Le Petit Monde d'Audrey
 
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Maelle
Des heures de travail... oui, mais finalement, le prospectus de Carrefour aussi, il demande des heures de travail à des tas de gens.

Livre et livre... au final, bien sûr. On garde certains ouvrages, même très abimés, parce qu'on en a une première édition, et que, même non prêtable, l'ouvrage est précieux pour nos collections. C'est presque plus pour se faire plaisir, d'ailleurs. On en garde d'autres qui s'effeuillent, en réserve, parce qu'on nous le demandera une ou deux fois par décennie, et que c'est un chef d'oeuvre de la littérature.
La question de bon livre/mauvais livre... San-Antonio aujourd'hui à sa place en bibliothèque. Impensable il y a 15 ans, ça...

Les donner ? Le travail de tri, on le fait au su et aux vu des lecteurs. Qui s'indignent, protestent et disent que jeter des livres est impensable. On leur propose de se servir. Ils regardent, manipulent, font la moue, s'étonnent (vous aviez encore ça), et repartent les mains vides, et un peu collantes (au bout de dix ans, la colle des étiquettes migre et fait une pellicule poisseuse).
Certains livres ont une durée de vie de moins de deux ans. D'autres vont tranquillement passer 30 ans en enthousiasmant toujours autant. Des chefs d'oeuvre, sans doute, ceux là ? D'une certaine manière : les Schtroumpfs, Astérix, Boule et Bill, Danièle Steel...
Eh oui !

Et ceux-là, quand je les jette, je les ai, auparavant, réparé, décollé, parfois même fait relier...
Audrey
Effectivement, ça choque, Maelle. Même si, dans un sens, je comprends ton raisonnement. Il est clair aussi qu'il a Livres et "livres" : on ne peut comparer certaines oeuvres à des écrits bâclés.

Perso, j'ai toujours pensé qu'un livre est l'oeuvre de plusieurs personnes (l'auteur, en tout premier lieu, mais aussi, relecteur, éditeur, imprimeur, distributeur, etc) et de centaines (voire milliers) d'heures de travail, d'investissement en émotion, en énergie et en temps (sans même aborder l'investissement financier).
Ne serait-ce que par rapport à tout cela, un livre représente une parcelle de vie de plusieurs personnes, et se doit donc d'être respecté. Dans cet état d'esprit, je ne comprends pas que l'on puisse en corner les pages, encore moins y souligner des passages au stylo, ou autres "légèretés". De même qu'il est choquant de pouvoir retracer le repas d'une personne au travers des taches cumulées au fil des pages d'un livre ! Un livre, c'est sacré et ça se respecte ! ...alors en brûler...

Maintenant, je vais revenir sur le tri effectué dans la bibliothèque dont tu nous parles, Maelle.
Pourquoi certains livres, parmi ceux que vous jetez, ne sont pas, purement et simplement, offerts aux personnes qui le souhaitent ?? Quand on pense au nombre de personnes à revenus faibles qui ne peuvent pas s'offrir un bouquin, cela ferait forcément des heureux (tout en favorisant, là aussi, le goût de la lecture). Et, au moins, une partie des livres seraient ainsi "sauvés de la poubelle"...
Ne serait-ce pas plus judicieux ?
Maelle
Attention, là, je vais choquer tout le monde.

Je travaille dans une bibliothèque. Et moi, les livres, je les jette (poubelle).

Pourquoi ? Parce qu'un livre abimé condamne toute l'étagère à ne pas sortir (c'est sale !). Parce qu'une étagère trop pleine, livres compressés les uns sur les autres, est pour le lecteur le plus efficace des panneaux "pas touche". S'il en prend un il fait tout tomber, et, rouge de confusion, quitte la bibliothèque sans rien emprunter. Parce qu'un documentaire obsolète est un crime contre le savoir. Parce que un SAS n'a pas sa place sur les rayonnages, surtout quand il pue la cigarette et que sa couverture est pliée en 15. Parce qu'un album avec une page déchirée est une incitation à déchirer d'autres livres.

Et surtout, parce qu'une étagère aérée, contenant des livres neufs, en bon état, va inciter les gens à aller voir ce qu'il y a dessus. Donc, à lire.

