05-06-2006 à 22:42:31
| Il est certain qu'il y a des cas extrêmes, dans un sens comme dans l'autre, d'ailleurs.
Personnellement, j'estime que chacun de nous a le droit de mourir dignement, et que cette dignité passe par le respect d'une décision de dire "stop" à l'acharnement thérapeutique, voire d'accepter qu'une personne qui souffre atrocement et ne souhaite plus aller plus loin, demande qu'on l'aide à en terminer avec le martyre qu'elle vit.
La législation est ambigue à ce sujet, car il est difficile de définir une frontière "juste", et ce d'autant que chaque cas est partilculier.
Et puis, il ne faut pas oublier que, s'il est déjà difficile de prendre une telle décision pour quelqu'un que l'on connaît à peine, cela devient un arrache-coeur lorsqu'il s'agit de proches.
Il y a certes, le cas de Vincent, qui avait encore toutes ses facultés mentales. Mais il en est d'autres pour qui ce n'est pas le cas. Doit-on, dans ce cas, aller dans leur sens d'en finir, ou, au contraire, laisser une chance pour que leur santé, éventuellement s'améliore un jour ??
Néanmoins, pour ma part, je trouve anormal que dans un cas comme celui de Vincent Humbert, sa mère et son médecin aient été poursuivis par la justice. Le geste, la décision est déjà assez rude à admettre et à appliquer pour sa mère, a-t-on besoin ensuite de la "montrer du doigt' après tout ce qu'elle aura traversé auprès de son fils ??
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| | ThunderLord | | Assassin au chômage technique | | Co-Administrateur |  |  | | 4623 messages postés |
| Posté le 06-06-2006 à 23:41:54
| Je pense que chacun doit avoir le droit de trépasser si vivre dans son état actuel lui est insupportable (attention, je ne parle pas des ados ni des goths, eux c'est chaque élément de la vie en ce monde qui leur semble insupportable).
Mais des précautions sont nécessaires : ainsi, il me semblerait plus logique que la demande soit faite en présence, par exemple, d'un membre de la famille, d'un membre du corps médical chargé du patient + d'un juriste (notaire j'imagine) pour prendre officiellement acte de la volonté du patient.
Dans ce type de cas on éviterait tant les bavures que les prolongations "inutiles" de vies.
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ThunderLord ---> Thérapie Hautement Utopique et Normalisée de Démultiplication des Etats Reconnus de Léthargie Ombrageuse Reliée à la Démonologie. ©Audrey |
| | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur | | | | 12339 messages postés |
| Posté le 06-06-2006 à 23:46:24
| Je n'ai aucune idée si, légalement parlant, cela a le même "poids" juridique qu'un notaire, mais un huissier, par constat, devrait pouvoir, dans de tels cas, officier afin de noter la volonté du malade.
Mais entre notaire et huissier de justice, lequel fait plus "foi" devant la justice ? ...et lequel officie le moins onéreusement possible ? (car il est clair que le prix d'une telle intervention pèse grandement sur la possibilité de sa réalisation).
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