Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
(AFP - 23/06/06)
Les enfants du sida, parias de la société en Russie

Dans son berceau de l'hôpital numéro deux de Moscou, le bébé décharné de trois semaines attend toujours un prénom. Né de mère HIV-positive, il a été abandonné à la naissance et grandira dans une institution, à l'abri des regards.
Ce bébé a des chances de devenir une enfant parfaitement saine. Car deux tiers des enfants nés de mère HIV-positive sans traitement s'avèrent non infectés.

Il faudra 18 mois aux médecins pour le déterminer de manière définitive. Non pas que cela change grand-chose. La petite fille aux grands yeux sombres grandira de toute façon à l'hôpital puis dans une institution spécialisée, en dehors de la société. Et "comme tous les enfants enfermés", elle accusera un sérieux retard de développement, résume Ioulia Vlastnaïa, responsable du service enfant de l'hôpital numéro deux.

Moscou compte 2 200 enfants abandonnés de mères HIV-positives, répartis entre l'hôpital numéro deux et le centre spécialisé numéro sept. 137 ont été enregistrés comme séropositifs.

Si dans les pays riches, le sida est devenu une maladie "chronique" grâce à la trithérapie, en Russie, pays qui préside le G8 cette année, il reste tabou et dangereux.
"La situation est relativement normale à Moscou, mais dans les régions, c'est très différent. Les médecins spéculent sur l'ignorance et la honte des femmes contaminées et les encouragent à avorter", explique Nina Skibnevskaïa, directrice de l'association Infoshare .

Celles qui n'avortent pas "ne se soignent pas et abandonnent leur enfant à la naissance, car elles croient qu'elles vont mourir et lui aussi", ajoute-t-elle.

La Russie reconnaît aujourd'hui être à la traîne par rapport aux pays riches dans la lutte contre le sida. D'après l'Onusida, elle enregistre l'une des plus fortes hausses de l'épidémie au monde. Résultat d'années de déni total.

Dix-neuf ans après le premier cas de sida, les autorités font état de 335 000 cas de HIV en Russie, alors que l'Onusida estime le nombre à au moins 940 000, dont 210 000 femmes.

Dans un rapport récent, le Centre d'études stratégiques et internationales prévient cependant, "la terrible discrimination" qui persiste à l'encontre des porteurs du virus HIV, représente l'un des plus sérieux défis pour la lutte contre l'épidémie en Russie, pays déjà en pleine crise démographique.

Les toxicomanes se voient presque systématiquement refuser les traitements anti-rétroviraux. Le mois dernier, les parents d'élèves d'une petite ville de province en Sibérie ont manifesté contre l'inscription à l'école de trois enfants HIV-positifs. Même à Moscou, où la situation est incomparablement meilleure, les enfants de mères infectées sont des parias.

Le centre spécialisé numéro sept est spacieux, au milieu d'un bois, à deux kilomètres du Kremlin. Les enfants, dont une minorité sont contaminés, y sont visiblement bien entourés. Mais il ne devrait pas exister.
"L'Etat ne sait pas quoi faire de ces enfants, personne n'en veut, ni les familles adoptives, ni les orphelinats", explique Igor Pcheline.
 
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