Et les dons ? On en refuse d'emblée la moitié : pourquoi passer une heure à cataloguer et équiper un livre abimé, défraîchi, passé de mode ? Sur la moitié restante, on en garde moins de 1/10 : les autres, on les a déjà, on se rend compte que les autres livres du même auteur ne sortent pas, ou que finalement la reluire a commencé à moisir, risquant de contaminer les voisins.
Dans ce qui reste, on donne environ 2/10 à une autre structure, plus petite.

Moi aussi, je trouve ça choquant de brûler un livre... qui pourrait être lu. Mais un livre qui n'est pas lu, c'est un livre mort. Autant le tuer vraiment. Histoire qu'il n'asphyxie pas les autres. Je précise que je ne gère pas une section patrimoniale, ou là, on travaille pour les siècles à venir, pas pour le présent.
Audrey
ça me rappelle la fois où j'avais voulu donner des livres pour la bibliothèque d'un hôpital ...et que l'on m'avait purement et simplement "rembarrée" sous prétexte que les livres de cet hôpital avait une filière d'achat bien précise et que les dons ne rentraient pas dans ce circuit établi !!

Par contre, (et heureusement), le service enfants d'un autre hôpital avait moins fait la fine bouche et avait accepté avec grand plaisir mes livres jeunesse, dont il manquait.
Ouaille
Audrey a écrit :


Tom Wayne, ayant accumulé des milliers de livres en dix ans dans sa petite librairie indépendante de Kansas City, souhaitait les donner mais personne n'en voulait.


Je crois que la cle est la !
Il voulait donner et malgre ses efforts personne ne veut prendre les livres qui sont consideres inutiles...

/ ! Attention, j'explique, je ne justifie pas...

Sans anti-americanisme primaire, ca se passe dans le mid-west, ca ne m'etonne qu'a moitie...
Audrey
Moi aussi, cela me choque terriblement ! Car, que diable, si l'on est réellement amoureux des livres, on ne devrait JAMAIS avoir ne serait-ce que la pensée d'abîmer un livre !!! ...alors en brûler...

Il y a certainement d'autres façons d'attirer l'attention sur les livres et de réabiliter la lecture. Par exemple en organisant des lectures publiques ou des jeux tournant autour des livres, ou bien en transformant la librairie en "café-librairie" de façon à créer un espace où les gens viennent se détendre dans un cadre où l'on est forcément tenté de lire...

Bref. Que ce libraire soit limite en colère contre le déficit de lecture, c'est une chose, mais en arriver à de telles extrémités, c'en est une autre.
ThunderLord
Diable ! Autant je comprends que, surtout en étant que libraire, on puisse se sentir choqué de voir la lecture "dépopularisée", et souhaiter prendre des mesures, autant aller aussi loin, ça me choque !
Audrey
On brûle des livres à Kansas City !!

Tom Wayne, ayant accumulé des milliers de livres en dix ans dans sa petite librairie indépendante de Kansas City, souhaitait les donner mais personne n'en voulait. Exaspéré, il a commencé à les brûler devant son commerce.

"C'est le bûcher funéraire de la pensée en Amérique", a-t-il lancé à la foule.
Les livres se sont envolés en fumée pendant environ 50 minutes avant que les pompiers ne mettent un terme à cet autodafé, reprochant seulement à Tom Wayne de ne pas détenir de permis.

Le libraire compte donc obtenir une autorisation en bonne et due forme et prévoit d'organiser des feux mensuellement, jusqu'à ce qu'il ait réduit en cendres tout son entrepôt de 20 000 livres.

Il assure avoir contacté des librairies et des commerces de vente à prix modique, mais tous ont refusé ses livres. "La faute à Internet et à la télévision !", selon lui.

Flairant la bonne affaire, des dizaines de lecteurs ont acheté des oeuvres juste avant qu'elles ne soient jetées au feu.
"Puisque c'est une dénonciation des gens qui ne lisent plus de livres, je pense que c'est la bonne manière de le faire", a commenté Mike Bechtel, un client qui s'est offert une collection complète pour seulement 10 dollars (7,44 euros). "Tom Wayne nous fait comprendre que de ne pas lire un livre, ça revient à le brûler", a-t-il ajouté.

(Associated Press - 01/06/07)
 
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