Le Petit Monde d'Audrey
 
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abeille
- Soit. Vous venez d'éclairer quelques coins qui étaient encore obscurs pour moi. Qu'attendez-vous ?
- Simplement que vous rentriez et que vous teniez vos chefs au courant des réalités. Dans un an, les Iraniens auront la bombe atomique.
Il est urgent que l'Occident bouge. Je sais que vous allez avoir un rendez-vous avec un savant atomiste iranien qui doit vous convaincre qu'ils ne veulent ni ne peuvent mettre au point une bombe atomique. Laissez-les croire que vous êtes dupe. Ils se sentiront en sécurité et nous pourrons agir plus facilement.
- Une dernière question... si vous pouvez m'y répondre : ...Etes vous-certain que vos sources soient fiables ?

- Je vais vous marquer notre confiance en vous. Un Ingénieur atomiste (ce n'est pas celui que vous allez rencontrer) est un iranien qui fait partie du M.D.I, le Mouvement Démocrate Iranien. Il lutte contre le pouvoir en place, en liaison avec nos services. Il est aux premières loges, mais ne peut retarder le projet sans se découvrir. Monsieur Larcher, nous ne sommes pas crus en Occident, et nous ne sommes pas aimés, vous le voyez, nous sommes lucides, c'est pourquoi il est très important que vous portiez vous-même l'information. La France n'est pas réputée être une alliée à tout crin d'Israël.
- Bien. Notre mission sur le Palais des Expositions se termine après-demain. Il y a peu de chance que nous ayons l'occasion de nous revoir. Bonne chance.
Nous nous sommes serrés la main, et il partit.

Le lendemain, Ahmed Boussai me téléphonait pour m'indiquer que mon rendez-vous avec le savant atomiste iranien aurait lieu l'après-midi même, à 16 heures, dans le salon de mon hôtel.
J'avais obtenu de la Direction de l'hôtel l'usage d'un salon particulier, et je reçu Monsieur Hussein Abbas, ingénieur atomicien Iranien.
Il attaqua aussitôt le problème.
- Monsieur Larcher, nous comptons beaucoup sur vous pour qu'auprès des autorités de votre pays vous obteniez qu'on nous rende justice.
Toute la Presse Occidentale nous fait un procès d'intention. A les lire, l'Iran veut et peut avoir une bombe atomique pour pouvoir détruire Israël.
C'est ridicule. Je sais que vous avez eu hier une discussion avec Monsieur Ahmad Boussai sur ce sujet.
Il vous l'a dit. Si nous étions capable de construire une bombe atomique, nous n'aurions pas besoin de votre concours technique pour construire 2 ou 3 centrales nucléaires qui nous permettraient de diversifier nos sources d'énergie.
Par ailleurs, il suffit de réfléchir un peu. Vous savez, nous savons, le monde entier sait, qu'Israël depuis longtemps possède la bombe atomique.
Il est évident que si nous pouvions envoyer une bombe atomique en Israël, nous recevrions immédiatement 10 ou 15 bombes israéliennes. Il y a quelques Kamikases chez nous, je le reconnais, mais nous ne sommes pas un peuple qui pour atteindre Israël accepterait de se sacrifier en totalité.
Nous ne voulons pas avoir de bombe atomique. Nous voudrions que vous nous aidiez à construire 2 ou 3 centrales nucléaires. C'est tout.
- Monsieur Abbas, je suis un peu surpris que vous m'ayez choisi comme interlocuteur sur un sujet qui n'est pas de ma compétence, et de surplus, vous semblez exagérer l'influence qu'il me serait possible d'avoir sur les autorités de mon pays.
- Je reconnais, Monsieur Larcher, ne rien savoir de vous. On m'a dit de vous exposer franchement les faits. Je viens de le faire. J'ignore totalement ce que sont vos pouvoirs, et permettez à mon tour de vous dire que cela sort de mon domaine de compétence.
- Fort bien. J'ai enregistré ce que vous aviez à me dire. Personnellement je vous crois. Je tacherai de transmettre votre message.
Et avec lui aussi, nous nous sommes séparés assez contents l'un de l'autre..........

