Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Les diagnostics archéologiques du canal Seine-Nord Europe :
des premiers résultats remarquables

En préalable à la construction du canal Seine-Nord Europe, sous maîtrise d'ouvrage de Voies navigables de France, sur prescription des services de l'Etat (Drac), l'Inrap conduit le plus grand chantier de diagnostics archéologiques actuellement entrepris en Europe.
Ces recherches mobilisent des moyens humains et matériels exceptionnels et donnent des résultats remarquables sur les 900 premiers hectares sondés.


Le canal Seine-Nord Europe
Entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac, cet ouvrage permettra la circulation des péniches à grand gabarit de la Seine à l'Escaut en traversant 66 communes de l'Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord.
Long de 106 km, le canal aura une emprise d'environ 2 500 hectares, soit en moyenne 25 hectares au km, permettant l'identification de sites archéologiques dans toute leur amplitude. Il comportera 7 écluses, 3 ponts-canaux, 59 ponts routiers et ferroviaires.


2 500 hectares de diagnostics
Les diagnostics archéologiques sont réalisés en amont du chantier afin d'identifier les traces d'occupations humaines. Ces sondages mécanisés sur environ 10 % des surfaces permettent de détecter et de dater les sites archéologiques.
L'opération archéologique sur le canal Seine-Nord Europe est exceptionnelle par son ampleur, et inclut le tracé principal du canal, les bassins réservoirs, les plateformes multimodales et les zones de dépôt.


Des moyens exceptionnels
Actuellement 7 équipes d'archéologues travaillent sur les 1 350 hectares de la section courante et ont déjà sondé 900 hectares.
Le chantier mobilisera plus de 50 archéologues pendant 28 mois, jusqu'à fin 2010, pour un total de 15 000 journées de travail et un budget prévisionnel estimé à 10 M€, principalement financé par la redevance d'archéologie préventive acquittée par Voies navigables de France. Ce chantier recourra à d'importants moyens opérationnels (pour 4,1 M€, dont 3,1 M€ pour les moyens mécaniques).



Une méthodologie particulière
Pour découvrir les vestiges faiblement enfouis (30 à 50 centimètres de profondeur) des pelles hydrauliques de 180 chevaux équipées de godets lisses de 3 mètres de large réalisent de longues tranchées sous la direction de responsables d'opération assistés de techniciens. Le rythme de progression est d'environ un hectare par jour et par engin. Les sondages sont rebouchés au fur et à mesure des relevés.
Afin d'atteindre les gisements très anciens enfouis jusqu'à 14 m de profondeur dans les accumulations de lœss, ces limons éoliens qui caractérisent les plateaux du Nord de la France, des sondages en puits sont pratiqués. Mise en place sur le canal Seine-Nord Europe, cette méthode recourt à des « pelles girafes » à bras rallongés pour découvrir des sites paléolithiques. Pour cela, l'Inrap a conçu un système de sécurité constitué d'un balcon-passerelle, permettant l'observation et le relevé sécurisé de la stratigraphie, et d'un couvercle-triptyque qui protège en fin de journée l'ouverture du puits. Leur utilisation conjuguée est une innovation méthodologique qui facilite et accélère le diagnostic de manière importante.
Enfin, les fonds de vallons et le lit majeur de l'Oise seront également expertisés par des géomorphologues, des archéologues et leurs pelles mécaniques, ce type de substrat pouvant contenir des éléments organiques bien conservés dans les milieux humides.

Un centre de recherches archéologiques a été aménagé dans un ancien corps de ferme à Croix-Moligneaux (Somme). Situé au centre du tracé, il accueille les personnels de la coordination et les équipes d'archéologues de terrain.


Les premiers résultats
Les observations et recherches anciennes établissaient un potentiel archéologique important. Aujourd'hui, alors qu'un tiers des parcelles a été diagnostiqué, plus de cent sites sont découverts et couvrent des périodes allant du Paléolithique moyen au Moyen Âge.

Par exemple, sur les 150 hectares de la future zone portuaire de Marquion, les archéologues de l'Inrap ont identifié plusieurs habitats très bien conservés de la fin de la période néolithique (IIIe millénaire avant notre ère).
L'âge du Bronze s'illustre à Marquion par plusieurs monuments funéraires, des enclos circulaires à tumulus, dont le plus grand présente un diamètre de plus de 40 m. Là encore, des vestiges d'habitats contemporains pour cette période ont été recensés en de nombreux endroits.
Plusieurs bâtiments agricoles, un monument funéraire aristocratique, des nécropoles et des chemins sont datés de l'âge du Fer.
Une villa gallo-romaine de plus de 200 m de long et 100 m de large, avec ses thermes a été mise au jour.

Le projet recoupe à plusieurs reprises les zones de combats de la Première Guerre mondiale. Face à un tel risque, des mesures particulières ont été mises en place avec le concours de la Sécurité Civile. Fin août, sur 850 hectares diagnostiqués, 45 interventions ont été effectuées par les services de déminage de la Sécurité Civile suite à la découverte de 385 obus, 1 mine, 3 fusées, 47 grenades et 1 caisse de cartouches, représentant plus de 6 tonnes de munitions.


Les attentes scientifiques
Dans une seconde phase, des fouilles seront prescrites par le préfet de région afin d'approfondir les premiers résultats. Ces fouilles seront financées par VNF. Là où aucune fouille ne sera prescrite, les données des diagnostics seront les seules informations collectées sur les sites.
Les recherches sur ces grandes surfaces amènent des découvertes fondamentales et des données inédites sur les occupations humaines et l'évolution du paysage et pourraient révéler la présence d'habitats de l'homme de Néandertal.

(Source et crédit photo : INRAP)
 
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