Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
(AFP - 01/02/07)
La base Concordia, une tête d'épingle dans le désert blanc de l'Antarctique


Les 2 tours de la station franco-italienne Concordia, le 27 janvier 2007

Le Dôme C, à 3 200 m d'altitude au sein du continent antarctique, est un désert parfait, sans la moindre végétation ni aucun animal. Seuls quelques hommes y séjournent dans la base scientifique Concordia, bravant été comme hiver des conditions extrêmes.

La petite station franco-italienne est située dans une zone revendiquée par l'Australie, au milieu de nulle part. Pendant les 9 mois de l'hiver austral, personne ne peut l'atteindre, ni par l'avion, ni par la glace. La dizaine de "naufragés" qui y travaille est abandonnée à elle-même.

Pendant l'été, des tracteurs à chenilles tirant d'énormes traîneaux sur 1 100 km de glace la ravitaillent en trois rotations depuis la base côtière française de Dumont d'Urville.

En petit avion à hélice, un Twin-Otter, il ne faut pas moins de quatre heures pour rallier Concordia à partir de la côte. Aucune panne n'est permise au-dessus de cette immense calotte glaciaire sans relief aucun, d'une blancheur laiteuse, monotone.

Pour Benoît Cuisset, responsable technique de Concordia et ancien commandant dans la marine marchande, vivre sur la base est un peu comme être sur un navire au milieu de l'océan, "en plus long et avec des contraintes en plus, comme le froid et le confinement".

La partie principale de Concordia est composée de 2 cylindres gris de trois étages sur pilotis, l'un dédié aux activités "calmes" (les chambres, les laboratoires, etc.) et l'autre aux activités "bruyantes" (la cuisine, le restaurant, les ateliers, etc.)

Un peu plus loin se trouve un "camp d'été", avec des modules et des tentes, servant de hangar pour le matériel, de dortoirs pour les scientifiques, et de camp de secours en cas de besoin.

Ouverte pour les seuls séjours d'été austral en 1995, la base permet depuis 2005 l'hivernage d'une dizaine de personnes (scientifiques, personnel de maintenance et technique, médecin...).

Concordia, avec ses chambres individuelles pour les hivernants, sa salle de gymnastique, les repas soignés, "c'est le luxe", s'exclame Claire Le Calvez, superviseur technique de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (Ipev) sur la station.

Si le climat est très sec (2 à 10 cm de neige par an, soit moins de précipitations qu'au Sahara) la température moyenne sur l'année y est de - 50,7°, avec un minimum record enregistré de - 84,6°.
En été, la moyenne s'établit à - 30° et l'hiver à - 60°.


En janvier, en plein été austral, le soleil ne se couche pas. Mais l'hiver, pendant deux mois et demie, l'obscurité totale y règne.

Le choix du site du Dôme C pour cette station a été commandé par l'épaisseur de la couche de glace à cet endroit, soit 3 300 m, ce qui a permis une reconstruction du climat sur 800 000 ans grâce au programme européen Epica (European project for ice coring in Antarctica).

"Cela a une importance évidente en ce qui concerne la compréhension de la machine climatique, et en particulier de ce qui se passe au niveau des gaz à effet de serre et des liens avec le climat", fait remarquer Dominique Raynaud. Il est ainsi possible de "lire" la succession des différentes glaciations, ou encore l'éruption du Krakatoa en Indonésie en 1883, voire les essais nucléaires des années 1950-1960 .

La comparaison des carottes de glace de l'Antarctique et du Groenland autorise également les scientifiques à établir des corrélations entre les événements climatiques du nord et du sud.

La glace de Concordia livre ainsi de très nombreux messages déchiffrés dans les laboratoires, en partant des éléments de la molécule d'eau en suspension dans l'atmosphère pour arriver à sa transformation en cristaux de neige qui, à la longue, se transformeront en névé (neige durcie) puis, plus profond encore, en glace.

L'absence d'humidité et une couche de turbulence de l'atmosphère peu épaisse en font par ailleurs un lieu de prédilection pour l'astronomie.

En outre, sa position en fait un excellent observatoire pour suivre l'évolution de la couche d'ozone, et son éloignement des côtes et de toute perturbation marine autorise l'étude de la géophysique continentale, comme la sismologie.

Enfin, la vie de son "équipage" en hivernage offre la possibilité de suivre le comportement de petits groupes en isolement total, comparable à celui des véhicules ou des stations dans l'espace.

Seuls des volontaires ayant subi des examens psychologiques sont acceptés pour y passer l'hiver. "Dans l'Antarctique, écrivait l'explorateur polaire Paul-Emile Victor, il n'y a que des hommes de bonne volonté".
 
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