4 jours plus tard, je me trouvais dans le bureau du Colonel Dubois, et je lui faisais un rapport complet sur les diverses conversations que j'avais eues a Téhéran.
Lorsque j'eus terminé, le colonel me dit :
- En somme, Pierre, les Iraniens vous ont dit : La bombe atomique ne nous intéresse pas. Un membre du Mossad vous a dit : Dans un an l'Iran aura la bombe atomique. Et vous me dites : il faut croire l'homme du Mossad.
- C'est incontestablement le plus crédible, et d'ailleurs ils savent vraiment tout ce qui se passe.
- C'est justement parce qu'ils sont si forts qu'il faut se méfier. En fait, vous n'avez aucun élément de preuve.
- Non, mon colonel. Juste une intime conviction.
- C'est léger, trés léger. Insuffisant... Allons, je ne vais pas vous mettre à la torture plus longtemps. La preuve, je l'ai. Je l'avais déjà quand vous avez retrouvé le corps de Marthe. Juste avant de se faire "coxer", elle avait eu le temps de me faire transmettre par la valise diplomatique une étude complète sur la mise au point d'une bombe atomique. Et nos spécialistes ont jugé qu'en effet, d'ici environ un an, ils pourront la fabriquer.
- Mais, Mon Colonel, je ne comprends pas. Si vous saviez déjà, pourquoi m'avoir envoyé en Iran ?
- Mon cher Pierre, recueillir des Renseignements est notre job principal. Savoir, c'est bien. Mais si nous pouvons faire croire en face, que nous ne savons pas, c'est encore mieux. L'intoxication fait aussi partie de nos attributions. Or, je pense que vous avez du persuader les iraniens que nous les croyons.
- Mais alors, qu'allons-nous faire mon Colonel ?
- Mon cher, notre travail sur ce dossier est terminé. J'ai tout transmis à la Présidence de la République. Ce n'est plus de notre compétence. Nous devions obtenir un renseignement : nous l'avons obtenu. Et en face, ils ignorent que nous savons. Mission remplie.
Vous allez pouvoir tranquillement reprendre votre convalescence. Reposez-vous. J'ai un problème en Colombie où 4 Français viennent d'être pris en otage. Mais je ne suis pas un sauvage. Reposez-vous. Vous y avez droit. Détendez-vous, vous l'avez bien mérité... Vous ne prendrez l'avion que... demain dans la soirée. Soyez ici à 17 heures ...euh non, 15 heures ce sera assez long, pour que je vous donne mes instructions.
Il y a des jours où cet homme me donne des idées de meurtre...

