| Dernières réponses | |  (AFP - 10/08/06)
Guyane : la légion étrangère au coeur d'une polémique
La Légion étrangère est au coeur d'une polémique en Guyane, après la violente expédition d'une trentaine de ses soldats à Kourou, qui a rappelé de très graves incidents survenus il y a vingt ans.
Deux légionnaires du 3e Régiment étranger d'infanterie (REI), placés en garde à vue mardi, dans le cadre de l'enquête, ont été remis à leur autorité supérieure. A l'instar de l'ensemble des effectifs du 3e REI, ils restent consignés dans leurs quartiers pendant toute la durée de l'enquête.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les hommes, encagoulés, armés de battes de base-ball et de bâtons, avaient agressé des jeunes de la "Cité 205" (un ensemble de bâtiments de logements au coeur de Kourou) frappant au hasard. Quatre blessés avaient été transportés au centre médico-chirurgical pour des admissions de courte durée.
Le ministère de la Défense a qualifié cette expédition d'"intolérable et inadmissible" et lancé une enquête de commandement.
Ces agressions ont fait ressurgir les pires souvenirs des Guyanais depuis l'arrivée de ce corps d'armée dans le département, en 1973. A l'époque, le 3e REI avait quitté Madagascar pour s'implanter à Kourou avec une seule mission : protéger le centre spatial.
Depuis, le régiment le plus décoré de la légion étrangère assure également des patrouilles sur le fleuve Oyapock, qui marque la frontière avec le Brésil. Pendant douze ans, l'intégration des 640 hommes, dont 280 légionnaires permanents, s'était effectuée sans heurt notable.
Mais en 1985, de violents affrontements entre des légionnaires et de jeunes habitants de Kourou avaient fait deux morts et de nombreux blessés.
Ces graves incidents avaient valu aux légionnaires de se voir interdits de séjour dans le centre-ville pendant dix ans, par le biais d'un arrêté municipal, mesure que le Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) de Guyane souhaite voir rétablie.
Selon l'officier supérieur adjoint du 3e REI, le capitaine Patrick Lassée, l'opération conduite par la trentaine de soldats dans les rues de Kourou a résulté des "agressions régulières dont ils sont victimes : sept légionnaires ayant été molestés en moins d'une semaine".
L'ensemble des partis politiques guyanais, mais aussi les syndicats et plusieurs associations, ont exprimé publiquement leur indignation depuis lundi. |
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