FIN
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abeille
J'étais dans ma chambre d'hôtel depuis quelques minutes lorsque l'on frappa à ma porte. Sur mon invitation d'entrer, un homme pénétra, en veste blanche, il semblait appartenir au personnel de l'hôtel. Il me dit :
- Monsieur, je viens faire la couverture.
Mais en même temps, l'index droit sur la bouche, il me demandait de me taire et désignant son oreille de la main gauche, il me fit comprendre que nous étions écoutés.
Il se dirigea vers l'éclairage central, l'examina rapidement, puis alla vers l'appareil téléphonique qu'il retourna, il me fit voir que sous l'appareil un minuscule micro avait été placé. Avant de le débrancher, il me dit d'une voix normale :
- Voilà Monsieur. Je vous souhaite une bonne nuit. Puis il se dirigea vers la porte, l'ouvrit et la referma sans sortir, et il revint vers le téléphone et débrancha le micro.
- Là ! nous sommes tranquilles.
Monsieur Larcher, je sais que vous avez eu une conversation avec Ahmed Bousai, théoriquement architecte, mais en fait membre des services spéciaux iraniens. Il veut vous persuader que l'Iran n'a pas les connaissances ni les matières nécessaires à la fabrication d'un bombe atomique. C'est faux. Dans un an, ou un an et demi au maximum, ils auront construit plusieurs bombes atomiques. Et leur première utilisation de cette arme redoutable se fera à l'encontre d'Israël.
- Ecoutez, Monsieur, c'est un domaine qui ne fait pas partie de mes compétences. Je ne vois pas pourquoi vous me parlez de ces problèmes. Et, par ailleurs, je n'ai aucune raison de vous croire plus que Monsieur Ahmed Bousai.
Mon interlocuteur resta un moment muet, puis il me dit simplement :
- Je fais partie du Mossad !
Il y avait tant d'orgueil dans cette affirmation, qu'à mon tour je restais interdit. Je suis du Mossad : donc nous savons tout. Je suis du Mossad, c'est-à-dire que nous avons le meilleur service de renseignements du monde. Je suis du Mossad, donc vous devez me croire. Oui, quel orgueil dans cette réponse. Le Général de Gaulle n'avait peut-être pas tort lorsqu'il parlait à propos d'Israël "d'un peuple sûr de lui".
Je fis exprès de le piquer un peu.
- Je ne vois pas en quoi le fait d'appartenir au Mossad vous confère la possibilité de tout savoir.
- Monsieur Larcher, je sais que vous appartenez au Service de Renseignements français. Je sais que votre collègue Marthe Dautel, sous le nom de Leila, danseuse, était venue enquêter sur l'avancement des travaux de l'Iran dans le domaine atomique. Elle a su la révélation que je vous ai faite mais elle a été arrêtée, encore en tenue de scène, avant de pouvoir en rendre compte. Leila a été liquidée par une injection d'air qui a entrainé une crise cardiaque. Le corps a été parachuté près de chez vous. Un secrétaire de l'Ambassade d'Iran était descendu dans le Vaucluse. Il a receptionné le corps, l'a disposé comme si elle était venue normalement, et il est reparti avec le parachute. Vous le voyez : nous savons beaucoup de choses. Convaincu ?
- Mais enfin, pourquoi toute cette mise en scène ?
- C'est très simple. La crainte, la peur, augmentent avec le mystère.Vous ne pouviez pas comprendre comment ce corps, ainsi vêtu, avait pu venir là. On a peur de ce que l'on ne comprend pas. Cette zone d'ombre devait faire hésiter votre service à envoyer quelqu'un d'autre, pendant un certain temps. Or, c'est de temps que l'Iran a besoin pour finir la mise au point de sa bombe.
Vous le voyez Monsieur Larcher, vous pensiez tout à l'heure, je l'ai bien senti, que nous sommes orgueilleux, et vous constatez que nous avons des raisons de l'être.

(A suivre)
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abeille
Les 15 jours suivants, je les passais à Grillon pour me retaper complètement, et le colonel me convoqua. Je partais dans une délégation française qui devait négocier un projet de construction d'un Palais des Expositions à Téhéran.
L'autopsie pratiquée révéla que Marthe était morte d'une crise cardiaque, vraisemblablement provoquée par une injection d'air dans la circulation sanguine. Le corps ne présentait que quelques contusions superficielles, qui ne pouvaient en aucun cas avoir amené le décès.
A Paris, le colonel Dubois me donna ses dernières instructions.
Je devais laisser deviner mon intérêt pour les recherches de l'Iran en matière atomique.
- Mais attention, me dit le colonel, jouez en finesse, ils ne sont pas idiots. D'ailleurs, ils viendront au devant de vos désirs, et vous donneront des tuyaux, faux évidemment, mais que vous semblerez prendre pour des renseignements verrouillés. Il faut absolument que les Iraniens soient persuadés vous avoir intoxiqué.
La délégation française à laquelle j’appartenais était composée de 8 membres. J’étais censé servir d'interprète, ce qui ne nécessitait pas de connaissances spéciales sur le plan technique. Personne, dans la délégation n'était au courant de ma véritable mission.
Nous fumes reçus à l'aérodrome par le sous-Secrétaire d'Etat au Commerce. Immédiatement, je me rendis compte à de toutes petites choses (un regard un peu appuyé, des questions un peu personnelles) que j’étais l'objet d'une attention particulière.
Ce n'est que le 3ème jour que je compris que les choses commençaient à bouger.


Durant toute la journée, j’avais servi d'interprète entre 3 architectes Iraniens et la Délégation française. Vers 17 heures, l'un des architectes vint discuter avec moi, dans un excellent français, qui prouvait que lui au moins n'avait pas besoin d'interprète. Il me dit qu'il aimait beaucoup la France, qu'il venait souvent à Paris, et qu'il avait eu l'occasion de se rendre en Provence dont il gardait un souvenir plein de charme.
- Je fais partie de l'Association de l'Amitié Irano Française. Nos deux pays sont faits pour s'entendre, car nous, au Moyen Orient, et vous, en Europe, sommes les puissances de pointe, et nous oeuvrons pour la Paix dans le monde.
Je sais que l'on nous accuse d'un tas de choses, d'être des Islamistes extrémistes, de vouloir la bombe atomique pour anéantir Israël et autres bêtises de ce genre. Nous ne voulons que vivre en paix, développer notre économie pour que le niveau de vie des Iraniens s'élève, et tous nos efforts en particulier financiers s'exercent dans cette direction.
Non seulement nous ne voulons pas détruire Israël, mais nous sommes demandeurs pour développer nos échanges commerciaux avec ce pays de progrès.
Je tentais de l'amener à se découvrir un peu.

- Vos aspirations, c'est vrai, sont semblables aux nôtres. Vous avez un gros atout dans votre jeu. L'Economie nécessite en premier lieu des ressources énergétiques, or, vous avez du pétrole, c'est un avantage énorme.
- C'est exact. Et c'est bien la raison pour laquelle nous n'avons pas vraiment besoin d'autres sources énergétiques. Simplement, pour diversifier nos sources, 2 ou 3 centrales nucléaires seraient les bienvenues, mais ce n'est pas pour nous une nécessité absolue. D'ailleurs, je dois bien l'avouer, nos recherches dans ce domaine sont assez élémentaires, et nous comptons sur le concours de pays très avancés (comme la France) pour installer des centrales nucléaires.
- Je pense que vous êtes trop modestes et que vous êtes plus avancés que vous ne le dîtes.
- Ne croyez pas ça !! Je sais qu'on nous accuse de vouloir mettre au point une bombe atomique. Vous le voyez, je vous parle franchement. Cette accusation est mensongère, et ridicule.
Si nous étions capables de construire une bombe atomique, nous n'aurions pas besoin de vous pour construire des centrales nucléaires. Cette seule constatation de bon sens devrait vous rassurer.
Je ne suis pas un spécialiste en la matière, mais si vous le désirez, je peux prendre pour vous un rendez-vous avec un ingénieur atomiste.
Il est très important que l'Occident, et en premier lieu nos amis français, sachent que nous n'avons aucune intention belliqueuse envers qui que ce soit. Je vous téléphonerai a votre hôtel ce soir ou demain.
Nous nous sommes séparés assez contents l'un de l'autre.


(A suivre)
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abeille
C’est en vain que nous avons cherché des traces d’un autre véhicule. La présence de la jeune morte, en cet endroit désert restait mystérieuse, incompréhensible.
Comme je l’avais déjà remarqué, le corps ne présentait aucune blessure apparente. Le visage, calme, était intact. Seule, l’autopsie pourrait nous apporter quelques éléments sur les causes de la mort.
Le corps fut transporté dans l’ambulance, et nous avons quitté les lieux.

Le lendemain matin, de bonne heure, et sans Solen, je suis retourné sur les lieux.
Je savais que sur le sol, rien n’avait pu échapper à nos investigations. Je résolus d’aller voir de plus près les petites branches cassées du chêne sous lequel j’avais trouvé le corps.
Je grimpais sur le chêne. Contrairement à ce que j’avais pensé tout d’abord, un corps aurait pu passer sans faire plus de dégâts aux branches.
Par ailleurs, je constatais que sur la plus haute branche, un petit morceau de tissu blanc était accroché.
Pour me procurer ce tissu, je cassais la branche.
Je vis immédiatement qu’il s’agissait d’un morceau de parachute.
C’était donc bien par la voie des airs, que la jeune femme était arrivée, mais le parachute ayant disparu, il était évident que quelqu’un était venu l’enlever.

En fin d’après midi, je me trouvais dans le bureau du Colonel Dubois. Je lui remis aussitôt mon appareil photo qu’il confia à sa secrétaire pour développement du film.
Asseyez-vous, Pierre. La photo le confirmera certainement, je sais de qui il s’agit.
C’était Marthe Dautel. Elle était de chez nous. Une fille épatante. Comme elle avait fait de la danse classique, j’ai pensé à l’utiliser pour l’envoyer en Iran. Elle a pris des cours pour apprendre les danses arabes, et en particulier la danse du ventre. J’ai pu la faire embaucher dans une troupe qui partait en tournée. Elle était à Téhéran depuis deux mois.
Elle avait pu, aux dernières nouvelles, s’introduire dans les milieux scientifiques, en devenant la maîtresse d’un Ingénieur Atomiste. Sa mission consistait à savoir où en étaient les iraniens dans le domaine atomique.
Je pense qu’elle a du aller trop vite et que le contre espionnage iranien l’a coincée.
C’était un très bon élément mais peut-être un peu trop impulsive.
Ce fut l’oraison funèbre de la pauvre Marthe, et j’avoue qu’à ce moment là, j’ai détesté le Colonel pour son insensibilité.
Je pus constater par la suite, que loin d’être insensible, il avait été très touché par cette disparition.

- Pierre, le secteur Iran- Irak est l'un des plus dangereux de la planète. Les Iraniens sont sur leur garde, et ils protègent farouchement leurs secrets atomiques. Si Marthe a échoué, c'est qu'ils sont encore plus organisés que je le pensais.
Pourtant, il est vital pour nous de savoir où ils en sont.
Vous revenez d'une mission difficile. vous avez été blessé. Pourtant, je vais devoir vous demander d'aller là-bas. Repartez vous reposer encore un peu chez vos parents. ll me faut une dizaine de jours pour tout préparer. Mettons deux semaines. Serez-vous prêt à repartir ?
- A vos ordres, mon colonel.
Nous avons parlé ensuite de choses et d'autres qui n'avaient rien à voir avec le service, en attendant les photos.
Lorsqu'elles arrivèrent, le colonel déclara, la voix enrouée :
- C'est bien elle. Et il ne put retenir une larme. Non. Le colonel n'était pas insensible, mais il avait sur les épaules de telles responsabilités, qu'il ne devait pas se laisser dominer par ses sentiments.

- Mon colonel, il est bien évident que si Marthe a été parachutée sur un terrain m'appartenant avec cet avertissement grandiloquent sur un bristol, ce n'est pas un hasard.
- Oui et non.
- Comment oui et non ?
- Que Marthe ait été parachutée sur un terrain vous appartenant, c'est un hasard assez extraordinaire, mais un hasard. En revanche, qu'elle ait été parachutée près de l'endroit où vous résidez et la note sur le bristol ne sont pas des hasards.
Ce message en fait m'était adressé. Les Iraniens voulaient me dire : Nous avons découvert que cette femme travaillait pour vous, et nous vous signalons que nous savons aussi que Pierre Larcher travaille pour vous.
- Mais alors, je suis brûlé ?
- Oui, vous êtes brulé !
- Et vous voulez m'envoyer là-bas ?
- Oui, je veux vous envoyer là-bas !
- Je ne comprends pas.

- Ils savent que j'ai bien compris le message. S'ils vous voient arriver, ils penseront que j'ai eu le culot d'envoyer un agent brûlé pensant que l'on ne s'occuperait pas trop de lui.
- Mais mon colonel, c'est bien tordu tout ça. Et quelle serait ma mission ?
- Votre mission est de veiller à votre propre sécurité, bien que je ne vous crois pas en danger.
- Et pourquoi ?
- Je suis certain qu'ils profiteront de votre présence pour essayer de m'intoxiquer. Laissez-les faire. Vous verrez que vous aurez des renseignements de première main.
- Mais ils seront faux.
- Bien sûr ils seront faux !
- Mais alors, cela ne nous avancera pas beaucoup !Je ne comprends pas !
- Vous faites partie du service "action". Chacun son boulot, mon vieux. Vous irez à Téhéran, et vous me rapporterez des tuyaux crevés. Le reste, je m'en charge.
- Bien mon colonel.


(A suivre)
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abeille
Comment cette jeune et jolie femme, habillée de vêtements fins, barriolés, orientaux, était-elle venue mourir dans ce bois loin de toute habitation ?
J'examinais les alentours. Aucun véhicule n'était venu dans le coin, cela se serait vu sur le tapis d'herbes et de feuilles mortes. Pas de trace de pas : les miens étaient visibles. Un raisonnement qui avait du se faire à mon insu me fit lever la tête, et je constatais que plusieurs petites branches du chêne étaient cassées... Mais, d'une part la chute d'un corps aurait fait plus de dégâts, et d'autre part, le corps lui-même était allongé, presque gracieusement, et ne semblait pas avoir souffert d'une chute.
Le bras gauche étant coincé sous le corps, je voulus le dégager, et j'eus la surprise de constater que la main gauche tenait un petit sac à main, ou plus exactement une pochette.
Dans cette pochette, seul, un rectangle de bristol sur lequel était imprimé en rouge : "Ainsi meurent les traîtres."
J'étais abasourdi. Quelle grandiloquence !!
Ce bristol donnait une dimension nouvelle à cette affaire.
Après avoir réfléchi quelques minutes, je remis le corps dans la position où je l'avais trouvé, mais je conservais la pochette et le bristol qu'il contenait.
Solen gémissait doucement pour attirer mon attention.
Ayant cessé de hurler à la mort, elle s'était remise à son travail, et assise, elle m'appelait pour que je vienne récolter la truffe qu'elle venait de "marquer".
- Ma brave Solen. Tu te rends compte de cette autre truffe mystérieuse que tu viens de trouver ? Nous allons nous arrêter pour aujourd'hui. Nous prendrons une autre fois celle que tu viens de "marquer". Je lui donnais son petit morceau de pain auquel elle avait droit, puis, au pas de gymnastique, je revins chez mes parents.
Je donnais aussitôt un coup de fil au commandant de la brigade de gendarmerie de Valréas, et, après lui avoir succintement rapporté les faits, (sans lui parler du bristol), il me dit qu'il passait me prendre dans une demie heure.
La communication terminée, je formais aussitôt un nouveau numéro.
Je dois vous préciser que mon père spirituel, Pierre Nord, m'avait présenté au colonel Dubois, le Chef des services de renseignements français. Depuis 3 ans, je travaillais pour ce service.
Si vous avez lu les livres de Pierre Nord, vous connaissez le colonel Dubois, dont il a beaucoup parlé.
J'eus aussitôt le colonel Dubois dont j'avais le numéro personnel, et je lui racontais les faits dont je venais d'être témoin, sans omettre ma découverte du bristol.
- Je suis persuadé, mon colonel que cela intéresse notre service.
- Décrivez-moi cette jeune femme.
Je le fis avec un maximum de précisions, en insistant sur la façon curieuse dont elle étéit habillée.
Le Colonel ne fut pas long à reconnaître la victime.
- Je vois de qui il s’agit. Je suis désolé, mais si vous n’êtes pas en trop mauvais état, vous allez suspendre votre convalescence et venir me voir !
« Suspendre ma convalescence !!!! ». Il avait toujours de curieuses expressions le patron !!!
- Mon Colonel, je serais au service demain après-midi.
- Dès votre arrivée, venez me voir. Vous avez priorité.
- A demain mon Colonel !
Quelques minutes plus tard, le commandant de la Brigade de gendarmerie avec trois hommes et une ambulance, venaient me prendre.
Nous avons arrêté le véhicule à une centaine de mètres de Blache Sautel, afin de ne pas effacer d’éventuelles traces.
De nombreuses photos de la victime furent prises, sous tous les angles.
Pour ma part, j’avais apporté un appareil photo miniature, et je pris 3 photos, à l’insu des gendarmes.


(A suivre)
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Audrey
Comme toujours, Abeille, nous attendons avec impatience la suite...
abeille
A la suite d'une mission au moyen Orient, mission au cours de laquelle j'avais reçu une balle dans l'épaule gauche, je bénéficiais d'un congé de convalescence.
Nous avions pu délivrer les 3 otages, et j'avais été le seul blessé. Ce n'était pas trop cher payé.
Je décidais d'aller passer ma convalescence à Grillon, un petit village du Vaucluse, chez mes parents.
Le lendemain de mon arrivée, (on était en Janvier), le temps était splendide. On se demande comment la température peut être aussi glaciale avec un soleil aussi resplendissant. Pas le moindre nuage, grâce à ce sacré mistral, qui pénètre partout et dont on a du mal à se protéger malgré des couches de vêtements.
Je décidais d'aller chercher des truffes avec notre chienne, Solen.
Solen n'est pas une scientifique de la recherche de Truffes. Les chiens les mieux dressés, arrivés dans le bois truffier, prennent le vent et méthodiquement, parcourent le bois en trajets parallèles pour qu'aucune truffe n'échappe à leurs investigations.
Solen, elle, s'en va, la truffe au vent, selon son inspiration, allant à droite, à gauche, revenant en arrière... mais je suis persuadé que Solen ne laisse pas derrière elle une truffe en état d’être trouvée.
Mes parents possèdent deux bois truffiers. Marinier et Blache Sautel.
Arrivés à Marinier, je donnais l'ordre à Solen, en Provençal (nous lui parlons toujours français, sauf aux truffes où nous lui parlons provençal, allez savoir pourquoi ?) "Serca la rabasse, serca !!" cherche la truffe, cherche !!
Et Solen se mit aussitôt au travail.
Le mistral dans les branches dénudées des Yeuses faisait entendre une harmonieuse musique, avec des sons plus bas lorsque le vent faiblissait, des sons plus aigus quand le mistral se mettait en colère. Mon épaule ne me faisait pas trop mal, j'étais bien.
Solen me" marqua" une dizaine de truffes (c'est-à-dire que d'une patte, elle gratta légèrement le sol, là où il faut creuser pour trouver la truffe), et comme il se doit, chaque fois, en récompense, elle recevait son petit morceau de pain.
Quand ma brave Solen jugea qu'il n'y avait plus rien à trouver, elle s'assit devant moi et me regarda fixement.
- Bon, ça va, j'ai compris. Tu as fini ton boulot ici. Allons à Blache Sautel.
Et nous nous remimes en route.
Nous étions à environ 100 mètres du début du bois de Blache Sautel, lorsque, soudain, Solen partit comme une flèche.
Je pensais aussitôt qu'il devait y avoir un lapin dans les parages, et je n'accélérais pas mon allure.
En entrant dans le bois, je vis Solen, assise devant ce qui me sembla être un tas de chiffons aux couleurs vives, et elle se mit à hurler à la mort.
Je me précipitais et vis alors un spectacle saisissant.
Une femme jeune, certainement morte, gisait sous un chêne.
Sur une abondante chevelure blonde, un diadème. Ses vêtements, nullement en désordre, étaient d'une étoffe lègère, du genre oriental, aux couleurs vives. Elle semblait être une princesse des contes des mille et une nuits.
Ses traits étaient fins, et n'eut été l'extrême paleur de son teint, on aurait pu la croire simplement endormie.
Par acquis de conscience, je tatais son pouls. Elle était bien morte.


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